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Ce soir, lors de l’émission de France 2, Elysée 2022, Jean-Luc Mélenchon s’est imposé comme le candidat de la gauche. Il a mis en valeur son programme, un programme fort de près de 694 propositions. Cette prestation réussie vient appuyer des intentions de vote en progression semaine après semaine. République, pouvoir d’achat, géopolitique, laïcité, entreprises, autant de sujets abordés pendant cette émission qui constitue un format prometteur pour éprouver les idées des candidats. Petit tour d’horizon sur cette soirée…
Une révolution institutionnelle ?
Quelques minutes après le début de l’émission, Jean-Luc Mélenchon revient sur une de ses grandes mesures, qui fait l’identité pour ne pas dire la singularité des insoumis dans le champ politique français : la Constituante et le passage à la 6e République. Une mesure qui vise à redonner les clefs du pouvoir au peuple, élaborer une nouvelle constitution. Une mesure qui met en conformité les valeurs d’émancipation, d’égalité si chères à la gauche et la pratique, pour que le pouvoir ne soit pas confisqué par un petit groupe issu des mêmes milieux, des mêmes écoles.
À l’heure où l’abstention progresse, où près de 13 millions de citoyens sont mal inscrits ou non inscrits sur les listes électorales, cette refonte est bien une nécessité.
Du côté des sondages, Jean-Luc Mélenchon est depuis deux semaines systématiquement au-dessus de 10 %. L’institut Cluster 17 le donnait même à 13% à la date du 8 février 2022, alors que les autres candidats peinent à dépasser les 5 % d’intention de vote. Si certains - forts de leurs anciennes baronnies pourvoyeuses de parrainages d’élus - ont déjà obtenu les signatures, ils ne parviennent pas à susciter l’enthousiasme populaire.
Quoi de nouveau du côté du programme ?
De son côté, Jean-Luc Mélenchon a un programme, publié depuis plusieurs mois déjà, des plans d’action consacrés aux sujets d’urgence sur lesquels il souhaite agir dès son élection, et des livrets thématiques qui approfondissent des grands volets du programme. Lors de l’émission de France 2, il est revenu sur les grandes mesures de son programme : sauvegarde des services publics, passage à la 6e République, éradiquer la précarité des jeunes, blocage des prix des produits de première nécessité.
Des mesures qui détonnent, mais qui sont tout à fait crédibles : « jusqu’en 1986, les prix étaient contrôlés ! », rappelle par exemple le candidat de l’Union populaire.
Un certain nombre de mesures font couler de l’encre, sur les plateaux télés, dans les journaux, sur les réseaux sociaux mais relèvent du bon sens, pour ne pas dire de l’urgence vu l’accroissement des inégalités. Avec Jean-Luc Mélenchon, fini l’espoir du ruissellement, bienvenue à la répartition des richesses : Jean-Luc Mélenchon propose l’augmentation du SMIC à 1 400 euros net par mois, la taxation sur les héritages de plus de 12 millions d’euros qui permettrait de financer une garantie d’autonomie de 1063 euros pour tous les jeunes dès 18 ans, et dès 16 ans pour les lycéens professionnels.
Quand Anne Hidalgo ou certains écologistes répètent régulièrement qu’ils sont la gauche qui peut et veut exercer le pouvoir, reléguant l’Union populaire hors de la gauche de gouvernement, Geoffroy Roux de Bézieux concède malgré des désaccords évidents : « Je pense que vous êtes prêt à gouverner ». Une phrase qui souligne tout le sérieux du travail de Jean-Luc Mélenchon et ses équipes, une marque de respect pour un programme ambitieux. Le président du Medef n’a pas été le seul à saluer cette prestation.
« Dans notre France moderne, qu’est-ce donc que la République ? C’est un grand acte de confiance. Instituer la République, c’est proclamer que des millions d’hommes sauront tracer eux-mêmes la règle commune de leur action ; qu’ils sauront concilier la liberté et la loi, le mouvement et l’ordre ; qu’ils sauront se combattre sans se déchirer ; que leurs divisions n’iront pas jusqu’à une fureur chronique de guerre civile, et qu’ils ne chercheront jamais dans une dictature même passagère une trêve funeste et un lâche repos. Instituer la République, c’est proclamer que les citoyens des grandes nations modernes, obligés de suffire par un travail constant aux nécessités de la vie privée et domestique, auront cependant assez de temps et de liberté d’esprit pour s’occuper de la chose commune ». Voilà les mots de Jean Jaurès dans le Discours à la jeunesse (1903).
Avec Jean-Luc Mélenchon, son équipe, son programme, la gauche retrouve ses lettres de noblesse et c’est ainsi que les mots de Jean Jaurès résonnent de nouveau dans nos esprits, dans toute leur modernité.