N'écoutant que Son Guide, ayant lu son Petit Livre Gris écrit par ses nègres blancs, la France, qui est bonne fille comme le reconnaissait il y a encore un peu plus d'un siècle l’Église de Rome, se met en quatre après s'être saignée aux quatre veines pour ses pauvres riches, et applique le pragmatisme à sa première industrie : le tourisme.
C'est ainsi qu'un petit village, trop méridional pour être gaulois, a décidé de surfer sur la vague de la ZAD et nous rééduquer par les vacances.
Le premier ZAD Parc, pionnier du parc à thème éthique
C'est MacDol, à Dolus d'Oléron dont les pinèdes et les plages sont déjà très appréciées des vacanciers, sur une terre de lutte contre le barbarisme outre-marin.
Pour ne pas bronzer idiot et oublier le Club Mickey, petits et grands vont pouvoir se former aux activités du futur, de la terre à la sieste et l'assiette au compost, de la théorie à la pratique des luttes, des cours de dreadlocks, la fabrication d'armes de destruction massives (en mousse comme au softball).
Le parc veut aussi profiter de la proximité avec la maison de repos des forces de police où nos valeureux défenseurs de la loi et de l'ordre soignent les petites écorchures du dégoupillage de grenade et les troubles de stress post-traumatique (TSPT) attrapés lors des attaques furieuses des clowns de combat. Un programme progressif de remise en confiance composé de simulations par le jeu sera mis en place et participera à la reconnaissance mutuelle du peuple et de ses garde-chiourmes.
Une concurrence asséchée
Les autres parcs à thème ainsi que les spectacles légendaires font grise mine. Leur clientèle risque de se clairsemer à moins qu'ils n'ajoutent un peu de H à l'étique de leurs thèmes. Fini les spectacles passifs, le vacancier veut des congés formateurs pour la rentrée sociale, et qui a encore besoin de charger à cheval avec une lance ?
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Merci à la Quête de l'Oiseau du Temps pour l'emprunt de Fol de Dol
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Agrandissement : Illustration 4
À Dolus d'Oléron, en Charente-Maritime, quelque 200 personnes ont inauguré une «Zone d'Alimentation Durable», baptisé MacDol. Objectif affiché, empêcher l'implantation d'un restaurant McDonald sur l'île. «MacDo No on Oléron» résume une affichette à l'entrée de la Cailletière, ancien domaine agricole de 4 hectares, désormais vaincu par les ronces. La mairie et des bénévoles l'ont en effet transformé en «laboratoire à ciel ouvert» des nouvelles pratiques, dans le cadre du Printemps de l'alimentation durable. Au programme, conférences, ateliers découvertes et pédagogiques, spectacles pour les enfants et concerts. L'ambiance se veut bon enfant pour la première manifestation du projet, coordonné par le Mouvement pour une alimentation citoyenne sur Dolus d'Oléron (MacDol) et soutenu par le syndicat agricole de la Confédération paysanne. «Face à MacDo, nous ne voulions pas rester sur la défensive, nous voulions créer une alternative», martèle Grégory Gendre, le maire de Dolus. «Là où McDonald's est fort, c'est qu'on peut y squatter tout le temps qu'on veut sans consommer, avec du wifi». Résultat, il a fait installer le wifi sur le domaine, prévu une cantine associative et un skate-park. Sans compter à terme des champs en «culture biologique» et une «couveuse agricole». «L'endroit est génial, un super lieu de rencontre et de partage».
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