ASN (avatar)

ASN

Abonné·e de Mediapart

233 Billets

0 Édition

Billet de blog 8 août 2015

ASN (avatar)

ASN

Abonné·e de Mediapart

Angoisse enfantine

ASN (avatar)

ASN

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

En dialoguant avec Gilbert Pouillard, au fil de mon dernier billet "La pensée et le mouvant", il m'a semblé que pour aller au fond de ma démarche, il me fallait en exposer la genèse. Ce qui nécessite de s'exposer... Mais que ceci reste entre nous.

J'ai donc publié sur mon blog, cette introduction à mon bouquin, à laquelle j'avais dû renoncer parce qu'elle était un peu trop décalée par rapport au sujet.

______________________________

Chacun de nous se définit par un manque, une aporie originelle qui l'obsède et s’enkyste en lui, comme le grain de sable au sein d’une perle. Chacun tourne autour dece trou noir qu'il a dans le cœur, définitive absence, mais cause première de ses actes et de ses pensées.

Celui-ci tentera de résoudre un problème de communication en multipliant les partenaires; cet autre aspira au pouvoir parce que timide et peu assuré, ce dernier cherchera à posséder et "avoir" de peur de ne pas "être" assez. Difficile de définir soi-même son problème, de débusquer l'attracteur étrange de sa propre vie.

Pour ma part, j'ai gardé un souvenir très vif de l'instant où mon angoisse se révéla, sans artifice, sèche et pure comme la mort.

J'avais sept ans, et accompagnais ma grand-mère au long des rues vides et rectilignes de Rochefort sur Mer, en Charente Maritime.

Ville sinistre à mes yeux, synonyme de vacances ennuyeuses auprès d'une femme veuve et solitaire, de promenades au long de rues mortes, entre jardin de la marine, et mail de l'hôpital militaire. La porte de cet enfer muet, c'était la gare, par laquelle j'arrivais de Niort, laissant derrière moi les souvenirs d’un monde rural, familial et protecteur, pour échouer dans ce cauchemar ordonné par Richelieu, écrasé du soleil d'août, alimenté en vieillards par la Sécurité Sociale.

C'est donc là, lors d'une de nos promenades sans but que je lui posais la question que les lieux m'inspiraient:

  • "Dis, mémé, qu'est- ce que l'on devient après, quand on est grand ?"
  • "Et bien, on vieillit"
  • "Oui, mais après ?"
  • "Après ? Et bien on meurt."
  • "Tout le monde?"
  • "Oui, tout le monde".

La suite sur mon blog: "Angoisse enfantine".

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.