Le sujet portait sur l'actualité, la mort du jeune Nahel (très peu évoquée et avec les mots convenus), les émeutes et, surtout, l'événement qui est survenu dans la nuit à Haÿs-les-Roses dans le 92.
Du début à la fin, c'était assez sidérant.
Olivier Klein a dû répéter au moins cinquante mille fois "Retour au calme". C'est ce qu'il veut, c'est ce qu'il souhaite. On est d'accord, on le sait, tout le monde le souhaite, tout le monde le veut. C'est répété en boucle depuis trois jours, pratiquement partout.
Les questions des journalistes étaient claires et compréhensibles mais Olivier Klein (1) en restait toujours aux mêmes déclarations
Pour l'auditrice que je suis et qui écoute, au bout d'un moment, cela devient pénible. On a envie de couper la radio. Cela m'arrive d'ailleurs très souvent. Cette fois, je me suis dit "non, là, va jusqu'au bout"; quelque chose m'intriguait. Comment peut-on répéter ainsi les mêmes mots "Retour au calme" autant de fois dans un laps de temps relativement court ? Pense-t'il vraiment réussir avec la méthode Coué ? Pour apprendre un poème ou réciter la table de multiplication, d'accord! Mais pour résoudre un problème d'une telle ampleur dont on parle même à l'étranger, sérieusement, il y croit ?
Il s'est montré ridicule à tous les niveaux :
- dans sa façon de présenter les faits, il reprenait ce qu'il avait entendu ou lu ailleurs, sans avoir fait la moindre petite enquête de lui-même
- dans sa grandiloquente auto-satisfaction vis-à-vis de ses réalisations passées qui s'avèrent n'être que de petites améliorations apportées dans telle ou telle Mairie ou Association pour leur fonctionnement (aucune réalisation sur le plan national),
- dans son incapacité de répondre aux questions sans "se sentir obligé" (?) de revenir sans cesse à ses mêmes "mantras" : Nous - le Gouvernement - mettons tout en oeuvre pour faire revenir le calme; S'en prendre aux valeurs de la République est inacceptable; Les Elus - les Maires - doivent être protégés, nous leur devons toute notre attention; etc.
Le ridicule a pris des proportions plus grandes quand les journalistes lui ont posé, vers la fin de l'interview, des questions plus précises. Olivier Klein a perdu pied de façon assez fulgurante. Toute sa grande assurance s'est effondrée, il s'est mis à bredouiller des réponses incompréhensibles. J'avais presque de la peine pour lui...
C'est alors que la journaliste lui a posé une dernière question (malheureusement je n'ai pas compris, le son était trop bas) et cette fois, il a semblé un peu ragaillardi, il a répondu à la question et paraissait avoir retrouvé sa dignité. La femme (2) lui a-t'elle sauvé son honneur d'être Ministre ?
1) j'ai du mal à écrire "le Ministre" car il parlait plutôt comme un adolescent qui, pour se défendre, insiste sur les raisons de ses agissements puis, voyant qu'elles ne tiennent pas debout, se met à bredouiller et à parler d'autre chose.
2) elle est connue mais son nom m'échappe complètement, elle a un peu la voix de Nathalie St Criq mais ce n'était pas elle.