Engagée dans la défense des animaux, je reste toujours perplexe devant les manifestations (auxquelles je participe souvent) de défense de l'Environnement. Les militants écologiques et leurs représentants politiques qui dénoncent les projets de « fermes-usines » (on sait que c'est la mode des oxymorons et celui-là il est costaud !) ne font jamais référence (ou rarement, de façon très ponctuelle et secondaire) à la souffrance qu'endurent les animaux dans ces hangars métalliques, ces bâtiments coupés de l'air et du ciel, ces camps de concentration qualifiés d'abominables, d'insoutenables par ceux et celles qui ont pu entrer dedans un jour (1).
Or nous savons depuis au moins 50 ans, grâce aux nombreuses observations, études, recherches sur l'animal, mammifère, oiseau ou autre famille, qu'il est capable de ressentir le plaisir et la douleur, que son système nerveux lui confère des aptitudes et des capacités bien plus vastes et importantes que le commun des mortels humains semble le considérer.
Alors quand je lis sur des publicités pour la « viande » que le bien-être animal est respecté, je suis profondément choquée, dégoûtée et scandalisée que certains osent écrire de tels mensonges, en espérant que les gens encore une fois se laisseront prendre (le langage est un outil formidable de manipulation des consciences) car il n'y a absolument aucun bien-être pour l'animal dans ces usines où ils ne sont considérés que comme un poids, un item, une mesure, une marchandise à vendre, uniquement.
A la suite d'un petit reportage sur Arte qui montrait l'impact de la « viande » sur l'Environnement, j'avais laissé ce commentaire :
« La priorité est de faire cesser la souffrance animale, c'est à mon avis le plus important, le plus évident.
Le petit reportage en parle seulement à la fin.
J'aurais placé cette partie-là dès le début car la cruauté de l'être humain à l'encontre d'un autre être vivant est indigne de l'homme, condamnable en priorité car accepter ce comportement c'est perpétuer sa violence et sa cruauté aussi à l'encontre des autres êtres vivants, les humains.
Ce type de comportement doit disparaître définitivement et alors tout le reste suivra : plus de consommation ahurissante d'eau, plus de pollutions des terres, plus de dépenses inconsidérées, plus de risques de maladies, plus d'expérimentations monstrueuses sur les animaux pour les rendre encore plus "rentables(2)" (on peut tout apprendre sur le fonctionnement des animaux sans les faire souffrir, il faut plus de temps c'est tout), etc!
Le Ministre de l'Agriculture, monsieur Le Foll, dit que ce n'est pas "réalisable" (or, en politique, quand on veut on peut), il avoue donc qu'il n'a pas lui-même de pouvoir et qu'il se soumet à un autre … En tant que représentant du pouvoir en France, il manque donc aussi de courage.
L'argument "il faut bien nourrir la planète" qu'on nous sert depuis 40 ou 50 ans est un faux argument, éculé, trompeur et abject quand on sait que depuis 40 ou 50 ans, le nombre de personnes qui meurent de faim n'a jamais baissé!
La terre peut produire tout ce qu'il faut pour nourrir plus de 10 milliards d'habitants.
Jean Ziegler a osé dire : "Tout enfant qui meurt actuellement de faim est, en réalité, assassiné". C'est d'une logique indiscutable. »
Tous les reportages, enquêtes faites sur les élevages industriels témoignent de l'invraisemblable cruauté de l'homme sur l'animal et je voudrais ajouter qu'il y a aussi une ahurissante indifférence ou (pire) un refus de savoir de la majorité des gens et que malheureusement, cette indifférence ou ce refus (préservés en soi pour préserver sa façon de consommer pas cher et de manger de la viande) engendreront des menaces bien plus déstabilisantes pour eux, en matière de santé et d'argent par conséquent…
Quant aux écologistes, si pour eux la défense des animaux c'est Brigitte Bardot et ça s'arrête là, c'est triste (3).
1. Voir les photos de George Steinmetz dans la Revue 6mois (le XXIème siècle en images) N°9.
2. Avez-vous vu la photo de cette vache sur laquelle d'éminents "experts" ont greffé un hublot (comme dans les bateaux) afin de leur permettre d'étudier le fonctionnement de sa digestion dans le but final de faire de la vache non plus un ruminant mais un omnivore ? La folie de certains savants ne semble pas avoir de limites et la crédulité des politiques, face à de telles expériences, est inquiétante et glaçante (et ce n'est pas ça qui va rafraîchir le climat!)
3. Lire les articles de l’Édition Droits des Animaux sur Médiapart, notamment « L'écologie politique ou le degré zéro de la réflexion sur l'animal » (déc. 2014)