Les bombardements ont visé des sites déjà très impactés par les attaques conduites par l’armée israélienne depuis le 13 juin : le site de Natanz, destiné à la production d’uranium enrichi jusqu’à 60%, et celui d’Ispahan, comportant notamment une usine de conversion d’uranium et une usine de fabrication de combustible nucléaire pour le réacteur de Téhéran.
Le troisième site touché, à Fordo, comporte une usine d’enrichissement d’uranium située en profondeur (80 à 90 mètres selon les sources), dans lequel l’Agence Internationale de l’Energie Atomique aurait découvert la présence, en 2023, d’uranium enrichi à 83,7% (1).
Pour atteindre les installations souterraines de Fordo ainsi que celles de Natanz, qui comporte également une partie souterraine, les USA ont utilisé des bombes massives GBU-57 de 13,6 tonnes, comportant chacune 2,7 tonnes d’explosif et capables de s’enfoncer de 61 mètres avant d’exploser. L’attaque a également impliqué des missiles de croisière Tomahawk (1,2 tonnes dont 0,45 tonne d’explosifs).
Le 22 juin, l’AIEA indique avoir « été informée par les autorités réglementaires iraniennes qu'il n'y a pas eu d'augmentation des niveaux de radiation hors site après les dernières attaques sur les trois sites nucléaires iraniens » (2).
Cette affirmation doit être prise avec prudence : compte tenu de la puissance des bombardements, il est peu probable que l’attaque des trois sites n’ait entraîné aucune dispersion de matières radioactives liées au processus de conversion-enrichissement de l’uranium.
Le 23 juin, l’AIEA indique d’ailleurs que « des cratères sont désormais visibles sur le site de Fordo ».
Par ailleurs, la question de l’utilisation d’uranium appauvri afin d’améliorer le pouvoir de pénétration et/ou la stabilisation des bombes utilisées reste ouverte. De l’uranium appauvri a déjà été incorporé dans certaines munitions, dans le passé entraînant une dissémination d’uranium appauvri dans l’environnement.
La CRIIRAD rappelle que l’uranium, qu’il soit appauvri, naturel ou enrichi, est radioactif (3) : ce métal présente une toxicité radiologique et chimique.
Rédaction : Julien Syren, le 23 juin à 16h •
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Contact presse
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