Comment le territoire n'est pas aménagé

Les deux visages de Contres

Nous sommes en bordure de Sologne, dans la pointe avant que le Cher ne se jette dans la Loire, voici la petite ville de Contres. Une situation géographique champêtre, un isolement campagnard, Contres se trouve à vingt kilomètres de l'autoroute A10 et à dix kilomètres de l'A85.

Avec une population d'un peu plus de 3600 habitants dont presque 30% de plus de soixante ans et plusieurs activités industrielles notoires comme la biscuiterie S^tMichel (huit millions de madeleines par jour), un site logistique des légumes d'aucy, les sushis de Marco Polo Foods et deux transporteurs routiers, Contres est une vraie ville industrielle.

Dévier pour mieux tuer

Nous voici à Chémery, petite commune de mille habitants à dix kilomètres au sud de Contres. Le bourg de Chémery est traversé par la départementale qui rejoint l'autoroute A85, départementale empruntée quotidiennement par cinq cents camions. Une traversée étroite non prévue pour le croisement de deux poids-lourds qui mordent sur les trottoirs et frôlent les habitations.

Longtemps en gestation, un contournement a été adopté par le conseil départemental pour le coût de onze millions d'euros. Il va mordre sur les terres agricoles et déplacer les nuisances. Un projet qui comme les autres a des soutiens et des opposants, souvent animés par le NIMBY.

Un non aménagement qui coûte cher _🙂¹

Donc le conseil départemental juge qu'il est nécessaire de faire quelque chose face à ce problème qui dure puisque ce contournement serait un sujet de discussion depuis les années 60. Le conseil départemental est prêt à dépenser des millions d'euros pour régler très localement un problème créé dans un cadre plus vaste, sans que la question du transport routier dans cette zone rurale ne soit abordée de façon complète. Car qu'en est-il du trafic des poids-lourds vers Blois et l'autoroute A10 ?

Vu les distances en jeu, ne faudrait-il pas mieux déplacer les sites de production vers les autoroutes et ainsi exempter de ces nuisances tout un territoire sans pour autant le priver d'activités et d'emplois ? Des transports publics de personnes ne seraient-il pas plus appropriés pour un financement public ?

¹. je voulais écrire Un non aménagement qui peut valoir cher mais le sujet est sérieux.

L'article qui m'a servi de base, un exemple d'une presse intéressée par les conséquences clochemerlesques plus que par les causes du problème :