Les marcheurs ne seront pas Monsieur le Président des «commentateurs du verbe», ce seront des citoyens, des frères et des sœurs de tous ceux qui, nés quelque part, ont été obligés de le quitter. Ce seront des personnes qui s'inscrivent dans la fraternité de la République pour faire entendre sur les chemins -et sur les routes- la volonté d'accueillir, l'engagement pour l'humanité d'accompagner l'autre. Et le faire autrement que dans la pratique maintes fois décrite et dénoncée par les citoyens et les associations, quand «des fonctionnaires de la République française frappent, gazent, caillassent, briment, humilient des adolescents, des jeunes femmes et des jeunes hommes dans la détresse et le dénuement» récit de Yann Moix, dans Libération.
Les pouvoirs publics, par leur façon de ne pas aborder les réalités des migrantes autrement que par la répression, participent au développement de l'exclusion et du rejet par la population de ces jeunes, ces familles qui errent dans nos villes. Traiter humainement ces populations c'est répondre d'abord aux besoins vitaux: on sait qu'il a fallu que le Conseil d’État, fin juillet 2017, «met en garde contre le risque de "traitements inhumains ou dégradants" et valide les mesures réclamées par les associations», notamment les points d'eau. On a toujours donné à boire -gratuitement- à celui qui a soif!
C'est aussi les former et notamment l'apprentissage du français, d'autant qu'un certain nombre pourraient ainsi démontrer leurs compétences et leur scolarité acquise au pays.
Les guerres, l'oppression, la famine, le dérèglement climatique seront toujours à la source des mouvements de population qui se poursuivront quelque soient les barrières, les murs, les barbelés que nos pays érigeront pour les faire reculer.
«Le déroulement de la marche
«La marche se déroule du 1 mai au 7 juillet 2018, de la frontière franco-italienne à la frontière franco-britannique, deux symboles de la politique de non-accueil de la France. Elle se divise en 60 étapes d’une longueur moyenne de 25 km. Chaque participant inscrit verse une contribution de 1 € par km, et une participation de 10 € par jour aux frais d’hébergement, de repas et occasionnellement de transport.
L’organisateur est l’association humanitaire l'Auberge des Migrants, Calais, en lien avec ses partenaires du Calaisis et de la Vallée de la Roya. La logistique, ainsi que la sécurité des marcheurs, sont de sa responsabilité. Le financement de la marche fera appel, outre aux contributions des marcheurs, au soutien de citoyens et d’organisations (fondations, sponsors ...).
Chacune des 60 étapes sera parcourue par 20 à 50 marcheurs. Ils pourront être rejoints en fin d’étape par d’autres marcheurs, souhaitant manifester leur soutien.
L’hébergement et les repas des 20 à 50 marcheurs seront organisés avec l’aide de relais locaux.
Si possible, chaque étape sera marquée par une rencontre (conférence-débat, projection d’un film et débat, concert…), qui pourra être l’occasion d’une collecte de fonds ou de matériel, au bénéfice d’une association locale et/ou de l’Auberge des Migrants et de ses partenaires à Calais et dans la Vallée de la Roya. Les étapes de la Roya, Marseille, Lyon, Paris, Lille et Calais seront des temps forts de cette marche».
Le site Marche pour l'accueil des migrants peut être consulté et les premières informations y sont déjà publiées. Pour tous ceux qui seraient disponibles et intéressés par cette initiative, qui habitent une ville-étape ou à proximité, ou encore connaissant une personne, un groupe, dans une des villes-étapes, pouvant servir de relais, peuvent envoyer un message sur marche.auberge@gmail.com, avec si possible un numéro de téléphone. En tout cas, prenez date! (le déroulé des villes et des dates dans les commentaires).

Les bienfaits de la marche...
La marche est un bien-fait pour la santé physique. Contribue aussi à oxygéner le cerveau, rafraîchir les idées, prendre du temps, diminuer les distances et le stress... La marche de la Vallée de la Roya à Calais aidera aussi à partager, à faire entendre, donner à connaître, élargir des liens, construire des réseaux de solidarité, de fraternité, d'amitiés. Et peut-être dire aussi que par cette marche, nous participerons à bâtir un monde autrement!