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Billet de blog 24 juillet 2025

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Niger : l’exploitation de l’uranium met en péril l’accès à l’eau potable

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

En partenariat avec l’ONG de protection de l’environnement AGHIRIN’MAN et avec le soutien de la fondation pour l’environnement de Greenpeace, la CRIIRAD vient de publier une étude sur l’accès à l’eau potable à ARLIT, au Niger. Elle fait apparaitre que l’exploitation de l’uranium pendant plus de 50 ans, par COMINAK et SOMAÏR, filiales d’AREVA-ORANO, a eu un impact majeur sur la qualité et la quantité des eaux utilisables pour les besoins de la population.

Les autorités du Niger ont bien mis en place en 2017, à Arlit, de nouveaux pompages éloignés des mines, mais ils ne fournissent même pas la moitié des besoins. Ils sont soumis en outre à un sérieux risque de contamination par l’uranium et d’autres polluants qui s’infiltrent sous les vingt millions de tonnes de déchets radioactifs laissés par la COMINAK. La suspension, début 2025, des travaux de réaménagement qui permettraient de limiter les infiltrations en recouvrant les déchets de matériaux de protection, accroit les risques.

Illustration 1
Prélèvement d’eau sur un piquage sur le château d’eau SOMAÏR au nord-ouest d’Arlit, équipe AGHIRIN’MAN © AGHIRIN’MAN, 2024

L’étude confirme par ailleurs qu’une partie de l’eau utilisée pour alimenter la ville d’Agadez présente depuis des années une charge en uranium trop élevée. Le maintien de cette situation suggère que la protection de la santé de la population n’est pas une priorité ou qu’il n’y a pas d’autres ressources disponibles.

Les activités d’extraction de l’uranium sont très consommatrices d’eau et entraînent quasi systématiquement une contamination radiologique et chimique des ressources en eau. Dans ce contexte, les projets (1) de développement des activités d’extraction de l’uranium dans la région d’Agadez devraient être mûrement réfléchis.

À l’issue de cette étude, la CRIIRAD et l’ONG AGHIRIN’MAN demandent :

  • La reprise des travaux de réaménagement du site (RDS) de COMINAK, compte tenu des graves conséquences environnementales, sociales et sociétales liées à leur suspension ;
  • Le renforcement de la surveillance des caractéristiques radiologiques et chimiques des eaux souterraines et la publication des résultats ;
  • L’information des populations impactées ou potentiellement impactées sur les enjeux et décisions qui les concernent.

>> Voir le rapport d’étude <<


Rédaction :
Bruno CHAREYRON
Conseiller scientifique à la CRIIRAD
Auteur de l’ouvrage Le nucléaire : une énergie vraiment sans danger ? (Dunod éd.)


(1) Par exemple, projets menés par GOVIEX à Madaouela, COMIREX à Moradi, SOMIDA (Global Atomic) à Dasa, ancien projet d’Imouraren SA (filiale d’ORANO) à Imouraren, projet de SOMINA de reprendre la production à Azelik, etc.

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