
Merci Creseveur... https://mamot.fr/@creseveur
Pour l’avocat d’Anticor, Jérôme Karsenti, ce n’est pas une surprise ‘‘avec la Cour de justice de la République... c’est la clémence vis-à-vis de nos élus... un désaveu pour la démocratie et l’esprit de justice’’. Ce qui me paraît bien résumer la toile de fond de cette ‘‘pantalonnade de justice’’. (Détail dans le premier commentaire).
Le ministre de la justice, Dupond-Moretti, n’avait pas été nommé pour ses qualités de dialogue, d’engagement dans l’état de droit ou de la justice pour les citoyens. Il avait été choisi parce qu’une attraction médiatique, du genre ‘‘grande gueule et effets de manche’’. Par la même occasion il fallait mettre au pas cette corporation de juges dont certains osent s’attaquer aux avocats comme Thierry Herzog, conseiller et défenseur de Sarkozy, également son copain...
La CJR, Cour de justice de la République, est une aberration, une sorte de cour spéciale et sa suppression figurait dans le programme présidentiel de François Hollande en 2012 et dans celui d'Emmanuel Macron en 2017, des promesses sans lendemain, même si les deux présidents reconnaissaient que ‘‘cette justice n’en était pas une’’.
Et finalement, le président est bien heureux qu’une fois de plus il passe outre ce que la démocratie peut représenter pour les citoyens, en imposant sa volonté et ses décisions d’autorité. A peine le ministre quittait le Palais de Justice qu’il se rendait à l’Élysée, pour l’accolade présidentielle !
Et maintenant, la suite ? Le ministre a toujours été aux affaires de son ministère pendant les audiences, et on peut penser qu’il sort renforcé de cette séquence... Sans oublier, comme le souligne le Syndicat de la Magistrature, ‘‘ce conflit d’intérêt, qui était nié [par le ministre] est reconnu [par la décision de la CJR]. Cela signifie qu’à l’avenir, le comportement d’Eric Dupond-Moretti consistant à ne pas reconnaître ces conflits d’intérêts ne pourra pas se reproduire, ni pour lui-même, ni pour d’autres ministres, ni pour d’autres dépositaires de l’autorité publique. C’est une avancée majeure dont on ne peut que se féliciter’’.
La démocratie, en revanche est, une fois encore sous cette présidence, mise à dure épreuve aussi bien dans sa représentativité que dans ses valeurs. Et on peut toujours s’interroger sur le fait qu’un ténor du barreau commet des actes qui relèvent du ‘‘conflit d’intérêts’’ mais qui, selon la cour, il ne le savait pas...