Écrire quoi, ce soir, quand on est sous le coup de l’abattement ?
Ce qui est affolant dans la période actuelle, c’est de voir des millions de gens qui, certes n’ont jamais été totalement immunisés contre le racisme, les vieilles lubies identitaires et l’autoritarisme – on le savait – verser sans la moindre hésitation dans une attitude irrationnelle faite de bêtise, de crédulité, d’admiration béate pour des tribuns haineux qui n’ont rien d’autre à proposer que la peur et la brutalisation de tout le corps social. Voter pour un projet, c’est un principe démocratique mais voter contre quelqu’un, de quoi est-ce le nom ? Et c’est cet indicible qui, effectivement, fait peur.
Ces drapeaux tricolores agités frénétiquement dans le camp de l’extrême-droite me font immanquablement penser à cet aphorisme de Stefan Zweig : « quand les drapeaux sont déployés, toute l’intelligence est dans la trompette ». Incontestablement, depuis quelques années, l’identité nationale – une forme de racisme à peine atténuée – a complètement corrompu le débat politique, faisant éclater tous les repères. On n’en finira pas avec l’extrême-droite aussi longtemps que l’on considérera l’identité nationale comme un préalable à tout projet politique.
Un venin dont j’essaye d’analyser la composante scolaire dans cette note de blog que je fais remonter :