Extraits de la tribune au « Monde » de Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, et Didier Aubert, secrétaire général de la CFDT-Cheminots
La réforme ferroviaire a été lancée par le gouvernement à la suite du rapport Spinetta, mais elle n’a pas été débattue, dans le cadre des Assises de la mobilité. C’était une première erreur. Elle a été mise au centre du débat public à coups de caricatures et de chiffres brandis sans explications. C’était une deuxième profonde erreur. Mais, comme si ces deux premières ne suffisaient pas, le gouvernement en commet une troisième.
Les concertations patinent. La CFDT fait des propositions, mais le gouvernement n’a toujours pas esquissé un écosystème politique, économique et social à même de rassurer les citoyens, les élus et le corps social cheminot. Au contraire, il distille des annonces importantes (filialisation du fret, fin du statut en 2020) sans même une information préalable de ses interlocuteurs syndicaux. Quelle étrange conception de la concertation !
Il faut donc en finir avec les postures, telle celle consistant à échanger le statut actuel des cheminots contre une reprise de la dette. Cette dernière n’est pas celle des cheminots, mais celle de l’État et de ses politiques publiques depuis trente ans. Pour la CFDT, cette réforme doit donner lieu à un large débat public et être étayée par une profonde et sincère négociation.
Il faut aussi assumer qu’il ne peut pas y avoir de système ferroviaire efficace sans financement public pérenne. L’abandon de l’écotaxe et l’absence de décision claire sur la reprise intégrale de la dette et ses modalités soulèvent de graves inquiétudes.
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