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Billet de blog 16 juillet 2025

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Budget 2026 : une cure d’austérité aux frais des plus fragiles

Sous couvert de « responsabilité budgétaire », le gouvernement prépare une nouvelle cure d’austérité qui frappera, une fois de plus, les mêmes : classes populaires, malades, retraités, fonctionnaires. Derrière les milliards d’économies annoncés, c’est une politique de classe qui s’assume, au détriment de la dignité et des vies humaines.

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Budget 2026 : L’austérité contre les classes populaires, encore et toujours

On connaît la chanson. Derrière les grands discours de « responsabilité budgétaire » et de « redressement national », François Bayrou et son gouvernement préparent, pour 2026, un plan d’austérité d’une brutalité inédite depuis des décennies. 43,8 milliards d’euros d’économies. Voilà l’addition. Mais ce ne sera pas pour tout le monde : ce seront, comme toujours, les mêmes qui paieront. Les retraités modestes, les allocataires des minima sociaux, les malades, les fonctionnaires, les salariés qui n’ont déjà plus grand-chose à perdre. Les plus fragiles trinqueront, pendant que les grandes fortunes et les entreprises du CAC 40, elles, continueront d’engranger leurs dividendes tranquillement.

L'austérité : toujours pour les mêmes

Sous prétexte de « sauver les finances publiques », le gouvernement annonce une « année blanche » : plus aucune augmentation des retraites, des aides sociales, ni même des barèmes d’imposition en 2026. Une année entière sans revalorisation, alors que l’inflation continue de rogner le pouvoir d’achat des ménages. Une mesure « temporaire », nous dit-on. Comme toutes les précédentes. Comme les gels du point d’indice des fonctionnaires qui devaient durer un an et ont duré dix. Derrière l’euphémisme technocratique, il y a des vies : des gens qui verront leur pouvoir d’achat s’effondrer encore un peu plus. Des familles précaires, des retraités au minimum contributif, des mères seules déjà à bout.

Et pour couronner le tout, deux jours fériés supprimés, parce qu’il paraît qu’on ne travaille pas assez. Parce qu’il paraît que le 8 mai ou le lundi de Pâques ne servent plus à rien. Ce que cela révèle surtout, c’est la vision du travail que ce gouvernement défend : plus de temps de labeur, moins de temps pour vivre. Travailler plus, se reposer moins, et se taire.

Santé, malades, fonctionnaires : cibles prioritaires

Il y a aussi cette obsession maladive de réduire les dépenses de santé. Les malades chroniques verront leurs remboursements réduits. Les franchises médicales vont doubler. Moins d’accès aux soins, plus de restes à charge. C’est toujours sur ceux qui n’ont déjà plus le choix que l’on fait peser les plus gros efforts.

Le service public, lui, est sommé de se serrer la ceinture encore un peu plus. Suppression de postes, gel des recrutements, gel des salaires. On nous parle de « rationalisation », de « modernisation ». Derrière ces jolis mots : des écoles sans remplaçants, des hôpitaux sans personnels, des collectivités locales asphyxiées. L’État social se délite à vue d’œil pendant qu’on fait croire qu’il coûterait trop cher. Ce qui coûte cher, ce n’est pas l’infirmière qu’on n’embauche pas, c’est le renoncement à une société plus humaine.

Et les riches dans tout ça ? Circulez.

Quant aux plus aisés, on leur promet une vague « contribution de solidarité ». Rien de précis, rien d’engageant. Le gouvernement annonce vouloir « regarder » les niches fiscales qui profitent aux plus riches, mais l’histoire est connue : on ne regarde jamais très longtemps. Pendant qu’on coupe dans les arrêts maladie, on continue de sanctuariser les dividendes et les exonérations. Pas touche aux fortunes, pas touche aux grands groupes. Ceux-là n’ont jamais été invités au banquet de l’austérité. Ils en sont les convives privilégiés.

Le choix politique de l’injustice sociale

Ne nous laissons pas tromper : cette austérité est un choix politique. Rien n’imposait de faire peser l’effort sur les plus fragiles. Rien n’obligeait à épargner les grandes fortunes et les profiteurs du système. On aurait pu taxer les superprofits, rétablir une fiscalité plus juste, lutter sérieusement contre l’évasion fiscale, réinvestir dans la transition écologique ou dans les services publics. Mais non : on choisit l’injustice. On choisit d’écraser les mêmes. On présente cela comme un « devoir national ». Mais ce n’est qu’un habillage moral pour une politique de classe.

Derrière ces milliards d’économies, ce sont des vies précarisées, des malades culpabilisés, des salariés pressés jusqu’à l’os. C’est un pays qui tourne le dos à ses plus faibles et qui prétend le faire au nom de l’intérêt général.

Ce n’est pas une politique budgétaire. C’est une violence sociale organisée.

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