Fin septembre, le gouvernement indonésien révèle l’origine de la contamination des crevettes (1) : une aciérie, PTM, à 50 kilomètres à l’ouest de Jakarta. L’usine de conditionnement de crevettes BMS à 2,5 kilomètres au nord aurait été contaminée par voie aérienne.
Cause probable : la fonte accidentelle d’une source scellée de césium 137, objet très radioactif devant être en principe strictement contrôlé. Un tel accident peut contaminer le four, l’usine, les matières et déchets issus de l’installation et provoquer des rejets atmosphériques à l’origine de dépôts sur les terrains environnants.
Entre l’aciérie et l’usine de crevettes se trouvent des entreprises, mais aussi des zones résidentielles et des parcelles cultivées.

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Pour l’heure 22 sites contaminés ont été localisés, avec des niveaux d’irradiation annoncés très préoccupants : jusqu’à 10 000 µSv/h selon la presse (avec un tel niveau, la limite maximale d’exposition fixée pour un an est atteinte en 6 minutes).
Les autorités ont décidé de reloger une partie des habitants et 9 travailleurs ont été hospitalisés pour traitement au bleu de Prusse, produit habituellement réservé aux cas de fortes contaminations. Il est évident que bien plus de personnes ont été exposées par irradiation externe et interne, mais à des niveaux plus faibles.
Que sont devenus les produits et déchets issus de l’aciérie entre la date de l’accident (avant début août) et la découverte de la contamination (en septembre) ?
Des portiques de détection de radioactivité permettraient de repérer une telle contamination en amont, mais l’Indonésie n’en serait pas dotée pour le moment.
La Food and Drug Administration américaine a pris des mesures de protection sanitaires, ce qu’il faut saluer, l’absence de contamination devant rester la norme hors accident nucléaire majeur.
L’Europe est-elle concernée ? La CRIIRAD a interrogé l’Autorité de Sûreté Nucléaire et de Radioprotection (ASNR) à ce sujet.
Rédaction : Julien Syren, codirecteur et chargé d'études CRIIRAD •
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