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Billet de blog 1 octobre 2013

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Lettre ouverte au Ministre des Finances, Pierre Moscovici

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Monsieur Pierre Moscovici, Ministre des Finances,

Après quelques secondes d'hésitation, la question me vient spontanément à l'esprit : pourquoi prendrais-je les gants et les pincettes protocolaires pour vous adresser cette lettre, Monsieur le Ministre, quand le Gouvernement auquel vous appartenez, depuis le début de son mandat présidentiel, nous considère, nous, Maîtres-Artisans, comme la cinquième roue du carrosse ? Je reste polie car j'ai été bien élevée.

Je ne voudrais pas abuser de votre temps que je sais très précieux alors je vais essayer d'être brève et concise.

Mon métier - et ma passion - est la Coiffure que j'exerce depuis trente cinq ans et je suis devenue Maître-Artisan il y a sept ans. Malgré mes soixante ans bien sonnés, je travaille encore, par goût et par nécessité. Cependant, la nécessité a dépassé les bornes de ce qu'on est censé entendre par ce terme. Le matracage fiscal qui l'accompagne et dont vous êtes parfaitement conscient est devenu surréaliste : il vient sûrement d'une autre dimension que vous connaissez peut-être avec quelques-uns mais qui est inconnue ici-bas. Je vous signale au passage que plusieurs Maîtres-Artisans de mon entourage m'ont vivement encouragée à vous écrire cette lettre. Ils sont comme moi totalement renversés, abassourdis, écoeurés, scandalisés par la situation qui leur est réservée. J'ajoute, par coquetterie peut-être, que ma clientèle est enchantée de mon travail et que c'est grâce à elle que je "tiens le coup"... mais il y a des limites qui ont été dépassées.

J'en viens au propos qui vous concerne directement .

Comment se fait-il qu'après tant de discours élogieux de la part de la Présidence de la République sur les Maîtres-Artisans, nous soyons devenus ce qui ressemble un peu à des pestiférés ? Je m'explique. J'ai voulu changer de banque car elle exigeait de moi depuis trop d'années des frais invraissemblables, sans commune mesure avec le service qu'elle me rendait (dernièrement, elle s'est permis, à cause d'un étalement sur deux ans d'une simple petite dette, d'aller outre la légalité). J'ai eu le malheur, avec l'appui de mon comptable (oui, oui) de leur faire remarquer leur faute et leur désobligeance vis-à-vis de quelqu'un qui travaillait dur et qui se faisait un devoir d'être à jour dans ses comptes. Les employés de cette banque, à la suite de mes propos, n'ont affiché à mon égard que déconsidération et mépris. Je vous assure que ça fait mal.

Un tel abîme entre vos déclarations (soutien total du Gouvernement en faveur des artisans) et la réalité concrète, me pousse à vous alerter mais sachant le peu d'intérêt que vous réservez à des gens comme  moi (j'ai bien vu que vous n'en aviez que pour les membres du MEDEF), rien de bon n'est à présager pour ce pays qui est le mien et que j'aime et que vous êtes censé défendre et protéger...

Je vous salue poliment mais avec beaucoup d'amertume.

A comme ART

R comme RECHERCHE

T comme TRAVAIL

I comme INTELLIGENCE

S comme SENSIBILITE

A comme ATTENTION

N comme NOBLESSE

A comme ACCOMPLISSEMENT

T comme TALENT

Jacqueline Caillard

Salon de Coiffure Rabelais

32 Place Rabelais

37000 Tours

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