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La nomination de Sébastien Lecornu comme Premier ministre est un affront supplémentaire pour les Français. Emmanuel Macron nomme l’un de ses plus fidèles macronistes à Matignon, balayant d'un revers de la main ses défaites électorales aux européennes et législatives de 2024, et choisissant à nouveau de mépriser la victoire du NFP lors du dernier scrutin. Un tour de passe-passe grossier, au goût amer de "déjà vu". Rien de nouveau : Macron s'accroche comme un Monarque isolé au sommet, et s'entoure d'un gouvernement illégitime, construit sur un déni de démocratie.
En moins de quatorze mois, ce sont déjà trois gouvernements qui ont été balayés, dont deux par l’Assemblée nationale en moins d'un an : Barnier puis Bayrou, renversé après seulement neuf mois en poste. Ivre, ce dernier tentait d’imposer un plan d’austérité massif : 40 milliards d’euros de coupes, suppression de deux jours fériés, gel des prestations sociales... Résultat : un rejet total, sanctionné par l’Assemblée. Et plutôt que de changer de cap, Macron s’entête et nomme Lecornu, le seul ministre qui l’accompagne sans faillir depuis 2017. La fidélité aveugle dans une politique violente et largement antisociale récompensée, alors que le pays gronde de plus en plus fort... et souffre surtout d'une pauvreté galopante.
En vérité, la solution est simple : seul le départ de Macron permettrait de sortir de la crise qu'il a lui même provoquée, puis aggravée.
Le PS, humilié une fois de plus
Pendant des jours, Emmanuel Macron a fait miroiter au Parti socialiste l’idée d’un retour au gouvernement. Résultat ? Ô, surprise : rien.
Le PS s’était pourtant précipité, prêt à tout pour grappiller quelques portefeuilles ministériels. Rappelons qu'en février dernier déjà, lors de la motion de censure contre Bayrou, le PS avait refusé de voter la chute du gouvernement en échange de quelques concessions budgétaires.
Leur calcul ? Espérer rentrer au gouvernement. La réalité ? Se faire claquer la porte au nez par Macron. Comme à chaque fois. À croire que les dirigeants socialistes ne retiennent rien, aucune leçon, aucun coup du locataire de l'Élysée. Pour fracturer la gauche, Macron fait courir les socialistes. Ces derniers tombent inévitablement dand le panneau, et la minable pièce de boulevard peut se jouer sous les yeux des Français, à grand renfort de déclarations fracassantes et de sorties tonitruantes dans la presse. De ceux qui se voient Premier ministre à ceux qui en appellent à l'union avec les macronistes... le PS est un naufrage interminable.
Les socdem ont ainsi trahi l’alliance du Nouveau Front Populaire, son programme et ses électeurs... pour, au final, se faire humilier par Macron. Chapeau bas.
La ténacité des insoumis
Notons que face à ce chaos orchestré par Macron, une force politique a tenu bon : la France insoumise. Fidèle à son programme, inflexible dans son opposition, elle a su faire monter la pression politique jusqu’à provoquer la chute de deux gouvernements en moins d’un an : adieu Barnier, adieu Bayrou.
Ce résultat n’est pas tombé du ciel : il est le fruit d’une mobilisation incessante des insoumis, sur le terrainecomme à l’Assemblée nationale et partout où les insoumis comptent des élus, qui n’ont jamais cédé ni aux intimidations ni aux compromissions.
À chaque 49.3, à chaque budget antisocial, les insoumis sont en première ligne. Leur action constante fait la démonstration qu’il existe une opposition politique déterminée, enracinée, et fidèle au programme sur lequel elle a été élue. Aujourd'hui, elle est la seule alternative capable de battre Macron et l'extrême droite.
La seule issue : la mobilisation populaire
Rien n’arrêtera Macron et son système, si le peuple ne s’en mêle pas. La nomination de Lecornu est une provocation insupportable de plus.
En face, la réponse doit être massive. Ce 10 septembre, le grand mouvement sous le mot d’ordre « Bloquons tout » doit n'être qu'un début.
Surtout que le soutien populaire est là : 63 % des Français approuvent ce mouvement, selon un sondage Toluna/Harris pour RTL. La CGT recense plus de 600 actions de grève dans tout le pays. Face à cela, Macron déploie la force : 80 000 policiers et gendarmes, des drones, des blindés et même des hélicoptères sont mobilisés aujourd'hui. Tout cela pour empêcher le peuple d’exprimer son refus de l’austérité et son exigence de démocratie réelle. D'un côté, des CRS surarmés qui balancent des coups de matraques et du gaz lacrymo. De l'autre, des citoyens mobilisés pour la défense des hôpitaux, des écoles, pour vivre dignement et pour partager les richesses. Vive la démocratie !
La mobilisation populaire doit être puissante, disciplinée et inflexible, pour faire suffisamment monter la pression et se rendre ainsi capable de faire vaciller le Monarque et ses ministres.
En deux mots : Bloquons tout !
Bastien Parisot