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(Texte tiré d'une chronique lue sur le plateau de l'Émission Populaire : https://www.youtube.com/watch?v=iV4Um6CChLc)
Quelques lignes aujourd’hui pour répondre à des attaques que je vois beaucoup passer, ces dernières semaines, sur les réseaux sociaux bien sûr, mais aussi plus étonnamment dans les médias… où c’est visiblement l’open bar du grand n’importe quoi. N’importe qui a le droit de d’affirmer la contre-vérité qu’il veut, et bien sûr principalement des pseudos "journalistes", propagandistes à peine cachés, et autres commentateurs de l’actu, spécialistes de tout mais experts sur rien qui enchaînent les accusations et autres procès basés sur deux choses futiles : leurs fantasmes et leurs grilles de lectures orientées.
Les Insoumis, soutiens du Hamas ?
Voilà que depuis des jours, le procès contre les Insoumis s’est ouvert. La grande diversion est lancée, la meute est lâchée. Les insoumis n’ont pas dit “terroristes” ? Alors les voilà soutien du Hamas ! Bien sûr, c’est logique ! Nous voilà devenus les soutiens bellicistes des horreurs commises le 7 octobre.
Et tant pis si nous avons dit, sur tous les tons, que nous condamnons fermement les crimes commis par le Hamas le 7 octobre. Tant pis si ces nombreuses critiques contre nous ne reflètent en rien notre position historique sur le conflit, c’est-à-dire celle de deux États vivant en paix.
Tant pis si nous appelons, à longueur de temps, à longueur de plateaux et de débats, à la paix.
Tant pis si Manuel Bompard qualifie les actes du Hamas de “crimes de guerre”.
Tant pis si Danièle Obono rappelle que la notion de “crimes de guerre” est l’une des plus graves en matière de droit international, et qu’elle permet donc une condamnation à la hauteur du drame et de l’abject.
Tant pis si Aurélie Trouvé appelle à une solution politique pour éviter l’escalade meurtrière.
Tant pis si Manon Aubry rappelle que le rôle de la France est de porter la voix d’un cessez-le-feu, et non pas de mettre de l’eau au moulin, déjà suffisamment alimenté, de la guerre.
Tant pis si Antoine Léaument apporte son entière solidarité au peuple israélien, victime d’une attaque barbare.
Tant pis si Aymeric Caron parle “d’horreur absolue et totale” et rappelle que les actes commis par le Hamas n’ont aucune justification.
Tant pis si Arnaud Le Gall parle d’actes de terreur et d’actes terroristes en parlant du Hamas.
Tant pis David Guiraud rappelle que l’ONU alerte sur un risque de nettoyage ethnique à Gaza.
Tant pis si Antoine Léaument s’oppose au fait que certains disent qu’une vie palestinienne vaudrait moins qu’une vie israélienne, et rappelle que la guerre des civilisations ne peut pas être notre cadre de pensée.
Tant pis si les insoumis, sur tous les tons, rappellent que seul un cessez-le-feu immédiat permettrait d'éviter des milliers de morts.
Tant pis si nous sommes les seuls à avoir tenu la ligne, si difficile mais ô combien essentielle, de la paix.
(Cette vidéo fait le récapitulatif des prises de paroles insoumises sur le sujet)
Dire du mal. Salir. Déformer. Inventer. Retourner. Sale temps pour la vérité, à peu près autant que pour la paix. Peu importe ce que vous dites, il restera toujours les inconscients, les menteurs et les va-t-en-guerre pour tenter de mettre dans votre bouche des mots qui n’ont jamais été les vôtres. L’article publié sur le sujet par Acrimed est d’ailleurs d’utilité publique, et je vous en recommande chaudement la lecture.
Gaza : la honte face à l'horreur
Rappelons qu’à Gaza, d’après l’ONU, 40% des personnes tuées par l’armée du gouvernement israélien d’extrême droite sont… des enfants. 3 200 en 3 semaines. Rappelons que ce chiffre monte à 70% si l’on y ajoute les femmes.
Honte. Honte à ceux qui ont apporté leur “soutien inconditionnel” à ceux qui, aujourd’hui, commettent ces horreurs. Honte à ceux qui ont feint d'ignorer, ou feignent encore, la réalité de la colonisation d’un peuple par l’autre, pour tenter de comprendre les enjeux, les horreurs et la nature du conflit en cours.
Rrappel aux "polémiqueurs" de l’extrême (j’anticipe) : expliquer, c’est comprendre, pas justifier. Et il n’y a que la compréhension des enjeux qui permet l’action pertinente. Par contre : ignorer, c’est tolérer. Taire, c’est accepter. Fermer les yeux, c’est laisser faire. Ceux qui s’y prêtent ont des éclaboussures de sang palestinien sur leur veste. Et bientôt, dans leur conscience.
Les Insoumis condamnent tous les crimes de guerre. Depuis toujours. Est-ce cela le plus intolérable pour les va-t-en-guerre qui nous chargent et pour leurs chiens de garde médiatiques ? Notre humanisme n’est pas négociable, il n’est pas conditionnel. Notre humanisme est notre boussole, notre repère, et nous ne céderons rien sur le sujet.
La rhétorique des fachos
J'aurais pu arrêter cette note là... mais puisque ces gens payés pour dire du mal de nous à tout prix nous mettent des mots en bouche, je me suis intéressé à ce qu’il pouvait bien y avoir dans leur tête. Alors, selon ces brillants cerveaux, qu’est-ce qui pourrait bien justifier que les Insoumis soutiennent le Hamas ?
La réponse est simple. D’après eux, voilà que Mélenchon et les Insoumis draguent en fait les électeurs de banlieues... et donc le vote musulman. Raison pour laquelle, donc, nous serions devenus “des soutiens du Hamas” par électoralisme !
Résumons : pour ces gens, pour obtenir le vote des musulmans en France, il faut soutenir des terroristes ?! Rhétorique islamophobe et raciste à gerber qui sous-entend que tous les musulmans sont des terroristes, ou tout du moins tolérants avec eux. On entend d’ici le bruit des bottes, applaudi en rythme par le monde des petits procureurs médiatiques pomponnés et prêts à toutes les dégueulasseries pour défendre leur vieux monde qui tarde à s'éteindre, et leurs intérêts qui vont avec.
Sachez, ô brillants défenseurs de cette théorie, que le principal relai de ce raisonnement en France s'appelle Eric Zemmour, et qu’il l’utilise depuis des années pour justifier l’existence de “l’islamo-gauchisme”… qui n’est, lui-même, qu’une actualisation du concept de “judéo-bolchévisme” des années 30. Voilà où tout cela vous place devant l’Histoire.
Je dis aux amis qui me lisent, aux Insoumis et aux autres défenseurs de la paix, de ne pas céder devant les sirènes et autres pressions. Il n’y a qu’une justification aux attaques de ces gens : leur haine, leur racisme ou leur lâcheté. C'est au choix... On n’abandonne pas pour si peu.
Bastien PARISOT
@BastienParisot