https://ujfp.org/quand-la-politique-du-pire-est-a-loeuvre-2/
https://ujfp.org/de-lusage-dun-antisemitisme-allegue-comme-arme-politique-au-service-disrael/
(https://www.facebook.com/photo/?fbid=10236807720958977&set=a.4235705617023 ( tribune le monde https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/03/08/francais-juives-et-juifs-nous-appelons-a-mener-le-combat-contre-l-antisemitisme-en-refusant-son-instrumentalisation_6577340_3232.htm
(https://www.facebook.com/photo?fbid=1044743804350780&set=a.624839429674555 Réponse aux « juifs de gauche »
Nous publions la réaction de Sophie Bessis à la tribune publiée dans Le Monde sur la supposée indifférence de la gauche face à l’antisémitisme. Merci à elle pour cet article, (note de moi sphie bessis est juive )
L’antisémitisme est un fléau trop grave pour abandonner le combat contre lui à des esprits enfermés dans une lecture univoque de la souffrance et de l’histoire, qui contribuent à en accroître les méfaits plutôt que de tenter de les limiter. La tribune publiée dans Le Monde du 1er mars alimente hélas la machine à contre vérités laissée en roue libre depuis octobre 2023, et aggrave la confusion entretenue entre antisémitisme et antisionisme, entre lutte contre le premier et défense de la politique israélienne. La chose est d’autant plus triste qu’il se trouve parmi les signataires des personnalités méritant la plus grande estime et que l’on aurait cru plus avisées. Il convient donc de décrypter leur texte pour mettre fin à des confusions délétères.
L’antisémitisme a connu ces dernières années en France un renouveau marqué entre autres par de tragiques attentats antijuifs. On ne dira jamais assez combien il est urgent de le combattre sans relâche et d’en dénoncer toutes les formes. C’est pourquoi il est étrange de voir les signataires s’en prendre exclusivement à « la gauche » sans voir dans la montée des droites extrêmes en France et ailleurs un danger autrement plus grave pour les juifs. J’aimerais, à cette occasion, demander aux personnes qui ont signé ce texte, et je les croirai sur parole, si l’une d’entre elle a vu sa boîte aux lettres souillée d’une croix gammée, un mur de son habitation taguée de slogans antisémites, ou s’est faite insulter dans la rue pour le fait d’être juive. Oui l’antisémitisme existe, non il ne frappe pas partout ni tout le monde de la même façon. La reprise d’éléments de langage destinés à installer la peur parmi les juifs participe à attiser les braises au lieu d’éteindre le feu. La mise dans le même sac d’exactions antisémites en France et du sort des otages du 7 octobre à Gaza relève du même objectif, celui d’entretenir chez les juifs français ou vivant en France la crainte de subir un sort funeste.
Il faut y voir, en fait, le véritable but des auteur.e.s de cette tribune : assimiler toute critique de l’Etat d’Israël à une posture antisémite et la condamner comme telle. Ainsi les juifs seraient contraints d’afficher des positions antisionistes pour garantir leur sécurité, « un peu comme dans l’Europe médiévale, où l’on demandait aux juifs d’abjurer leur foi pour être acceptés ». Ce rapprochement est proprement insupportable. Critiquer un nationalisme fondé sur des bases ethno-religieuses, qui a créé un Etat coupé de son environnement et refuse toute perspective de paix dans la justice reviendrait à régresser vers de sombres temps médiévaux ? Faire la différence entre un racisme condamnable comme tel et une position politique serait répréhensible ? Il faut croire que oui si l’on suit les amalgames de cette tribune. Dans la même veine il est reproché à « la gauche » son indulgence vis-à-vis du Hamas. Oui, il est nécessaire de condamner le terrible massacre que ses troupes ont commis le 7 octobre 2023, comme il est tout aussi nécessaire de ne pas faire commencer l’histoire au 7 octobre, et de rappeler que ce mouvement est en quelque sorte le Golem de M. Nétanyahou qui a tout fait pour le renforcer afin de diviser un mouvement national palestinien qu’il exècre.
Viennent ensuite d’étranges arguments convoqués pour défendre la création d’Israël, ce petit territoire qui au fond n’aurait dû gêner personne, à ceci près – passé sous silence – que cette création s’est effectuée au prix d’un nettoyage ethnique massif de plus de 700 000 Palestiniens dont l’existence n’est d’ailleurs même pas évoquée dans ce texte. L’on y déplore seulement, à l’aide d’une discrète incise, le trop grand nombre de morts à Gaza. Il faut enfin souligner que l’usage du terme « implantations » pour qualifier les colonies où vivent quelque 800 000 Israéliens est une reprise sans aucune distanciation du vocabulaire de la droite coloniale israélienne
Cette tribune est, en définitive, une charge étonnamment virulente – non dénuée d’insultes vis-à-vis de juifs antisionistes – contre une gauche dont on oublie d’abord qu’elle est plurielle et que jamais aucune de ses composantes n’a montré d’indulgence vis-à-vis de la montée de l’antisémitisme en France. Celui-ci, hélas, est en partie alimenté par la politique d’un Etat qui prétend à tort représenter tous les juifs et qui, ce faisant, les met tous en danger du fait de l’effroyable violence de la guerre de conquête qu’il mène à Gaza et en Cisjordanie. Un dernier mot avant de clore et pour répondre à la protestation des signataires : rien ne m’avait préparée, moi, « juive de gauche », au silence de nombre d’intellectuels et de penseurs « bardés de bonne conscience et de vertu » devant l’horreur qui se perpétue à Gaza et se reproduit en Cisjordanie et au Sud du Liban. Mais force m’est aujourd’hui de le constater.
Sophie Bessis, historienne
Dernier ouvrage : La civilisation judéo-chrétienne : anatomie d’une imposture. Editions Les liens qui libèrent, Paris mars 2025.
( https://blogs.mediapart.fr/dominique-vidal/blog/050325/gadi-algazi-lavenir-de-mon-peuple-depend-des-palestiniens
( glu en même temps pour l'evacutation et puis après contre l'evacuation )
https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/280624/les-attaques-contre-la-gauche-au-nom-de-l-antisemitisme-mettent-les-juifs-et-juives-en/commentaires
https://www.youtube.com/watch?v=x-J2LzPtp8M au poste bantigny levy rubenstein
https://www.20minutes.fr/politique/4096310-20240614-elections-legislatives-2024-pourquoi-faux-dire-lfi-parti-extreme-gauche?utm_source=pocket-newtab-fr-fr
https://ujfp.org/lunion-juive-francaise-pour-la-paix-ujfp-et-tsedek-participent-au-front-populaire/
Face à la montée de l’extrême droite et au danger qu’elle représente pour tou·te·s les opprimé·e·s et pour les libertés publiques, l’UJFP et TSEDEK! décident de prendre part au nouveau Front populaire, seul à même d’ouvrir la voie à une alternative possible. La politique de droite menée par Macron et ses gouvernements, non seulement n’est pas un rempart contre l’extrême droite, mais a montré qu’elle en emprunte des pans entiers et qu’elle en favorise la progression.
Qu’il s’agisse de Macron, de la droite ou de l’extrême droite, tous défendent la répression coloniale en Kanaky et soutiennent inconditionnellement Israël dans son génocide à Gaza. Nous dénonçons la campagne indigne, menée par les droites et les soutiens de l’État d’Israël, visant à disqualifier la gauche ou certaines de ses composantes par l’accusation d’antisémitisme, à cause de son soutien aux droits des Palestinien·ne·s. La lutte contre l’antisémitisme est fragilisée par ce dévoiement.
Or le principal danger pour les Juifs et Juives, c’est l’extrême droite, hier comme aujourd’hui. En tant qu’organisations juives antiracistes, antifascistes et anticolonialistes, l’UJFP et TSEDEK! rappellent que l’extrême droite est foncièrement antisémite, islamophobe, négrophobe, antitziganes… En un mot : raciste. C’est le cœur du projet politique du Rassemblement National.
La mobilisation la plus large s’impose. L’UJFP et TSEDEK! y prendront toute leur part et feront en sorte de la faire croître dans toutes ses dimensions.
Communiqué commun UJFP et TSEDEK! du 13 juin 2024
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https://ujfp.org/viol-antisemite-soutien-a-la-victime-non-a-linstrumentalisation/
Nous apprenons avec stupeur et tristesse le viol à caractère antisémite d’une enfant de 12 ans à Courbevoie le week-end dernier, perpétré par trois jeunes du même âge dans un local désaffecté. Nous partageons la douleur de cette enfant et de sa famille. Nous serons toujours du côté des victimes du racisme, nous serons toujours du côté des victimes du viol.
Bien que ce crime soit odieux, plusieurs personnalités, du LR au RN, y voient pourtant l’opportunité d’accuser La France Insoumise. Nous condamnons cette tentative de réappropriation politicienne de ce crime sexiste et raciste, particulièrement violent, dans la perspective des élections législatives.
L’antisémitisme doit être vigoureusement combattu et ce d’autant plus qu’il est instrumentalisé par les politiciens et les médias pour combattre la gauche et servir le RN, parti fondé par des antisémites et qui présente régulièrement des candidats dont l’antisémitisme est révélé. Qu’on se le dise !
Ajouter à l’horreur d’un viol, une instrumentalisation politicienne de l’antisémitisme est un crime politique.
La Coordination nationale, le 22 juin 2024
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https://blogs.mediapart.fr/ludivine-bantigny/blog/170624/reponse-collective-une-infamie-sur-l-accusation-d-antisemitisme-portee-contre-lfi
https://www.youtube.com/watch?v=VXycYC2xqrE usul blast défendre lfi sur l'antisémitisme .
https://www.blast-info.fr/emissions/2023/antisemitisme-le-jeu-tres-dangereux-du-gouvernement-et-des-medias-wtdtELKDSi25lRf56cn6OA
https://www.blast-info.fr/podcasts/ledito-s-1-Z3Bdf0wYQBym4b10kJLxfg edito robert denis
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Julien Lubek
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Un caillou et des balles …
Quand j’étais adolescent, pendant la 1ère intifada (« guerre des pierres »), vers 1990, nous venions d’avoir accès à la chaîne américaine d’information CNN.
Je suis tombé un soir sur des images qui me hantent depuis, plus encore que d’autres pourtant bien plus terribles que j’ai pu voir.
Il s’agissait de soldats israéliens, âgés d’une vingtaine d’années, appliquant les règles édictées par le ministre de la Défense (et futur Prix Nobel de la paix), Ytzakh Rabin, pour réagir aux manifestations de jeunes Palestiniens de Cisjordanie et Gaza. Ces derniers lançaient des pierres pour protester contre l’occupation militaire israélienne, leurs privations de liberté, et la colonisation rampante de leurs terres.
Les règles étaient simples: dispersez les jeunes lanceurs de pierres, attrapez ceux que vous pouvez, et brisez-leur les os des bras. Pour leur apprendre à lancer des pierres sur les soldats Juifs qui bouclent leurs villages, détournent leurs ressources en eau et les humilient aux checkpoints depuis 20 ans.
Je revois ces images avec la même violence qu’alors: filmées à la dérobée et avec un zoom puissant par le journaliste américain, elles montraient un groupe de 5 ou 6 soldats traînant un jeune garçon de mon âge, qui n’était pas parvenu à leur échapper, sur une colline rocailleuse comme il en est beaucoup en Cisjordanie. Ils l’immobilisaient au sol (à 5 contre un) et, prenant leur temps de choisir leurs outils, sélectionnaient une pierre suffisamment grosse et maniable. Et avec la précision d’un chirurgien qui cherche à parfaire son opération, ils étendaient le bras de l’adolescent au sol, et frappaient violemment à plusieurs reprises avec la lourde pierre.
On n’entendait pas, à distance, le bruit des os réduits en poussière, mais à lire l’expression torturée du visage de leur victime, on l’imaginait.
Ensuite ils le redressaient, impassibles, fiers exécutants des ordres dont ils n’avaient pas pensé à questionner la moralité, et poussaient nonchalamment le jeune estropié en larmes vers le bas de la colline, avant d’aller en chercher un autre s’il en restait.
Je garde de ces images terrifiantes qui avaient surgi de nulle part, la sensation d’un non-sens inouï, un sentiment d’incompréhension totale du monde, et une violente nausée.
À partir de septembre 2015, le gouvernement israélien a officiellement préconisé le tir à balles réelles sur les lanceurs de pierre.
Un de ces soldats dont j’ai gardé cette vision traumatisante est peut-être le père de celui qui, le 6 avril dernier, a abattu sans sommation le jeune Omar Rabea, 14 ans, de 11 balles dans le corps dont une balle à expansion “dumdum”, interdite depuis 1899 par le droit international, dans son joli village de Turmus Ayya, près de Ramallah, en Cisjordanie occupée.
Omar jouait avec 2 amis à côté de sa maison et « aurait » lancé des pierres en direction de voitures de colons. En tous les cas sans toucher personne, mais surtout sans preuves qu’il ait même jeté un caillou, PAS MÈME sur la vidéo filmée par l’armée, censée justifier son exécution.
Les soldats qui l’ont abattu et blessé ses 2 camarades étaient en embuscade de l’autre côté de la route, au pied de leur base. Ils ont traversé ensuite et l’ont vraisemblablement achevé à bout portant. L’armée israélienne dans son communiqué, établit que « les soldats de l’unité 636 de la brigade de Samarie ont identifié 3 terroristes menaçant des civils avec des pierres. Ils en ont éliminé un et touché 2 autres. L’armée continuera à protéger les civils en Judée et Samarie »..
Omar était Palestinien et Américain. Il était né et avait passé ses premières années dans le New Jersey. C’est sans doute ce qui a permis à son père d’être autorisé à récupérer le corps difficilement reconnaissable de son fils (le crâne explosé par la balle dumdum). D’habitude, l’armée israélienne garde les corps ou les rend après une longue période.
Le département d’Etat américain a envoyé ses « condoléances » aux parents d’Omar et précisé que l’armée israélienne l’avait abattu en tant que terroriste, dans un copié-collé saisissant du communiqué grossièrement fallacieux de l’armée israélienne. Armée autoproclamée “ force de Défense d’Israël”. (Tsa - ha Haganah -le Israel, abrégé en Tsahal).
Omar figure au nombre des milliers de palestiniens tués presque quotidiennement en Cisjordanie depuis des décennies par l’armée et les colons israéliens. Ceux qui sont mentionnés brièvement et de façon agrégée à la fin du flash info, comme un embouteillage sur l’autoroute A6. J’ai grandi avec ces dépêches dont l’horreur du contenu n’avait d’égal que la lisse platitude de la forme « En Cisjordanie ce matin, 1 adolescent a été tué et 2 autres blessés, dans le cadre d’une opération anti-terroriste menée par Israël. Et maintenant, la météo… »
Omar projetait de rejoindre ses cousins dans le New Jersey après ses études secondaires, pour développer son projet de machine à barbe-à-papa.
Mes sources : un long article du quotidien israélien de centre gauche, le plus ancien du pays, Haaretz הארץ . Depuis novembre dernier, le gouvernement Netanyahou accuse Haaretz de « propagande défaitiste » et d’avoir une « position néfaste, compromettant les objectifs de la guerre à Gaza » et boycott le journal qu’il tente d’étrangler financièrement. Son rédacteur en chef, Amos Schocken, avait en effet déclaré en octobre qu’Israel impose « un cruel régime d’apartheid au peuple palestinien ».
Pour clore ce post sur la vision déformée que nous avons ici en France de la tragédie palestinienne: l’utilisation du terme « apartheid » a valu à Amnesty International de se voir qualifier d’antisémite par le CRIF en 2023.
La ministre Aurore Bergé a également qualifié de honteux et d’antisioniste (terme qu’elle souhaite par la loi assimiler officiellement à l’antisémitisme), le Parti communiste, pour avoir utilisé ce terme à propos d’Israël à l’Assemblée en mai 2023. Madame Bergé expliquait ce jour-là que l’apartheid en Afrique du Sud, c’était « l’absence de liberté de circulation, et les exécutions légalisées (…) », or qu’il n’y avait rien de cela en Israël, ce qui prouvait que le PC « s’enferm(ait) dans un déni de réalité, la méconnaissance des idéaux d’Israel et l’ignominie » . Enfin, Aurore Bergé concluait en trouvant honteux que le PC écrive qu’Israël avait « fait le choix de la colonisation » et qu’il ose insinuer que l’état hébreu avait une visée d’ « hégémonie démographique ».
En regard, le cabinet Netanyahou vient de valider ce 5 mai 2025 un plan de « conquête de Gaza » visant à mettre en œuvre le plan Trump en encourageant « le départ volontaire » des palestiniens de Gaza. Dont 90% des logements et la grande majorité des infrastructures sanitaires ont été préalablement anéanties par son armée.
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Julien Lubek
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Delphine Horvilleur: HONTE À VOUS !
C’EST AUJOURD’HUI QUE VOUS VOUS DÉCIDEZ À PARLER ?
Après 19 mois à accuser d’antisémitisme tous ceux qui osaient s’émouvoir, à humilier publiquement la courageuse Blanche Gardin (et d’autres), à partager des informations erronées issues de la propagande d’extrême-droite israélienne, à servir de caution intellectuelle à tous ceux qui nous ont discrédités, nous qui depuis 19 mois avons du mal à dormir la nuit après avoir vu les images quotidiennes des massacres israéliens à Gaza, et qui le disons….
Après 52.000 morts dont 18.000 enfants, des centaines d’exécutions sommaires en Cisjordanie, des ambulanciers mis dans la fosse commune avec leur ambulance…
Après les appels desespérés de l’ONU, d’Amnesty International , de milliers de militants juifs israéliens de B'Tselem בצלם ou de Standing Together….
Après les dénonciations de soldats, de déserteurs et même d’anciens officiers israéliens de Breaking the Silence…
Après les mandats d’arrêts de la Cour pénale internationale…
Après les éditoriaux sans équivoque du quotidien israélien de gauche Haaretz הארץ…
C’est au 52.653ème mort de cette immonde guerre, que vous réalisez que le nettoyage ethnique que mène Israël depuis 19 mois n’est pas compatible avec les préceptes de votre Bible ?!?…
Et pire encore, vous sous-entendez dans votre texte que vous le SAVIEZ depuis le début mais que vous vous forciez à vous taire pour ne pas donner du grain à moudre aux antisémites ?!
Mais Madame la rabbine, je fais partie des milliers de Juifs, en Israël, aux Etats-Unis, en France, qui hurlent depuis 19 mois et même avant, (12.000 palestiniens tués par Israël entre 2000 et 2023), qu’il faut arrêter l’occupation, arrêter le nettoyage ethnique, arrêter les assassinats d’enfants, arrêter de se référer à la Bible pour spolier les Palestiniens de leur terres, arrêter le gouvernement d’Israël et son comportement colonial et meurtrier.
Et comment nous avez-vous nommés ? Juifs honteux ? Les insultes et reproches que j’ai essuyées de la part de mes (ex) amis juifs et de ma famille depuis des mois ne sont rien par rapport à ce qu’endurent les courageux militants israéliens dans leur pays.
Et vous pendant ce temps, vous vous taisiez volontairement ?!
Je ne crois en aucune Bible, contrairement à vous, et je n’ai pas besoin de m’abriter derrière un texte écrit il y a 2.500 ans pour savoir quoi penser quand un pays massacre des enfants.
Vous, et tous ceux, Juifs ou non, qui vous citent comme leur caution, êtes méprisables et votre parole est aujourd’hui plus discréditée encore que jamais.
On attend maintenant le retournement de veste du CRIF, qui expliquait en janvier que l’année de guerre à Gaza avait été positive et qui justifie les morts civils parce que les « terroristes potentiels » sont nombreux chez les Palestiniens, de Joann Sfar qui efface chacun des 52.000 morts gazaouis derrière le 7 octobre, du grand rabbin de france Haïm Korsia qui appelait il y a quelques mois Tsahal à « finir le boulot », d’Yvan Attal qui a déclaré que les Palestiniens « enviaient la Shoah » aux Juifs et s’inventaient un genocide…
Le vent tourne… La dernière phase de la conquête de Gaza par Israël approche, les déportations suivront, et l’annexion de la Cisjordanie n’est plus qu’une question de mois sans-doute… Alors chacun se précipite pour être du bon côté de l’Histoire… On a déjà vu ça dans le passé.
Mais nous n’oublierons pas.
(Texte complet de la prise de conscience lunaire de la rabbine Delphine Horvilleur :
Sur les murs de ma synagogue sont gravés quelques mots, tirés d’un des versets les plus célèbres (et les moins bien compris) de la Bible : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ».
L’adage, à la manière d’une « tarte à la crème », énonce la bonne conscience des religions monothéistes : on s’en gargarise comme pour se convaincre qu’au fond, on ne se veut que du bien. C’est charmant mais on sait que ces mots n’ont jamais empêché qui que ce soit de recourir à la violence, à l’intolérance ou au prosélytisme. L’autre a certes tout notre amour, dès qu’il est notre « prochain » mais, à l’instant où il se fait un peu « lointain », de nos croyances ou nos convictions, mérite‐t‐il encore notre attention ?
Le phénomène n’est pas propre aux religions. Tendez l’oreille vers tant de discours actuels, polarisés à l’extrême. La méfiance est radicale vis à vis du « salaud » d’en face. Et c’est particulièrement vrai quand il s’agit de débattre du Proche‐Orient.
Très vite, chacun défend son « prochain » (et uniquement lui !), et la parole se censure… On se tait pour éviter de fournir la moindre munition au « camp » d’en face. Toute autocritique menace l’union sacrée, se fait traîtrise ou, pire, carburant pour un ennemi qui cherche à nous détruire. Alors Chut… taisons‐nous plutôt que de faire le jeu d’une quelconque récupération. Il en va de la sécurité de nos idées ou de nos enfants.
Moi‐même, j’ai ressenti souvent cette injonction au silence. J’ai parfois bâillonné ma parole, pour éviter qu’elle ne nourrisse les immondices de ceux qui me menacent, ceux qui diabolisent et déshumanisent un peuple, et s’imaginent aider ainsi un autre. J’ai censuré mes mots face à ceux qui trouvent des excuses à une déferlante antisémite « ici » au nom d’une justice absente « là‐bas ». J’ai entendu dans leur bouche les accords d’une haine ancestrale, la mélodie de ceux qui sont convaincus d’être du bon côté de l’Histoire.
Je me suis tue mais, aujourd’hui, il me semble urgent de reprendre la parole. Je veux parler, au nom de « l’amour du prochain » ou plutôt de ce que ce verset biblique (si mal traduit) en dit vraiment.
Il est écrit : « Si tu sais adresser des reproches à ton prochain » et alors : « tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Cet amour n’a rien d’inconditionnel ou d’aveugle. Il implique au contraire, dans la Bible, d’ouvrir les yeux d’un proche sur ses fautes, et de tendre dans sa direction un miroir pour qu’il s’observe.
C’est donc précisément par amour d’Israël que je parle aujourd’hui. Par la force de ce qui me relie à ce pays qui m’est si proche, et où vivent tant de mes prochains. Par la douleur de le voir s’égarer dans une déroute politique et une faillite morale. Par la tragédie endurée par les Gazaouis, et le traumatisme de toute une région.
Comme beaucoup d’autres Juifs, je veux dire que mon amour de ce pays n’est pas celui d’une promesse messianique, d’un cadastre de propriétaire ou d’une sanctification de la terre. Il est un rêve de survie pour un peuple que personne n’a su ou voulu protéger et il est le refus absolu de l’annihilation d’un autre peuple pour le réaliser. Il est la conviction, déjà énoncée par ses fondateurs, que cet État doit être à la hauteur d’une histoire ancestrale et, selon les termes de sa déclaration d’Indépendance, « tendre la main » à tous les pays voisins et à leurs peuples.
Cet amour d’Israël consiste aujourd’hui à l’appeler à un sursaut de conscience…
Il consiste à soutenir ceux qui savent que la Démocratie est la seule fidélité au projet sioniste.
Soutenir ceux qui refusent toute politique suprémaciste et raciste qui trahit violemment notre Histoire.
Soutenir ceux qui ouvrent leurs yeux et leurs cœurs à la souffrance terrible des enfants de Gaza.
Soutenir ceux qui savent que seuls le retour des otages et la fin des combats sauveront l’âme de cette nation.
Soutenir ceux qui savent que, sans avenir pour le peuple palestinien, il n’y en a aucun pour le peuple israélien.
Soutenir ceux qui savent qu’on n’apaise aucune douleur, et qu’on ne venge aucun mort, en affamant des innocents ou en condamnant des enfants.
C’est seulement par ce soutien que s’énonce un véritable amour du prochain. Pas comme une promesse niaise et inconditionnelle, mais comme une exigence morale qui doit préserver l’humanité de chacun d’entre nous, et permettre au « prochain humain », c’est-à-dire une génération à naître, de connaître autre chose que la haine.
).
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Bonjour Madame Horvilleur,
Je me permets de vous écrire après avoir vu que vous aviez partagé une vidéo diffamante à mon sujet.
Je dois vous dire que cette nouvelle m’a profondément blessée.
Je vous ai découverte à travers des émissions de radio il y a 6 ans. Vous m’avez enchantée, inspirée, et rassurée sur l’humanité à de nombreuses reprises lorsque vous parliez religion, judaïsme et exégèse.
Je suis issue d’une famille très complexe à l’égard de la spiritualité. Mère normande catho de gauche, père marxiste léniniste issu de la paysannerie du nord de la France.
Mon père a participé à la création de la socio-linguistique avec le frère de ma mère, qui a épousé une femme juive, fille de résistants, membres éminents du Parti communiste français. Ma cousine et mon cousin avec qui mon frère et ma sœur avons grandi, sont juifs, non religieux, de gauche, et, comme leur mère et leurs grands parents, très critiques à l’égard de la politique israélienne…parceque de gauche.
Malgré les défauts inhérents aux milieux militants, nous avons tous baigné gaiement dans le bain magique de l’ouverture à l’autre et du rejet viscéral de toute discrimination, oppression, domination. Et comme tous les français de gauche de ma génération, j’ose le croire, la connaissance historique de l’enfer que les nazis avaient infligé aux juifs, aux tsiganes, aux homosexuels et aux handicapés à participé à construire la colonne vertébrale de notre rejet sans appel de toute hiérarchie établie entre les vies humaines.
Dans les années 90, nous avons peu à peu désespéré ensemble sur la possibilité des lendemains qui chantent. La société se droitisait, les richesses se concentraient de plus en plus, le nombre de personnes basculant dans la précarité et le stress augmentait, et le racisme, qui s’instrumentalisait, devenait une façon parmi d’autre de conserver son intégrité psychique dans un monde de plus en plus violent socialement.
Aujourd’hui nous sentons notre monde basculer dans la possibilité de la fin d’une humanité digne. Le narcissisme, dommage collatéral de l’individualisme poussé à son terme dans l’occident capitaliste, a largement entamé notre capacité à faire société, et même… espèce. Le sens historique ne se manifestant plus qu’à travers des névroses individuelles, où chacun semble hurler qu’on ne l’écoute pas.
Je suis humoriste, auteure et actrice. J’ai fait un sketch pour pointer du doigt qu’on m’avait, comme tant d’autres, accusé d’antisémitisme en raison du fait que je postais des appels à manifester pour le cessez le feu sur la population palestinienne de Gaza. En creux dans ce sketch, il y avait également l’idée que faire passer la critique des agissements du gouvernement israélien pour de l’antisémitisme, en dehors d’être profondément malhonnête, vidait de son sens le mot même d’antisémitisme.
En tant qu’artiste, il me semble que j’ai souvent fait des mises au point du style « pavé dans la mare ». C’est mon style. Je l’ai pas choisi, ça vient de loin. On peut ne pas aimer, un style est par définition cette part de l’expression artistique qui la rend reconnaissable parmi d’autres. Je suis sûre que pleins de gens déteste mon style, le trouve violent, vulgaire. ça me va. Moi-même mon style me saoule bien souvent.
Mais jusqu’ici mon style, que certains qualifient de « clivant », ne m’avait pas valu de ne plus recevoir de propositions de rôles, ni des menaces de mort, ni des agressions dans la rue, ni de harcèlement téléphonique, et encore moins des menaces nominatives à l’encontre de ma famille.
Madame Horvilleur…. Vous êtes rabbin. Il se trouve que récemment je me suis fait la réflexion que les seules personnes qui avaient eu le courage de dire à Trump leur dégoût de ses déclarations avaient été des leaders religieux. Et je me suis dit que dans l’ambiance de chaos et de capitulation morale ou nous nous trouvons, il se pouvait que le salut nous vienne de leaders religieux ! Idée paradoxale puisque je pense aussi que ce sont les religions qui foutent la merde : tuent, violent, torturent, colonisent, enferment, interdisent de penser... Mais c’est la compassion qui est à l’origine de toutes les religions. Et bien moi, si j’étais leader religieux, je partirai de là, de ce fantasme morbide à l'oeuvre dans l'esprit de nombre de nos contemporains : le présupposé de la non compassion de l’autre pour soi. Parce que c’est bien ce fantasme-là, qui, en évacuant la possibilité de discuter, est en train de nous détruire.
Personne sur terre ne souhaite des 7 oct, ni des 8, ni des 9, ni des 10, des 11 etc….
Faut-il rappeler que l’antisémitisme à travers des actes ou des propos constitue un délit, et que par conséquent si j’avais eu des propos antisémites comme tant de gens semblent le désirer si fort, il suffirait de porter plainte contre moi et je devrai me rendre au tribunal.
« L’extrême gauche » ne s’empare pas du thème de l’antisémitisme. Vous dites en être blessée. Je le comprends tout à fait. L’antisémitisme hélas est bien de chez nous et on observe son augmentation.
Mais plutôt que d’en déduire que la gauche nie l’existence de l’antisémitisme, voire en conclure que cette gauche serait, elle-même, antisémite, pouvez-vous m’accorder que les médias mainstream et le pouvoir ne relaient pas ad nauséam des discours antisémites, comme ils ne se privent pas s'agissant du racisme à l'égard des noirs, des arabes, des musulmans et des migrants non européens ?
L’antisémitisme me dégoute et m’effraie comme tous les racismes et toutes les discriminations. Et je crois que la seule façon de lutter contre l’antisémitisme est de lutter contre tout les suprémacismes ethno-religieux, et donc de s’opposer aujourd’hui au régime israélien.
J’ai dit mon indignation à propos de Gaza car le gouvernement de mon pays a donné son consentement et apporté son soutien actif à Israël pour le massacre de la population palestinienne. Il s’agit d’une opinion politique. Est-ce la place d’un rabbin d’attiser la haine à l’égard d’une artiste n’épousant peut être pas les mêmes opinions qu'elle?
Madame Horvilleur, s’il vous plait, retirez cette vidéo, qui relaie une analyse mensongère et diffamatoire de ce que je suis, et de ce que je dis.
Merci
Blanche Gardin
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Olivier Tonneau
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Quand on reproche à Marine Tondelier d'avoir défilé avec la France Insoumise, elle répond qu'elle a défilé contre l'antisémitisme avec le Rassemblement National. Une mise en équivalence honteuse qui prouve, si besoin était, qu'au-delà de sa petite gouaille sympathique, Tondelier est politiquement invertébrée, friable et ne mérite aucune confiance.
La névrose collective autour de l'antisémitisme à la France Insoumise prend des proportions absolument délirantes. J'ai moi-même été souvent gêné et je l'ai dit. Je regrette que LFI, et surtout Mélenchon, s'enferme dans une attitude défensive intenable en renvoyant tout à l'extrême-droite. Daniel Schneidermann, ce n'est pas l'extrême-droite. J'ai écrit il y a des mois que je regrettais que la France Insoumise ne s'adresse pas directement, par-dessus la tête des médias déchaînés, à ceux qu'elle a blessés. Et je suis convaincu qu'il n'est pas trop tard et que cela ferait beaucoup de bien, à beaucoup de gens. Mais.
Mais dans un pays qui passe de l'omelette islamique au voile dans le sport, qui se gorge de racisme à s'en faire péter la rate, dont l'ancien premier ministre se pavane à côté de génocidaires à Gaza; quand tous les partis - tous - à la seule exception de la France Insoumise, cèdent du terrain, ici un mètre et là toute la pente, à la fascisation délirante; dont les médias cajolent Bardela quand il singe Elon Musk; dans un pays où l'accusation d'antisémitisme est totalement démonétisée par l'us et l'abus permanent, écoeurant, révoltant, sur tous les plateaux télé; dans un pays où Laurent Wauquiez peut dire, sans être contredit, que la France Insoumise promeut la haine du juif et constitue la première menace pour la République; dans un pays qui, vu de Grande-Bretagne où je suis, fait peur, comment ne pas constater que seule, parmi les partis à visée électorale, LFI tient. Seule LFI.
Alors, évidemment, c'est enrageant de voir que parfois elle s'y prend si mal. Et c'est enrageant de constater que Mélenchon, autrefois le meilleur d'entre nous, est un boulet pour les excellents Bompard et Coquerel. Mais ce n'est pas enrageant parce qu'LFI serait la cause du mal qui ronge la république, mais au contraire parce qu'elle est le seul rempart contre ce mal. Et puisqu'elle est le seul rempart, que faire d'autre, sinon s'arc-bouter pour lui prêter main forte.
Et dire que le mal vient d'ailleurs. Il est gros comme une maison. Il est puissant comme un train lancé à pleine vitesse, empoisonné comme un marais putride que libérerait la fonte des glaces. Le mal est tout autour de nous, de plateaux en plateaux, de CNews à France Inter, dans chaque prise de parole du RN au Parti socialiste. Le mal a la sale gueule d'Hanounah, et ce n'est pas son origine qui est en cause: je ne sais plus qui a justement dit que passé quarante ans, on a la gueule qu'on mérite. LFI, c'est David qui lâche des coups en dessous de la ceinture à Goliath. Le plus important c'est que Goliath finisse par tomber.
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Delphine Horvilleur: HONTE À VOUS !
C’EST AUJOURD’HUI QUE VOUS VOUS DÉCIDEZ À PARLER ?
Après 19 mois à accuser d’antisémitisme tous ceux qui osaient s’émouvoir, à humilier publiquement la courageuse Blanche Gardin (et d’autres), à partager des informations erronées issues de la propagande d’extrême-droite israélienne, à servir de caution intellectuelle à tous ceux qui nous ont discrédités, nous qui depuis 19 mois avons du mal à dormir la nuit après avoir vu les images quotidiennes des massacres israéliens à Gaza, et qui le disons….
Après 52.000 morts dont 18.000 enfants, des centaines d’exécutions sommaires en Cisjordanie, des ambulanciers mis dans la fosse commune avec leur ambulance…
Après les appels desespérés de l’ONU, d’Amnesty International , de milliers de militants juifs israéliens de B'Tselem בצלם ou de Standing Together….
Après les dénonciations de soldats, de déserteurs et même d’anciens officiers israéliens de Breaking the Silence…
Après les mandats d’arrêts de la Cour pénale internationale…
Après les éditoriaux sans équivoque du quotidien israélien de gauche Haaretz הארץ…
C’est au 52.653ème mort de cette immonde guerre, que vous réalisez que le nettoyage ethnique que mène Israël depuis 19 mois n’est pas compatible avec les préceptes de votre Bible ?!?…
Et pire encore, vous sous-entendez dans votre texte que vous le SAVIEZ depuis le début mais que vous vous forciez à vous taire pour ne pas donner du grain à moudre aux antisémites ?!
Mais Madame la rabbine, je fais partie des milliers de Juifs, en Israël, aux Etats-Unis, en France, qui hurlent depuis 19 mois et même avant, (12.000 palestiniens tués par Israël entre 2000 et 2023), qu’il faut arrêter l’occupation, arrêter le nettoyage ethnique, arrêter les assassinats d’enfants, arrêter de se référer à la Bible pour spolier les Palestiniens de leur terres, arrêter le gouvernement d’Israël et son comportement colonial et meurtrier.
Et comment nous avez-vous nommés ? Juifs honteux ? Les insultes et reproches que j’ai essuyées de la part de mes (ex) amis juifs et de ma famille depuis des mois ne sont rien par rapport à ce qu’endurent les courageux militants israéliens dans leur pays.
Et vous pendant ce temps, vous vous taisiez volontairement ?!
Je ne crois en aucune Bible, contrairement à vous, et je n’ai pas besoin de m’abriter derrière un texte écrit il y a 2.500 ans pour savoir quoi penser quand un pays massacre des enfants.
Vous, et tous ceux, Juifs ou non, qui vous citent comme leur caution, êtes méprisables et votre parole est aujourd’hui plus discréditée encore que jamais.
On attend maintenant le retournement de veste du CRIF, qui expliquait en janvier que l’année de guerre à Gaza avait été positive et qui justifie les morts civils parce que les « terroristes potentiels » sont nombreux chez les Palestiniens, de Joann Sfar qui efface chacun des 52.000 morts gazaouis derrière le 7 octobre, du grand rabbin de france Haïm Korsia qui appelait il y a quelques mois Tsahal à « finir le boulot », d’Yvan Attal qui a déclaré que les Palestiniens « enviaient la Shoah » aux Juifs et s’inventaient un genocide…
Le vent tourne… La dernière phase de la conquête de Gaza par Israël approche, les déportations suivront, et l’annexion de la Cisjordanie n’est plus qu’une question de mois sans-doute… Alors chacun se précipite pour être du bon côté de l’Histoire… On a déjà vu ça dans le passé.
Mais nous n’oublierons pas.
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Sur les murs de ma synagogue sont gravés quelques mots, tirés d’un des versets les plus célèbres (et les moins bien compris) de la Bible : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ».
L’adage, à la manière d’une « tarte à la crème », énonce la bonne conscience des religions monothéistes : on s’en gargarise comme pour se convaincre qu’au fond, on ne se veut que du bien. C’est charmant mais on sait que ces mots n’ont jamais empêché qui que ce soit de recourir à la violence, à l’intolérance ou au prosélytisme. L’autre a certes tout notre amour, dès qu’il est notre « prochain » mais, à l’instant où il se fait un peu « lointain », de nos croyances ou nos convictions, mérite‐t‐il encore notre attention ?
Le phénomène n’est pas propre aux religions. Tendez l’oreille vers tant de discours actuels, polarisés à l’extrême. La méfiance est radicale vis à vis du « salaud » d’en face. Et c’est particulièrement vrai quand il s’agit de débattre du Proche‐Orient.
Très vite, chacun défend son « prochain » (et uniquement lui !), et la parole se censure… On se tait pour éviter de fournir la moindre munition au « camp » d’en face. Toute autocritique menace l’union sacrée, se fait traîtrise ou, pire, carburant pour un ennemi qui cherche à nous détruire. Alors Chut… taisons‐nous plutôt que de faire le jeu d’une quelconque récupération. Il en va de la sécurité de nos idées ou de nos enfants.
Moi‐même, j’ai ressenti souvent cette injonction au silence. J’ai parfois bâillonné ma parole, pour éviter qu’elle ne nourrisse les immondices de ceux qui me menacent, ceux qui diabolisent et déshumanisent un peuple, et s’imaginent aider ainsi un autre. J’ai censuré mes mots face à ceux qui trouvent des excuses à une déferlante antisémite « ici » au nom d’une justice absente « là‐bas ». J’ai entendu dans leur bouche les accords d’une haine ancestrale, la mélodie de ceux qui sont convaincus d’être du bon côté de l’Histoire.
Je me suis tue mais, aujourd’hui, il me semble urgent de reprendre la parole. Je veux parler, au nom de « l’amour du prochain » ou plutôt de ce que ce verset biblique (si mal traduit) en dit vraiment.
Il est écrit : « Si tu sais adresser des reproches à ton prochain » et alors : « tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Cet amour n’a rien d’inconditionnel ou d’aveugle. Il implique au contraire, dans la Bible, d’ouvrir les yeux d’un proche sur ses fautes, et de tendre dans sa direction un miroir pour qu’il s’observe.
C’est donc précisément par amour d’Israël que je parle aujourd’hui. Par la force de ce qui me relie à ce pays qui m’est si proche, et où vivent tant de mes prochains. Par la douleur de le voir s’égarer dans une déroute politique et une faillite morale. Par la tragédie endurée par les Gazaouis, et le traumatisme de toute une région.
Comme beaucoup d’autres Juifs, je veux dire que mon amour de ce pays n’est pas celui d’une promesse messianique, d’un cadastre de propriétaire ou d’une sanctification de la terre. Il est un rêve de survie pour un peuple que personne n’a su ou voulu protéger et il est le refus absolu de l’annihilation d’un autre peuple pour le réaliser. Il est la conviction, déjà énoncée par ses fondateurs, que cet État doit être à la hauteur d’une histoire ancestrale et, selon les termes de sa déclaration d’Indépendance, « tendre la main » à tous les pays voisins et à leurs peuples.
Cet amour d’Israël consiste aujourd’hui à l’appeler à un sursaut de conscience…
Il consiste à soutenir ceux qui savent que la Démocratie est la seule fidélité au projet sioniste.
Soutenir ceux qui refusent toute politique suprémaciste et raciste qui trahit violemment notre Histoire.
Soutenir ceux qui ouvrent leurs yeux et leurs cœurs à la souffrance terrible des enfants de Gaza.
Soutenir ceux qui savent que seuls le retour des otages et la fin des combats sauveront l’âme de cette nation.
Soutenir ceux qui savent que, sans avenir pour le peuple palestinien, il n’y en a aucun pour le peuple israélien.
Soutenir ceux qui savent qu’on n’apaise aucune douleur, et qu’on ne venge aucun mort, en affamant des innocents ou en condamnant des enfants.
C’est seulement par ce soutien que s’énonce un véritable amour du prochain. Pas comme une promesse niaise et inconditionnelle, mais comme une exigence morale qui doit préserver l’humanité de chacun d’entre nous, et permettre au « prochain humain », c’est-à-dire une génération à naître, de connaître autre chose que la haine.
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Naissance du Cercle socialiste des ami·e·s d’Israël
Le Parti socialiste a défendu le sionisme avant même de prendre le nom qu’il porte aujourd’hui. Pourtant, il est devenu difficile d’assumer cette position en son sein. C’est pour offrir un espace aux ami·e·s d’Israël, mais aussi pour réconcilier socialisme et sionisme, que nous annonçons, par cette contribution thématique, la création du « Cercle socialiste des ami·e·s d’Israël ».
Avant 1948, être sioniste signifiait soutenir la création d’un État juif en terre d’Israël ; aujourd’hui, cela signifie défendre son existence, sa démocratie, sa sécurité et sa prospérité. Comment ne pas être sioniste lorsque nous défendons l’autodétermination de tous les peuples ? Comment ne pas être sioniste quand Israël est le seul pays du Moyen-Orient où l’égalité des citoyens, quelle que soit leur religion ou leur origine, est garantie par la loi, qu’ils soient juifs ou non, femmes ou hommes ?
Ayant toujours soutenu les causes des peuples opprimés, nous avons découvert avec effroi une solitude certaine lorsque, le 7 octobre 2023, Israël a été attaqué sur son sol par le groupe terroriste Hamas. C’est précisément après cette tragédie que nous avons ressenti le besoin de constituer ce groupe au sein de notre parti, à l’instar de nos camarades travaillistes qui, depuis longtemps déjà, possèdent en leur sein le « Labour Friends of Israel ». Leur action a joué un rôle déterminant dans la régénération du Parti travailliste après les abîmes de l’ère Corbyn, contribuant ainsi à la victoire électorale de 2024.
Si le Cercle socialiste des ami·e·s d’Israël n’existe pas encore, c’est parce que soutenir Israël nous semblait une évidence pour tout socialiste, au même titre que le féminisme et l’internationalisme. Le soutien à Israël ne devrait pas être un sujet partisan. Pourtant, depuis le 7 octobre, nous avons découvert avec tristesse que ce consensus n’existe plus. Face à l’isolement croissant au sein de notre parti, les interrogations que nous adressent de nombreux sympathisants résonnent avec une acuité particulière : « Comment pouvez-vous encore être socialistes ? » C’est la question que nous pose une grande partie des Français de la communauté juive.
Ce n’est pas un problème de communication, mais un problème de fond : de nombreux sympathisants de gauche, qui soutiennent Israël, ont quitté le Parti socialiste, tout comme une grande partie des Français de la communauté juive, historiquement ancrée à gauche.
Nous, socialistes et ami·e·s d’Israël, sonnons l’alarme : un Parti socialiste qui ne soutient pas clairement Israël se trahit et perd toute chance de remporter une élection. Il est normal de ressentir de l’émotion face au drame des Gazaouis, la guerre étant toujours à éviter, mais appeler constamment à un cessez-le-feu sans exiger la capitulation d’une organisation terroriste qui a pour objectif de détruire Israël montre une préférence pour l'apaisement des dictateurs du monde entier. C’est la même erreur que furent les Accords de Munich. Ne participer à aucun rassemblement pour les otages israéliens à Gaza, parmi lesquels des Français, fut une grave erreur. Dénoncer les dérives de CNews peut être utile, mais ne pas dénoncer Al Jazeera est une faute politique.
Le 7 octobre 2023, soutenir Israël était quasiment sur toutes les lèvres. Mais soutenir Israël, c’est aussi défendre son droit à se protéger lorsqu’il est attaqué sur sept fronts. Lorsque le Hamas a lancé une attaque d’une violence inouïe, tuant 1 163 personnes et prenant 251 otages (dont des Français), et lorsque cette organisation a déclaré vouloir re-commettre des attaques similaires à celles du 7 octobre, nous avons été choqués de constater que, parmi les dirigeants du Parti socialiste, le soutien à Israël a commencé le 7 octobre… mais s’est déjà évanoui dès le 8.
Le droit d’Israël à la sécurité et à la défense ne peut pas être qu’une notion purement théorique. Comme si notre parti confondait, d’un côté, une critique saine d’un gouvernement de droite en Israël, et de l’autre, des paroles qui relèvent d’un abandon inacceptable d’un allié de la France. Quand la France a été attaquée en 1940, Churchill n’a pas demandé qui gouvernait la France. La condition primordiale de la survie du monde démocratique est l’alliance entre les démocraties. C’est évident pour chaque Français et chaque Israélien qui connaît son histoire. Sans l’alliance entre les pays démocratiques, les nazis auraient accompli leur élimination des Juifs d’Europe. Sans l’alliance entre les pays démocratiques, la France n’aurait pas retrouvé sa souveraineté.
Nous nous tenons aux côtés de nos camarades de gauche israéliens qui veulent offrir une alternative salutaire pour l’avenir d’Israël. Mais cette opposition démocratique à Benjamin Netanyahu ne remet pas en cause notre soutien à Israël dans sa guerre contre le Hamas. Une organisation terroriste ne doit pas pouvoir compter sur la pression de la communauté internationale pour survivre à une guerre qu’elle a commencée.
Nous, les Amis d’Israël, connaissons les mesures absolument uniques qu’Israël met en place pour limiter les pertes civiles et alléger la souffrance des populations. Israël utilise des bombes ultra-précises capables de frapper un seul étage, émet des avertissements avant certaines attaques et permet aux civils d’évacuer les zones de combat. Ces trois exemples, parmi tant d’autres, vont bien au-delà des exigences du droit international. Israël a des règles d’engagement structurées, et les risques de pertes civiles doivent toujours être proportionnels aux objectifs militaires, comme requis par les Conventions de Genève. Malgré des précautions qu’aucune autre armée au monde ne prend, une guerre reste une horreur pour la population civile, surtout contre une organisation terroriste comme le Hamas qui utilise les civils comme un bouclier. Malgré toutes les précautions d’Israël, depuis le 8 octobre, la direction du Parti socialiste n’a cessé de critiquer Israël, comme si l’acte même de se défendre leur était intolérable.
C’est parce que nous sommes socialistes, universalistes et donc sionistes, que nous soutenons toutes les causes de peuples luttant pour leur liberté : Ukrainiens, Géorgiens, Tchétchènes, Iraniens, Afghans, Tibétains, Ouïghours, Hongkongais, Taïwanais, Turcs, les Mongols de Mongolie intérieure, les Soudanais, les Kurdes, les Yézidis et tant d’autres.
C’est aussi parce que nous sommes socialistes et sionistes que nous avons toujours soutenu l’idée de voir un jour naître un État palestinien vivant en paix aux côtés d’Israël. Mais certainement pas un "Hamastan", ni un pays qui ne serait qu’une étape dans une guerre continue contre Israël. Un État ne peut être accordé en récompense du terrorisme.
Nous rappelons que Theodor Herzl a proposé la création de l’État d’Israël après avoir constaté l’ampleur de l’antisémitisme lors de l’affaire Dreyfus. Cet héritage, tout comme celui du régime de Vichy, oblige la France à une vigilance accrue envers le pays qui abrite la majorité des survivants de la Shoah. Les Français, dans leur majorité, soutiennent Israël et ne pourront pas soutenir le Parti socialiste tant que celui-ci n’adoptera pas une position juste et cohérente à son égard. Aujourd’hui, alors que l’antisémitisme ne cesse de progresser, le Parti socialiste doit rompre avec sa posture de critique systématique d’Israël, qui s’aligne en réalité sur celle de La France insoumise.
Nous appelons à voter au congrès uniquement pour les candidats qui affirment clairement l’impossibilité de toute alliance avec La France insoumise. Aujourd’hui, nous appelons à un cordon sanitaire clair contre l’extrême droite et l’extrême gauche.
Nous appelons à voter pour des ami·e·s d’Israël
Contributeurs :
- SCHWARTZ, Omri – Fédération des Hauts-de-Seine (92)
- AMALRIC, Judith – Fédération de la Haute-Garonne (31)
- BERNARD, Hugues – Fédération de la Haute-Garonne (31)
- BRAMI, Danielle – Fédération de Paris (75)
- BRUN, Madeleine – Fédération du Vaucluse (84)
- CADOREL, Nicolas – Fédération des Hauts-de-Seine (92)
- CHICHE, Mahor – Fédération de Paris (75) – Conseiller de Paris, CN Suppléant
- DELIMI, Halima – Fédération des Français à l'Étranger – Secrétaire de section Suisse, membre du BNA
- DUBARRY BARBE, Jean-Marc – Fédération de la Haute-Garonne (31) – Secrétaire de section de Balma
- HOFFMAN-RISPAL, Gérard – Fédération de Paris (75)
- HUMBERT-DORFMÜLLER, Elisabeth – Fédération des Hauts-de-Seine (92)
- KANUTY, Pierre – Fédération de Paris (75)
- LEVY, Jocelyne – Fédération de Paris (75)
- LIMOUSIN, Laurent – Fédération des Français à l'Étranger
- PINEDA, Delphine – Fédération de Paris (75) – CN titulaire
- POUPON, Sébastien – Fédération de la Nièvre (58) – Secrétaire Fédéral à l'Europe et à l'international
- REYNAUD, Michel – Fédération des Hauts-de-Seine (92) – Trésorier de section et délégué à la sécurité et à la tranquillité de Bagneux
- RICHARDOT, Pernelle – Fédération du Bas-Rhin (67) – Élue municipale et communautaire
- SZEFTEL, Daniel – Fédération de Paris (75)
- TUDER, Bruno – Fédération des Hauts-de-Seine (92) – Maire adjoint
- VOLLANT, Gilles – Fédération de l’Essonne (91)
- WEIL, Ariel – Fédération de Paris (75) – Maire de Paris Centre
- ZILBERG, Bernard – Fédération du Val-de-Marne (94)
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Agrandissement : Illustration 9