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Billet de blog 17 juin 2025

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Bombardements d’installations nucléaires en Iran : le point au 16 juin

Le 16 juin, l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique (AIEA) a publié un point sur la situation en Iran, 3 jours après les bombardements de l’armée de l’air israélienne. Voici une synthèse des principaux éléments.

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Le 16 juin, l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique (AIEA) a publié un point (1) sur la situation en Iran, 3 jours après les bombardements de l’armée de l’air israélienne. Voici une synthèse des principaux éléments.

Les bombardements du 13 juin ont notamment visé le site de Natanz dans le centre de l’Iran, dans lequel était produit de l’uranium enrichi jusqu’à 60%. Ce site comporte des installations en surface, et des installations souterraines. Les bombardements auraient détruit « la partie hors sol de l’usine pilote d’enrichissement », ainsi que les infrastructures électriques de l’installation (alimentation électrique principale et de secours).

La salle souterraine dans laquelle se trouvent les centrifugeuses n’aurait pas été directement attaquée, mais la coupure d’électricité du site « pourrait avoir endommagé les centrifugeuses ».

L’AIEA indique que « le niveau de radioactivité à l’extérieur du site de Natanz est resté inchangé et normal », sans toutefois donner de précisions sur le type de détecteurs utilisés et les résultats de mesures.

En revanche, l’installation « présente une contamination radiologique et chimique » ; l’AIEA évoque une possible dispersion des « isotopes d’uranium contenus dans l’hexafluorure d’uranium, le fluorure d’uranyle et le fluorure d’hydrogène ». L’AIEA évoque le danger important causé par les rayonnements, principalement alpha, en cas d’inhalation ou d’ingestion, tout en précisant que « ce risque peut être efficacement maîtrisé grâce à des mesures de protection appropriées, telles que l’utilisation d’appareils de protection respiratoire à l’intérieur des installations touchées ». Encore faut-il que le personnel présent sur site avant les bombardements ait pu se protéger avant dispersion des matières, et que les opérateurs intervenant a posteriori utilisent les appareils de protection dans l’ensemble des secteurs potentiellement concernés. Il est utile de rappeler en outre que l’uranium n’émet pas que des particules alpha. Sont émis également des rayonnements gamma très pénétrants. Ceci est illustré par les mesures (2) réalisées en 2007 par le laboratoire de la CRIIRAD, en France, lors du dépassement d’une citerne de tétrafluorure d’uranium, sur l’autoroute entre l’usine de conversion de Malvesi et l’usine d’enrichissement du Tricastin. Les niveaux d’émission sont encore plus intenses avec de l’uranium enrichi tel que celui manipulé à Natanz.

Comme le note l’AIEA la toxicité chimique de l'hexafluorure d'uranium et des composés du fluor générés au contact de l'eau est également un sujet de préoccupation.

L’AIEA mentionne un second site nucléaire très impacté, à Ispahan, dans lequel quatre bâtiments ont été endommagés dont « une usine de conversion d’uranium, et une usine de fabrication de combustible pour le réacteur de Téhéran ». L’AIEA indique simplement que « les niveaux de rayonnement hors site restent inchangés », sans préciser ce qu’il en est à l’intérieur.

Enfin, l’AIEA ne rapporte aucun dommage sur le site de l’usine d’enrichissement de combustible de Fordow, sur le réacteur à eau lourde de Khondab (en construction), sur la centrale nucléaire de Bouchehr et sur le réacteur de recherche de Téhéran.

Rédaction : Julien Syren, le 16 juin à 17h •


Contact presse

Bruno Chareyron, conseiller scientifique CRIIRAD : bruno.chareyron@criirad.org


Notes :

  1. https://urlr.me/q8GrQX
  2. https://urlr.me/ZR96Nu

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