Délit d'impertinence;
Bien que certains calendriers pointent encore au 15ieme siècle, c'est ce qui se passe actuellement en Algérie juste de l'autre coté de Marseille.
Le régime algérien vacille depuis de longs mois au rythme d'un fauteuil roulant qui ne roule plus, s’étant reposé depuis des années sur une rente pétrolière pour louer une paix sociale, le système arrive a bout de souffle, en témoigne le dernier remaniement en date qui signe le retour de Bessaïeh a 86ans au gouvernement, du jamais vu dans le jeu des chaises musicales. Le régime n'arrive plus a se renouveler, la machine FLN a fini par s'enrayer.
Tout laisse a penser qu'on s'active la haut a essayer de sauver les meubles en cédant encore une fois au populisme religieux pour apaiser les foules, en témoigne le non lieu de l'affaire Daoud contre Hamadach, et tout récemment donc, l'histoire des trois facebookers. Afin d'éviter un remake des années 90 où une scission claire avait séparé les dominants et les dominés , l’État essaye tant bien que mal de se mettre la base religieuse dans la poche, cette base illettrée et le plus souvent amatrice de sensations fortes et de jugements divins, demande du sang frais de temps à autres pour se donner bonne conscience ou pour alimenter la supercherie de son identité religiarde, puisque il ne lui reste plus que ça pour espérer une vie après la mort, ou une vie tout simplement. l’État aura donc réussi son paris, celui de faire de son peuple des simplets désabusés, complètement asservis et disposés à soutenir n'importe quel gouvernement en échange d'une seat climatisée ou d'une place au paradis.
Cette base d'imbéciles heureux est très sensible à la critique, elle refuse depuis des années de se remettre en question et entraîne avec elle dans sa chute vertigineuse le reste du pays et de la population, nourri dés son plus jeune age aux livres d'histoire du FLN et aux cours d'éducation islamique, elle baigne dans une paranoïa totale, allant du spectre de l'ingérence étrangère jusqu’à la menace du châtiment divin, elle représente sans le savoir l'arrière garde du régime, son paratonnerre, capable d'avaler n'importe quelle couleuvre et de trouver ça parfaitement normal, elle est une arme de déresponsabilisation massive.
Toujours aux aguets pour dire que tout va bien en Algérie, que hamdoulah l'argent coule a flot et que tout va rentrer dans l'ordre. Syndrome de Stockholm ou simple mauvaise foi ? impossible de savoir si c'est la peur d'ouvrir les yeux et de se confronter à l'immensité désenchantée de la réalité ou juste un instinct de survie, comme un mouton la veille de l'aid en pleine rumination, comme un concitoyen qui irait demander son prêt ANSEJ qu'il ne remboursera jamais, puisque tout le monde le fait, puisque c'est l'argent du pétrole, puisque le pétrole nous appartient, et puisque de toute manière plus rien n'a de sens.
L'ironie du sort est que tout le monde soit d'accord pour dire que ça ne tourne pas rond dans le pays, tout le monde se rend bien compte qu'il y a un problème quelque part, le peuple est très critique envers "les zarabes", "les algériens", subterfuge linguistique pour se dérober subtilement en rendant la faute sur l'autre, même dans le cas ou l'autre est tout le monde. Tout le monde a déjà râlé "sales arabes" ou trouvé que "les algériens" étaient "inéducables", avant de baliser le débat en se gargarisant du fameux "million et demi de valeureux martyrs" comme pour se rassurer, oui mais voila, quand la république couscousière est débordée, quand la critique prends un peu de hauteur et refuse de se conclure par "oui mais vive l’Algérie quand même" les poils se hérissent, comme si les graines plantées dans les consciences des écoliers se mettaient a germer d'un coup, comme une levée de bouclier interdisant toute critique ou responsabilisation, il devient tout d'un coup impensable de dire quoi que ce soit sans se faire taxer d'anti algérien, de vendu , de harki, ou encore de traître a la nation.
Le pouvoir a été très fourbe et intelligent dans sa démarche lorsqu'il modélisait le citoyen de demain. Ce qui a peut être pu émaner de "bonnes" intentions à l'époque ou l'unification de la nation était primordial s'est vite perverti en canal de propagande et d'abrutisation de la société. L'école, a grand coups d'éducation islamique jusqu'en terminale et a grands coups de cours d'histoire qui se terminent tous en 62 arrive a expliquer noir sur blanc pourquoi est ce qu'il ne faut jamais remettre en question ses pairs, et comment est ce que tous ce qui n'est pas du gouvernement veut du mal au gouvernement et donc au peuple. C'est ainsi que des générations entières refusent tout débat sur leurs supposées racines arabes en assimilant le sujet directement aux indépendantistes Kabyles et donc aux ennemies de la nation, de la même manière qu'ils refusent catégoriquement de repenser "leurs" "traditions" islamiques qui plombent pourtant plusieurs pans de la société.
Par fierté mal placée ou par simple schizophrénie, le pays se tire vers le bas dans un esprit insulaire des plus léthargiques. Un jour à cause de la main étrangère, un autre à cause du colonialisme, tout est bon pour justifier l'état larvaire ... Mais bon, on a battu l’Allemagne en 82.