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(Texte tiré d'une chronique lue sur le plateau de l'Émission Populaire : https://www.youtube.com/watch?v=UdJGehgJabA)
Je ne sais pas si vous avez vu, mais le gouvernement a décidé de s’attaquer, je cite, au “tabou” du licenciement des fonctionnaires. C’est par la voix de Stanislas Guérini, l’actuel ministre de la Transformation et la Fonction Publique, qui a affirmé ce 10 avril que le statut des fonctionnaires “n’a jamais expliqué qu’on ne pouvait pas licencier quelqu’un qui ne fait pas bien son travail”, que l’annonce a été faite.
Bien sûr, bien sûr, bien sûr, il y a tant de choses à répondre à Guerini, pour lui expliquer à quel point les profs, les infirmières, et tant d’autres fonctionnaires sous-payés, exploités jusqu’à l’os dans des conditions de travail abominables, mais toujours présents et motivés pour faire tourner le pays, ont besoin de choses, de plein de choses, à commencer par des moyens, du respect et de la considération, mais pas qu’un petit technocrate méprisant vienne leur expliquer qu’ils sont un poids pour la société parce qu’ils font mal leur métier.
Et le Covid ? Déjà oublié ?
Guérini a sûrement la mémoire courte, alors aidons-le. Début 2020, épidemie de Covid. Crise sanitaire, confinement, couvre-feu… Peut-on me dire qui, à l’époque, si ce n’est les fonctionnaires, a fait tourner le pays ? Qui, si ce n’est les fonctionnaires de la santé d’abord bien sûr, le personnel hospitalier partout sur le front pour sauver des vies, mais aussi les profs, les enseignants, les directrices d’école qui ont tenu à bout de bras l’école publique pendant que leur ministre se pavanait à Ibiza ? (oui, on a presque oublié, mais ça a bien existé. Poke Jean-Michel Blanquer).
On se souvient d’ailleurs des nombreuses promesses à l’époque ! “Plus jamais ça !”, “plus jamais ça !”, nous promettaient-ils la bouche en cœur, devant les milliers de témoignages de soignants manquant de tout, travaillant avec des sacs poubelles en guise de blouses, des masques cousus mains pour remplacer ceux dont ils ne disposaient pas. “Plus jamais ça ! On a compris, promis ! On va vous filer des moyens, on va augmenter le budget, on va recruter, le bonheur arrive, on a compris, faites nous confiance !”. Macron en Action Man devant un hôpital, Macron manches relevées à l’Élysée, Macron en costard à la télé. C’était grotesque, c’était grave…
Et 4 ans plus tard, badaboum. Pas de budget, pas de moyen, pas de respect, mais… mais le droit de se faire virer comme tout le monde ! Ah, ça, sacré progrès ! Parce qu’après tout, c’est quand même pas normal que ces glandus de fonctionnaires puissent pas se faire virer comme tout le monde ! Il aura suffit que le budget de l’État se casse la gueule, parce que Bruno Le Maire est un ministre dépassé qui applique une politique économique inefficace, pour que reviennent avec le printemps les refrains hostiles aux serviteurs de l’État. Navrant.
Alors 3 choses :
- d’abord, c’est vulgaire. C’est grossier. On ne parle pas aux gens comme ça. Pas quand on est ministre de la fonction publique et qu’on s’adresse aux fonctionnaires. À force d’être détestables, ces gens sont détestés et ils ramassent ce qu’ils sèment, ipso facto.
- Ensuite, personne n’est dupe. La haine des macronistes pour le service public qui les empêche de tout libéraliser, de tout transformer en marché pour permettre à quelques actionnaires déjà riches de s’enrichir encore plus, est la seule véritable raison de ces sorties hostiles contre les fonctionnaires.
C'est Guerini qu'il faut virer !
Enfin… enfin, quelque chose m’interpelle. D’après Guerini, il ne serait donc pas normal de ne pas pouvoir “licencier quelqu’un qui ne fait pas bien son travail”. Bien. Très bien. Alors appliquons leur théorème !
- Qui est responsable de la gestion catastrophique du budget de l’État ?
- Qui est responsable de la condamnation de l’État pour non-remplacement de professeurs absents, par manque de personnel dû à leurs économies absurdes sur le budget de l’éducation nationale ?
- Qui est responsable de l’état de délabrement des hôpitaux publics partout dans le pays ? Qui est responsable des déserts médicaux ?
- Qui est responsable des condamnations pour inaction climatique, alors que la planète s’embrase et qu’il faudrait agir en urgence ?
- Qui est responsable de l’explosion de la pauvreté dans le pays, des files d’étudiants aux distributions alimentaires, des plus de 12 millions de personnes sous le seuil de pauvreté dans le pays ?
- Qui est incapable d’endiguer le chômage ?
- Qui est responsable du recul des droits et des libertés en France ?
- Qui est incapable de gérer la hausse des prix de l’alimentation, de l’électricité, de l’essence, des loyers, bref d’à peu près tout SAUF, SAUF, SAUF des salaires ?
Alors ok, ok, moi je veux bien. Et on est tous d’accord d’ailleurs. Virons rapidement ces gens qui nous gouvernent et ne font pas bien leur travail. Virons-les sans ménagement et laissons-les repartir d’où ils viennent. Tournons la page !
Et ça tombe bien ! Si vous êtes d’accord avec tout ça, dès le 9 juin, vous pouvez y participer en allant voter aux élections européennes pour la liste de l’Union populaire. On ne vous promet pas la lune, on ne vous promet pas le soleil, on vous vend pas du rêve. Mais au moins, avec nous, vous préparez l’après Macron et vous servez l’intérêt général.
Soutien aux fonctionnaires !
Bastien PARISOT
@BastienParisot