Cher Paul Quilès,
Tous les jours, la politique économique de droite du parti dit "socialiste" m'étonne un peu plus (aujourd'hui, voire l'excellent article de Laurent Mauduit sur le rapport Gallois dans Médiapart). Non, "étonner" n'est pas le bon mot. Plus rien ne m'étonne de la part de ce parti loup en fausse peau de mouton. Mais j'avoue que cela m'étonne que quelqu'un comme vous puisse encore en faire partie.
Hollande dit que la société s'est droitisée et que le parti dit "socialiste" doit donc le faire aussi. Mais qu'il change donc de parti s'il veut faire de la politique de droite! D'ailleurs, ce n'est pas la société qui s'est droitisée. C'est le parti dit "socialiste" qui avec sa politique de droite a aliéné une grande partie de la population. Les uns se tournent vers le FdG et sa politique altermondialiste vraiment de gauche. D'autres, désespérés, se tournent vers une extrême droite qui a malheureusement réussi a berné certains avec ses accents sociaux qui savent répondre aux préoccupations des travailleurs et des ménages pauvres. Et plus le parti dit "socialiste" vire vers la droite, plus le paysage politique éclate, plus il y a de votes blancs ou d'abstentions, plus les gens abandonnent la politique traditionnelle comme solution.Ce sont une grande majorité des hommes et des femmes politiques du PS qui se sont droitisée depuis déjà plus de trente ans, ou peut-être étaient-ils toujours de droite au fond et ont-ils choisit le PS seulement par carriérisme.
Hollande et Ayrault disent que le parti dit "socialiste" étant de "gauche" il a la légitimité de faire de la politique de droite. Comment peut-on proféré un tel oxymore, et comment peut-on le répéter, et comment peut-on l'avaler?!?!? Si on fait une politique de droite, on est de droite. Basta. Si on est de gauche, on fait une politique de gauche. Basta. Et si on se dit "socialiste", on fait une politique socialiste. Basta. Le reste n'est que entourloupe destinée à tromper le public. S'attaquer aux droits du travail alors qu'on continue à ne pas toucher aux paradis fiscaux, ce n'est pas être "socialiste"! Dans une interview accordé à Médiapart, Ayrault répond qu'on s'occupera des paradis fiscaux plus tard. Quand? Pourquoi ne pas s'y attaquer en premier? "Plus tard" sont des mots très dangereux dans la bouche d'un politicien de carrière: en général, cela veut dire "jamais".
Alors, comment est-ce-que vous, Paul Quilès et quelques autres que je soupçonne d'être encore véritablement de gauche, pouvez-vous vous taire, comment pouvez-vous ne pas rentrer en rébellion profonde, en révolution, crier haut et fort sur les toits cette trahison qui ne pourra que nous mener vers un chaos plus grand jusqu'à ce que la société prenne les choses en main pour un nouveau tournant. N'est-il pas temps de consacrer vos énergies à de vraies solutions de gauche en quittant un parti destiné à une mort certaine - même si cela prendra beaucoup de temps - avec fracas et grande publicité?
Très respectueusement,
Béatrice Turpin
Réalisatrice et vidéaste anti loup en fausse peau de mouton