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(Texte tiré d'une chronique lue sur le plateau de l'Émission Populaire : https://www.youtube.com/watch?v=Rwv_8W_PtWc)
“CNews n'est plus une chaîne d'information, mais est devenue un média d'opinion". Cette citation ô combien pertinente n’est pas de moi, mais de l’ONG Reporter Sans Frontière, qui a déposé un recours auprès du Conseil d’État contre la chaîne détenue par le milliardaire Bolloré, dénonçant les multiples dérives en matière de pluralisme et de traitement de l’information.
Sont notamment mises en cause la diversité des points de vue exprimés sur la chaîne, connue pour sa ligne radicalement conservatrice… voir, disons les choses comme elles sont, carrément d’extrême droite. Rappelons que CNews est la chaîne préférée des Zemmour, Kelly, Naulleau, Ferrari, Praud, Enthoven et autres Goldnadel, tous plus ou moins affiliés aux idées d’extrême droite dans le pays. À différents niveaux, bien sûr… Mais, du candidat à la présidentielle à ses soutiens en meetings, en passant par des chroniqueurs rabachant les éléments de langage et tout le bien qu’ils pensent des positions du RN dans le débat public, ou par des pseudos intellectuels assumant de préférer voter pour l’extrême droite que pour la gauche, toutes les grandes figures de CNews ont servi la soupe à l’extrême droite au moins une fois… si ce n’est pas tous les jours.
Alors, que dit le Conseil d’État ? Eh bien le Conseil d’État va dans le sens du recours de Reporter Sans Frontières et demande à l’ARCOM, qui l'Autorité de régulation des médias en France, de mieux contrôler la chaîne CNews, et ce dans un délai de 6 mois maximum.
Le pluralisme et l'indépendance de la chaîne sont mis en cause
Il demande d’abord à l’ARCOM de ne pas “se limiter au décompte des temps de parole des personnalités politiques”, mais de veiller au fait que CNews assure (je cite) “l’expression pluraliste des courants de pensée et d’opinions en tenant compte des interventions de l’ensemble des participants aux programmes diffusés, y compris les chroniqueurs, animateurs et invités”.
Autrement dit non, inviter Manuel Bompard, Clémence Guetté ou Jean-Luc Mélenchon pour les calomnier pendant 30 minutes et leur poser des questions aussi pertinentes que “pourquoi soutenez-vous le terrorisme ?” ou “pourquoi êtes-vous l’incarnation du mal ?” ou “pourquoi n’admettez-vous pas votre proximité politique avec Dark Vador et Voldemort ?”, non, cher Pascal Praud ou autre Laurence Ferrari, non, cela ne compense pas les 30 minutes d’accueil chaleureux, café et message compris, réservés à Zemmour ou Bardella. Le pluralisme est une chose sérieuse et demande un tout petit peu plus d’honnêteté que ça.
Enfin, le Conseil d’État demande également à l’ARCOM de s’intéresser à l’indépendance de la chaîne vis-à-vis de son principal actionnaire, Bolloré, connu pour ses multiples interventions sur le traitement de l’information par la chaîne. Le Conseil d’État précise que “l’ensemble des conditions de fonctionnement de la chaîne et des caractéristiques de sa programmation” doivent être surveillés, ce à quoi l’ARCOM va donc devoir s’atteler dans les 6 prochains mois.
Mais quelle surprise !
Grosso modo, le penchant de CNews pour les idées d’extrême droite, la vulgaire propagande organisée par son patron est tellement visible, tellement criante, que la chaîne va être contrôlée pour vérifier le sérieux et l’honnêteté de son travail.
Alors, CNews est-elle devenue un média d’opinion, et non plus une chaîne d'information ? En plus de l’ARCOM, c’est aussi l’avis d’Emmanuel Poupard, du Syndicat National des Journalistes. qui expliquait en 2022 que “Jamais Eric Zemmour n’aurait atteint 7% si Vincent Bolloré ne lui avait permis, durant deux ans, de faire sa campagne sur CNews”.
Rappelons que Bolloré possède de nombreux médias : le Groupe Canal+ (C8, Canal+, CNews, CStar), les radios Europe 1 et RFM, Télé-Loisirs, Géo, Gala, Voici, Femme Actuelle, Capital, Paris Match et le Journal du Dimanche. Et l'éditeur Editis. Derrière le cas CNews, c’est donc la bataille culturelle et politique d’un homme qui se mène. En 2022, dans une biographie consacrée à Bolloré, le journaliste Vincent Beaufils affirmait qu’en petit comité, le milliardaire assurait : "Je me sers de mes médias pour mener mon combat civilisationnel".
Lorsque vous regardez, lisez, ou écoutez ces médias… vous êtes donc prévenus.
Face à Bolloré, le vote Insoumis
Oui, la concentration des médias dans les mains de quelques milliardaires est un problème.
Oui, le manque de déontologie dans le traitement de l'information est un problème.
Oui, la confusion entre information et propagande est un plus grand problème encore.
Trois problèmes majeurs auxquels La France insoumis propose des solutions. Rappelons que dans notre programme, nous proposons une loi anti concentration des médias, la création d'un Conseil National des Médias et plus de moyens d'agir pour le Conseil de déontologie des médias, ainsi qu'une série de mesures visant à assurer l'indépendant de l'information vis-à-vis de la puissance de l'argent.
Donc, pour lutter contre le "projet civilisationnel" de Vincent Bolloré, votez pour La France insoumise ! Et ça, vous pouvez le faire dès le 9 juin, à l'occasion des élections européennes.
Bastien PARISOT
@BastienParisot