La pauvreté augmente en France. Ils sont maintenant 9,3 millions à vivre en-dessous du seuil de pauvreté. 9,3 millions de personnes qui vivent dans l’incertitude du quotidien et de leur avenir. Auront-elles un travail pérenne un jour ou sont-elles condamnés à enchaîner des petits contrats avec l'espoir d'un hypothétique CDI qui s’éloigne au fur et à mesure qu’elles avancent ? Les jeunes et les moins jeunes sont de plus en plus nombreux à se retirer d'un marché du travail excluant, à ne plus s'inscrire à Pôle emploi, à ne plus croire en l'idée d'accéder un jour à un emploi décent. Continueront-ils à loger dans des conditions indignes ou dans un logement trop petit pour leur famille ? Près d'un million de personnes en France n'a plus ou pas de « chez soi ». Continueront-ils à devoir se nourrir des restes que la grande distribution voudra bien leur laisser via les associations d’aide d’urgence qui compensent les manques de l’État de manière de plus en plus importante chaque année ?
Aujourd’hui, en France, dans la sixième puissance mondiale, on peut être pauvre à s’en donner la mort. Les jeunes sont particulièrement inquiets et ils ont raison. Rien n’incite à penser que cela ira mieux à court ou à long terme. A court terme, on abandonne les jeunes les plus exclus en réduisant de moitié les fonds sociaux des établissements scolaires, en taillant les budgets des missions locales, en continuant de tolérer des « décrochages scolaires » massifs ou encore avec des mesures fiscales qui appauvrissent encore plus leurs familles. A long terme, on les abandonne face aux défis des changements climatiques et de tous les bouleversements qu’ils engendreront pour nos sociétés.
Trop souvent, les jeunes en situation de pauvreté n’ont pas leur mot à dire. Cet été, ATD Quart Monde a rassemblé 150 jeunes de tous milieux pour réfléchir à une société idéale qui ne laisse personne de côté. L’un d'eux a dit : « La société devrait faire confiance aux jeunes et croire en la jeunesse, parce que c’est elle qui peut faire quelque chose pour demain ». Alors quand un jeune se meurt dans un cri du cœur, rongé par les flammes de la précarité à l'âge où l'on devrait au contraire espérer le plus en la vie, nous devons écouter !
Geoffrey Renimel, délégué à la mobilisation