Cher Edwy Plenel, (et chers journalistes de Médiapart aussi)
Je cite une partie de votre réponse à un commentaire laissé sur votre dernier article et je réagis en tribune :
"Cher François Froidurot, Mediapart n'est pas le bureau officiel des mesures sur l'attribution des qualifiants "gauche" et "droite"."
Non Médiapart "n'est pas le bureau officiel des mesures sur l'attribution des qualifiants "gauche" et "droite"", mais Médiapart se doit de dire la vérité et de ne pas suivre les coutumes et pratiques des autres médias par moutonnisme. Et dire que le PS, abonné au néolibéralisme (théorie on ne peut plus de droite et non de gauche !!!) depuis 1983, est un parti de gauche est une contre-vérité qui contribue à empirer la situation. Et dire que ce gouvernement est de gauche c'est carrément du foutage de gueule digne des médias mainstreams mensongers. Tous les jours Médiapart nous prouve à quel point ce gouvernement et ce parti ne sont pas de gauche et il serait plus que temps que vous l'assumiez aux yeux de beaucoup, beaucoup de lecteurs.
Et ce n'est pas parce que, devant l'extrême infamie de la déchéance de nationalité, quelques uns se réveillent enfin que le PS "redevient" de gauche. Non. Car ces mêmes parlementaires, députés, politiciens professionnels à la retraite se sont tus, complètement tus, devant tous les détricotages de nos droits du travail, décimation de l'inspection du travail, politiques qui favorisent le patronat sans aucune contrepartie. Ils et elles ont voté "oui" à de nombreuses infamies et politiques bel et bien et totalement de droite.
Je l'ai déjà dit à plusieurs reprises et je me répète : si on fait une politique de droite, basée sur des idées de droite c'est qu'on est de droite. Et dire qu'on peut être de gauche et faire une politique de droite basée sur des idées de droite, c'est au mieux un déni total de la réalité et au pire un mensonge grossier qui induit les gens en erreur et disqualifie toute notion de gauche.
La place géographique du PS dans l'hémicycle est insignifiante. Depuis belle lurette nous avons une "opposition" fantôme et une "alternance" fictive entre deux partis qui font la même chose au nom du même dieu "capital et patronat". Depuis le début de la présidence d'Hollande, ce maux s'est étalé comme les tentacules d'une pieuvre pour envahir tous les secteurs de notre société.
Tant qu'on aura pas enterré le parti mortifère qu'est le PS et les politiciens professionnels pour lesquels le plus important est leurs positions et leurs salaires, on restera, pour le dire élégamment, dans la merde ! Dans une merde bien de droite.
La gauche est morte pour l'instant dans ce pays. Elle n'est certainement pas au PS et encore moins au gouvernement et au pouvoir. Dire le contraire est devenu plus que mensonger mais carrément obscène.
Encore une fois, Médiapart nous le prouve tous les jours avec son excellent journalisme.... Mais ne va pas jusqu'au bout de sa propre logique. Nous sommes de très nombreux lecteurs et lectrices a éprouver une énorme frustration à ce sujet.
Dans votre dernier billet sur la déchéance de nationalité, vous avez, enfin !, utilisé la phrase "supposé de gauche". Nous ne pouvons qu'espérer que ça soit le début d'une nouvelle habitude et non pas un geste passager.
Respectueusement bien à vous,
Béatrice Turpin
(Voici le commentaire auquel je réagis, en entier :
Cher François Froidurot, Mediapart n'est pas le bureau officiel des mesures sur l'attribution des qualifiants "gauche" et "droite". De plus, comme ce débat vital l'illustre, quand l'essentiel des valeurs démocratiques est en jeu, il y a des individus égarés à gauche comme à droite, tandis qu'il peut y avoir des sursauts individuels à droite comme à gauche. Mais pour vous faire plaisir j'ai ajouté "supposé" quand je qualifiais ce pouvoir selon les catégories spatiales des hémicycles parlementaires (où les socialistes siègent encore à gauche ;-). Donc "Un pouvoir supposé de gauche…" )