Ci-dessous, ma note de blog en date du 20/12/2024, une réflexion qui faisait suite à la condamnation définitive de Sarkozy dans l'affaire Bismuth. Neuf mois plus tard, il n’y a évidemment aucune raison d’en changer un mot…
Pour apprécier à sa juste valeur la condamnation de Sarkozy, il faut remonter une vingtaine d’années en arrière, plus précisément à une époque où un ministre de l’Intérieur (de 2002 à 2004, puis 2005 à 2007) sans envergure ni compétences remarquables mais dévoré d’ambitions a commencé à percer dans l’opinion publique. Construite essentiellement sur la dénonciation de la délinquance et tout spécialement de celle des mineurs promue au rang de menace existentielle pour tout un pays, la fulgurante carrière politique de Sarkozy, généreusement étayée par les médias qui ont élevé ce thème au cœur de leur information, prend aujourd’hui tout son sens, un sens qui n’est guère à l’honneur de tous ceux qui ont fait d’un délinquant (sans doute multirécidiviste) un honorable chef d’état.
De fait, dans la décennie 2002-2012, un Sarkozy très agité a laissé sa trace à travers une prolifération de mesures ciblant une jeunesse réputée délinquante ou dangereuse (la « racaille ») qu’une législation toujours plus répressive était censée mettre au pas, législation où Justice et Intérieur rivalisaient d’imagination, favorisée par l’omniprésence décomplexée de Sarkozy dans les médias et la faveur dont ce thème de la délinquance des mineurs a toujours bénéficié dans une large partie de l’opinion.
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