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Billet de blog 14 janv. 2021

Atelier pour la refondation du service public hospitalier Marseille 23 et 24 janvier

La non réouverture de lieux culturels ainsi que l’évolution défavorable de l’épidémie nous obligent à reporter cette deuxième rencontre à une date ultérieure. Néanmoins, nous trouvons important de diffuser le programme qui est le fruit d’un travail collectif continu.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1

Atelier pour la refondation du  service  public  hospitalier

2ème Rencontre publique à Marseille  

       23-24 janvier 2021

 Espace COCO VELTEN

16 Rue Bernard du Bois, 13001 Marseille

En raison des dernières annonces du premier ministre n’autorisant pas la réouverture de lieux culturels ainsi que de l’évolution défavorable de l’épidémie notamment à Marseille, nous sommes dans l’obligation de reporter l’atelier à une date ultérieure. Nous diffusons néanmoins le programme qui est le fruit d’un travail collectif continu. Nous poursuivons notre mobilisation et continuons à faire vivre notre initiative sous des formes variées que nous publiciserons sous peu. A bientôt

Le collectif organisateur de l’Atelier

Cet Atelier a été lancé en pleine crise sanitaire par le Collectif Inter-Urgences, les Économistes Atterrés, le Collectif Inter-Hôpitaux, le Printemps de la psychiatrie, les Ateliers Travail et Démocratie dont  l’Appel du 7 juillet 2020 a été rejoint par de nombreux signataires, collectifs et individuels*.

Le but de l’Atelier est de créer une dynamique de réappropriation collective, plus encore- une reconquête démocratique du service public hospitalier, dans la perspective de travailler ensemble à sa redéfinition. Quel hôpital public, quel service public hospitalier voulons-nous ? Telles sont les questions dont nous voulons nous emparer.   

Malgré l'urgence, cet Atelier veut créer un espace pour prendre le temps de la réflexion collective et redonner toute sa place à la pensée sur un sujet aussi important que celui du service public hospitalier et au-delà, celui de la santé et du soin. Une rencontre de lancement s’est tenue à Montreuil le 10 octobre 2020.

Nous sommes heureux que cette deuxième rencontre se tienne à Marseille.

La question de l'hôpital public est souvent l'affaire de spécialistes, le langage y est technique et hermétique. Les soignants se trouvent souvent dépossédés de la maîtrise de leur métier et d’une réflexion tout à la fois collective et réflexive, et la société dans son ensemble peut difficilement avoir prise sur un sujet pourtant aussi essentiel que celui de l'hôpital public. C’est pourquoi nous voulons sortir l'hôpital de ses murs, le placer dans la Cité, c'est-à-dire en faire un sujet de réflexion large et démocratique qui redonne du sens et du contenu au service public hospitalier.

 L’Atelier est bâti autour de témoignages d’expériences et du travail concret des soignants et des usagers, pour à partir de ces témoignages, contribuer à repenser le service public hospitalier ainsi qu’à ses frontières et à son articulation avec la ville. Cela avec pour démarche de réinvestir les collectifs de soin, le travail institutionnel et la question critique de la gouvernance avec en son cœur la démocratie sanitaire à réinventer

Programme

Carte blanche à Sabrina Calvo et Alain Damasio pour des interventions tout au long de l’Atelier**

Samedi 23 janvier 2021 - 13h30-18h30

13h30 Accueil

14h-14h30 -    Ouverture de la rencontre :

Origines - objectifs - synthèse de la rencontre de Montreuil - déroulé de l'Atelier à Marseille, introduit pas Fabienne Orsi (collectif des Économistes Atterrés)

14h30-17h -    Atelier en commun :

         Patients, usagers, aidants, démocratie sanitaire : Fin de partie ou heure de la révolte ?

Animé par Michel Bourelly et Stuart Pluen Calvo (La Volte) 

Scribes : Thomas Coutrot (Ateliers travail et démocratie) et Fabien Paris (CIU)

« Contredire est un devoir », c’est sans doute ces mots qui firent que Daniel Defert lutta sa vie durant pour que les personnes vivant avec le VIH puissent se faire entendre malgré la résistance des tenants d’un ordre moral très présent, puis l'histoire se poursuivit avec les usagers de drogues. Prendre la parole et visibiliser les usagers de drogues aux débuts des années 90 était quelque chose d’inimaginable mais totalement indispensable. La plupart mouraient en prison, ou dans la rue ou chez leurs parents souvent sans savoir de quoi, et pourquoi. Des personnes ont décidé de prendre la parole et d’agir collectivement. Mais pour d’autres l’efficacité de tels mouvements passent par la reconnaissance par l’état et la loi. Ainsi de nombreuses actions ultérieures ont amené à une sorte de labélisation, de validation par les ARS et les préfets pour les représentations des usagers. Cela a-t-il amené à son dévoiement ? Au cours de cet atelier nous devrons examiner : ce qui a marché, ce qui n’a pas fonctionné, où voulons nous aller ? (et où ne voulons nous pas aller), comment construire une nouvelle représentation des usagers? Et doit-on d'ailleurs passer par la représentation ? Si oui, de qui ?

Témoignages de

 : Anne Coppel, (collectif Limiter la casse), Béatrice Stambul (Médecins du Monde), Victor Martin (Plus belle la nuit)

17h-18h30 -    Discussion :  Que vise-t-on à court terme ?

Dimanche 24 janvier 2021 - 9h00-13h30

   9 h Accueil

9h30-12h -      Travail en ateliers parallèles :

Atelier 1 :    Penser la gouvernance et l’autonomie en réinvestissant les collectifs de soin

Animé par Julien Vernaudon (SoignonsEnsemble) et Gaëlle Roig (CIH), Cherine Benzouid (CIH)

Scribes : Fabienne Orsi (Economistes atterrés) et Sebastien Firpi (Appel des Appels)

 Le mot « gouvernance » est souvent vécu comme un repoussoir chez les soignants qui y voient souvent un mot du langage du « new public management » et ce faisant un puissant outil de dépossession de leur métier et de leur autonomie au travail. Pour autant, si l’on veut bien admettre que le management des hommes se nourrit de mots dont il détourne le sens à son profit pour en produire une novlangue bloquant toute la pensée critique, doit-on pour autant lui abandonner ces mots ou bien les reconquérir ? L’enjeu n’est-il pas de reconquérir collectivement cette gouvernance, inventer des formes alternatives pour un autre service public hospitalier rompant avec un néo-management et une organisation hiérarchique fondée sur une médecine technicisée, cloisonnée et adossée à un mode de financement coupé du soin et dont l’objectif est celui de la recherche de rentabilité ?  Que signifie « faire collectifs de soin » dans cette perspective ? Comment à partir d’eux construire une autre organisation et une autre gouvernance qui remettent au cœur le soin, le lien, la démocratie dans et hors les murs de l’hôpital ?  Nous engagerons la discussion à partir de quatre témoignages dont la variété traduit notre volonté de décloisonner la pensée et favoriser la rencontre pour une réflexion commune.

Témoignages

  • Le travail en collectif dans et hors les murs de l'hôpital : Expérience d’un service de psychiatrie publique à Reims :témoignage de Patrick Chemla, (psychiatre, la Criée).
  • Pour une autonomie des données de santé : discussion autour du projet DataHub et l’entrepôt des données de santé de l'APHPtémoignage du collectif InterHop
  • La place et le rôle de la parole et du langage entre l’équipe soignante, le patient, sa famille : l’expérience d'un service de réanimation pédiatrique, témoignage de Fabrice Michel (médecin réanimateur en pédiatrie), Marseille.
  • Les permanences d’accès aux soins de santé hospitalières - Quelle place, quelle fonction aujourd’hui et demain ? : retour d’expériences à Marseille, Jeremy Khouani et Thibaud de la Fournière (médecins généralistes) PASS adultes, APHM.

Atelier 2 :    L’hôpital public et la Santé dans la Cité

Animé par Benjamin Coriat (Economistes atterrés) et Sandrine Deloche (Collectif des 39)

Scribes : Christine Depigny (Compagnie Pourquoi se lever le matin) et Frédérick Stambach (SoignonsEnsemble)

Comment penser dans la cité, entendue ici comme lieu de vie et d’activité des citoyens, des services de santé, accessibles à tous, et appropriés aux besoins de chacun. Nous poursuivons ici la réflexion engagée au cours du précédent atelier sur ce thème. Cette séance fera une large place à la notion « d’hôpital hors les murs », c’est à dire d’hôpital et de services de santé délivrés au plus près des citoyens et non enfermés dans les murs de « l’établissement » que constitue d’ordinaire l’hôpital.  C’est ainsi que trois introductions aux discussions présenteront des pratiques d’unité mobiles et de centres de soins liés à l’hôpital mais délivrés dans des quartiers de la ville. La troisième présentation introductive concernera une pratique originale de pédopsychiatrie faisant largement appel à la mobilisation des familles.

Témoignages

  • Expérience d’une unité mobile de dépistage et de prise en charge des populations précaires à Marseille : le projet Covid Homeless (APHM/Médecins du Monde) et son maillage avec le réseau associatif : Témoignage d’Emilie Mosnier (infectiologue).
  • Histoire et expériences des centres de santé hospitaliers à Marseille : Témoignages de : Anne Galinier pour L'Espace santé de l’APHM, Marianne Hodgkinson (psychiatre) et Françoise Eynaud (médecin généraliste) pour Le centre de santé André Roussin de l'hôpital psychiatrique Edouard Toulouse)
  • Mobilisation des familles : Loriane Bellahsen (pédopsychiatre), hôpital de jour pour adolescents autistes à Paris (à confirmer)

Atelier 3Les études de médecine et de soins infirmiers : Formation ou formatage ?

Animé par Adèle, Gabrielle, Julia, Maxime et Matthieu (groupe d’infirmières et de médecins)

 La formation des soignants est malade, contaminée et abîmée par l’état du système de soins dans lequel elle se place. Nous voulons renverser la question et rechercher la participation étiologique de ces formations dans la maladie du soin et de l’hôpital, puisqu’elles construisent des soignants dociles, maltraitants, et malheureux. Comment se développe le rapport distancié au patient pendant la formation ? Qu’apprend-on vraiment en amphi ou à l’hôpital d’autre que la survie en milieu hiérarchique ou la gestion de pénurie ? Peut-on vraiment apprendre à rencontrer l’autre ? Les réformes successives des formations soignantes semblent plutôt viser à robotiser les agents du soin, dans l’illusion de l’optimisation opérationnelle par la séparation du travail.

Nous proposons d’articuler l’atelier autour de plusieurs axes critiques à débattre, partant et appelant des partages d’expériences :

  • Docilité et sacrifice, faire semblant, imitation ou transmission ?
  • Rapport à l’erreur : entre tabou et inconséquence
  • Multiplicité des raisons de soigner contre unicité et rigidité des voies de formations, vocations personnelles à l’épreuve du vide éthique standard : une expérience de formation en dehors de l’institution (séminaire d’été du centre Antonin Artaud)

12h-13h30 -    Synthèse des ateliers parallèles & Discussion en commun 

Animé par Julien Lusson (Atelier travail et démocratie) et Martin Pavelka (Collectif des 39) 

 ∴

**      Sabrina Calvo et Alain Damasio sont auteurices aux éditions La Volte, et sont membres du collectif Zanzibar, qui affiche pour ambition de « désincarcérer le futur » :

Sabrina Calvo est une écrivaine, dessinatrice et conceptrice de jeux vidéo. Reconnue pour son sens inné du merveilleux, explorant une science-fiction queer et sensuelle empreinte de fantastique, elle vit entre Paris et Zanzibar. En 2018, son roman Toxoplasma a reçu le Grand Prix de l’Imaginaire et le prix Rosny-Aîné.

Alain Damasio caracole sur les cimes de l’imaginaire depuis la parution en 2004 de son deuxième roman, La Horde du contrevent, Grand Prix de l’Imaginaire. Il explique sa prédilection pour les récits polyphoniques, et pour le travail physique, physiologique de la langue, par un besoin vital d’habiter plusieurs corps, et de se laisser lui-même habiter. Il a publié plus récemment à La Volte son roman Les Furtifs, qui réunit ses préoccupations politiques, son inventivité de langage et ses innovations typographiques.      

*         Atelier pour la refondation du service public hospitalier :

Les collectifs signataires : Le Collectif Inter-Urgences, Les Economistes Atterrés, le Collectif Inter-Hôpitaux, Le Printemps de la psychiatrie, Les Ateliers Travail et Démocratie, L’Appel des appels, AIDES, la Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternité de proximité, HumaPsy, La Criée (Reims), SoignonsEnsemble, Collectif Intersyndical CMPP86, Institut de Psychodynamique du Travail (IPDT), Collectif des 39, Association des amis de la génération Thunberg - Ars Industrialis, Le point de Capiton, Collectif National des Inter-Collèges psychologues hospitaliers, Coordination nationale Pas sans Nous , Collectif du CMP Poullain de pédopsychiatrie de Saint Denis, Pratiques - les cahiers de la médecine utopique, Association Internationale de Techniciens, Experts et Chercheurs (AITEC), Collectif Infirmiers Toulousains (Collectif ITT), ATEMIS - Laboratoire d'analyse du travail et des mutations dans l'industrie et les services, ANCIC : association nationale des centres d'IVG et de contraception, NSED : Notre Santé En Danger, Compagnie Pourquoi se lever le matin, Editions La Volte.

Atelier de Marseille conçu et organisé par : Cherine Benzouid, Matthieu Le Mélédo, Gabrielle Hallez, Fabienne Orsi, Gaëlle Roig, Thomas Coutrot, Jean-Claude Chailley, Fabien Paris, Benjamin Coriat, Sebastien Firpi, Frédérick Stambach, Martin Pavelka, Patrick Chemla, Olivier Frachon, Olivia G., Julia Devianne, Julien Lusson, Vincent Davy, Delphine Glachant, Stuart Pluen Calvo, Michel Bourelly, Christine Depigny-Huet, Sandrine Deloche, Philippe Bizouarn, Franck Drogoul, Julien Vernaudon.                                                                        

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