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Texte d'une chronique lue sur le plateau de l'Émission Populaire le 5 janvier dernier.
Réponse à Gabriel Attal, porte parole du gouvernement, qui accuse les non-vaccinés d'emmerder les Français, défendant les propos d'Emmanuel Macron assurant qu'il souhaitait "emmerder les non-vaccinés".
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Vous voulez qu’on se parle franchement Gabriel Attal ?
Alors on va se parler franchement ! Qui emmerde la vie de qui, aujourd’hui ?
Qui gâche la vie de nos soignants qui depuis 2 ans sont mobilisés, sous l’eau, dans nos services de réanimation ? Si ce n'est ceux qui ont imposé depuis 5 ans, comme leurs prédécesseurs avant eux d’ailleurs, une politique d’austérité ayant gelé le budget et fermé 17 900 lits dans les hôpitaux publics entre 2017 et 2020 ? Et qui ont continué, ô génie !, à en fermer d’autres milliers depuis le début de la crise sanitaire ?!
Qui d’autres que ceux qui se sont rendus coupables de la misère du système public de santé, de sa saturation ultra rapide, du manque de places dans les services de réanimation, du manque de moyens, jusqu’au manque de blouses, de masques et de gants au début de la crise (je pense ici à ma soeur qui a lutté contre le covid avec des sacs poubelles en guise de protection).
Qui gâche la vie de nos commerçants, de nos restaurateurs, de nos théâtres, de nos cinémas, qui depuis 2 ans vivent avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête, si ce n’est les incompétents, incapables de réfléchir à la mise en place d’une politique de santé publique visant avant tout à réduire le risque de circulation du virus, plutôt que d’imposer un vaccin sans même oser le dire, lâchement et violemment, comme un ado capricieux au pouvoir bien trop grand et qui ne veut surtout pas prononcer “vaccin obligatoire”.
Qui gâche la vie de nos personnes âgées, contraintes de vivre dans la solitude et dans la peur face à une épidémie, si ce n’est ceux qui n’ont pas une fois pensé à offrir autre choses à ces personnes que des ehpads horriblement chers et horriblement tristes où, ô surprise !, le manque de moyens et de personnel est aussi criant que dans les hôpitaux publics ? (je pense ici à ma grand-mère enfermée dans la chambre de sa maison de retraite depuis 10 jours parce qu’elle a vu, sans même pouvoir l’embrasser, son fils pour la nouvelle année).
Alors moi, je vais vous dire les choses, Gabriel Attal. Je vais vous les dire extrêmement clairement : il n’y a personne qui emmerde autant les Français que celui qui a explicitement dit qu’il le faisait hier soir. Personne aujourd’hui ne les méprise tant. Personne ne les agace tant. Personne ne les dégoûte tant qu’Emmanuel Macron.
Et encore, mes propos sont bien en-deçà de la colère de la grande majorité des Français à son égard et à l’égard des arrogants, prétentieux et détestables membres de la petite bande qui abime le pays depuis bientôt 5 ans, et dont vous faites partie :
Je pense ici à ma mère, prof des écoles, qui apprend la veille pour le lendemain, presque par hasard, le protocole sanitaire mis en place à la rentrée. Quel mépris abject ! Sans avoir même reçu un mot, une note, ne serait-ce qu’un mail pour la prévenir… Mais en voyant Blanquer parader dans les médias pour dire que “tout est sous contrôle”.
Je pense à mon amie infirmière, à bout de force et à bout de nerfs, qui craque et lâche l’affaire pour passer libérale, parce rien, absolument plus rien ne lui rappelait la mission pour laquelle elle s’était engagée dans ce métier quelques années plutôt. Elle ne soignait plus les gens, elle courait pour administrer des soins le plus rapidement possible, histoire que personne ne coûte trop cher. Ni elle, ni les malades !
Je pense à cet autre proche, engagé aux Restos du coeur, et qui me dit tout sa peine et toute sa haine de voir autant de jeunes, autant d’étudiants, et de façon générale autant de monde venir manger aux Restos parce que la société que VOUS avez organisée n’est même plus capable de respecter assez les gens pour leur permettre de vivre dignement.
Je pense à plein de gens, finalement, parce que c’est là votre oeuvre : avoir pourri la vie de millions de personnes dans le pays, si bien que chacun connait, autour de lui, quelqu’un à qui vous avez nui.
Je pense à ces milliers de personnes à qui vous avez baissé les APL.
Je pense à ces 10 millions de pauvres pour lesquels vous n’avez rien fait d’autre que pester contre le “pognon de dingue” qu’on utilise pour les aider un peu.
Je pense à ces femmes agressées, violentées, parfois assassinées, que vous avez oser appeler “grande cause du quinquennat”, mais pour lesquelles vous n’avez rien fait d’autre qu’ouvrir un numéro vert pitoyable, allant jusqu’à garder dans votre gouvernement de misérables types ayant user de leur pouvoir pour obtenir des faveurs sexuelles.
Je pense aux chômeurs que vous pourchassez, rendus responsables de leur misère et auxquels vous diminuez les aides sociales s’ils ne trouvent pas de travail assez vite, comme s’ils mettaient volontairement tout en œuvre pour profiter de leur malheur.
Je pense aux milliers de manifestants, syndicalistes, politiques, gilets jaunes ou simples citoyens indignés que vous avez frappés, mutilés pour certains, parce qu'ils avaient l'audace de vous crier leur opposition dans la rue.
De la com, de l’esbroufe, du vent. De la violence, de l’arrogance, du mépris, de l’incompétence, de l’insolence, des insultes, des matraques… Ouf ! En avril, tout s’arrête, et vous disparaissez.
Et je vous le dis franchement, Gabriel Attal : c’est avec joie que, vaccinés ou pas, on vous dégagera de là.
Bastien PARISOT
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