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Billet de blog 3 décembre 2014

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ENTRETIEN / Marie-Hélène Brousseau, Programmatrice au sein du Festival du Nouveau Cinéma (Montréal)

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A l'occasion de la 4ème édition du Festival des Nouveaux Cinémas Documentaires qui s'est déroulé du 14 au 23 novembre à Paris, Les Lilas et Phnom Penh, Belleville en Vues a réalisé des « Chroniques du Festival ». Retour en textes et en images sur les temps forts de la manifestation.

A l'occasion d'une carte blanche offerte au Festival du Nouveau Cinéma (FNC), qui organisait cette année sa 43ème édition à Montréal (Québec, Canada), entretien avec Marie-Hélène Brousseau, programmatrice FNC Lab et FNC Pro, qui nous parle de la place accordée aux nouvelles écritures au sein du Festival et de la production du webdocumentaire en Amérique du Nord.


Belleville en Vues : Depuis quand existe la section FNC Lab au FNC ?

Marie-Hélène Brousseau : Le Lab existe depuis plus d'une dizaine d'années. Il a porté plusieurs noms, s'est appelé notamment le Media Lab pendant quelques années. La section accueille des performances, des films expérimentaux et des installations. De 2010 à 2013, le Lab présentait aussi des oeuvres interactives. En 2014, pour ces dernières, on a créé la section Nouvelles écritures. Parce que pour nous le Lab et les Nouvelles écritures portent bien deux identités distinctes, l'une s'approchant davantage de l'univers expérimental, l'autre du langage web si on veut.

Belleville en Vues :  Pour quelles raisons a-t-elle été créée ?

Marie-Hélène Brousseau : La section Lab s'inscrit dans la continuité du mandat que s'est donné le Festival du Nouveau Cinéma à sa création en 1971 : montrer le cinéma le plus éclaté et le plus innovant, le cinéma sous toutes ses formes. Le Lab existe donc pour explorer les formes les plus élargies du langage cinématographique.  La section Nouvelles écritures s'inscrit dans cette même logique, cette même envie. A un moment de notre histoire où les images en mouvement sont partout, sortent de plus en plus des salles de cinéma et se retrouvent de plus en plus en ligne, que peut-on dénicher qui, d'une manière ou d'une autre, nous parle en "cinéma". 

Belleville en Vues : Qu'est-ce que pour vous, en tant que programmatrice, les "nouvelles écritures documentaires"?

Marie-Hélène Brousseau : Les nouvelles écritures documentaires, c'est pour moi les oeuvres qui trouvent un chemin organique, original et intuitif pour raconter une histoire, que ce soit sur le web ou sous une autre (plate)forme - comme par exemple dans un contexte d'immersivité. Une oeuvre de nouvelles écritures réussit a mettre vraiment un dispositif au service du contenu, dépasse la démonstration d'une technologie pour ouvrir de nouvelles possibilités de rencontres avec le spectateur/utilisateur. 

Belleville en Vues : Pouvez-vous nous parler de la production interactive au Canada, notamment à partir de quelques exemples de projets concrets ? 

Marie-Hélène Brousseau : La production interactive se porte très bien au Québec et dans le reste du Canada. Quand on parle d'oeuvres interactives, particulièrement de toutes les déclinations du webdoc, on ne peut passer à côté de la série de propositions de l'Office national du film et de sa déclinaison anglophone, le National Film Board. Je pense notamment à l'exploration sur le thème de l'insomnie, Journal d'une insomnie collective, gagnant du prix Innovation (FNC Lab) 2013, une  réalisation de Guillaume Braun, Bruno Choinière, Thibault Duverneix et Philippe Lambert. L'internaute était convié à une rencontre nocturne avec un insomniaque qui racontait son histoire. L'utilisateur pouvait aussi prendre part au récit en s'exprimant sur le thème. C'était une expérience vraiment complète, très poétique aussi. Je pense également à Bear 71 de Jeremy Mendes et Leanne Allison, notre oeuvre gagnante de 2012, dans laquelle on suivait les traces d'une femelle grizzly dans l'ouest canadien. Un objet documentaire aussi très poétique.

Ensuite il y a de ces ovnis, comme le projet de Jon Rafman, Kool Aid Man in Second Life, dans lequel l'artiste entrait dans le monde du jeu Second Life pour y mettre en scène le personnage de Kool Aid Man, un projet porteur d'une belle ironie… En terme d'interactivité, je pense à Vincent Morisset et son ludique Bla Bla présenté par l'ONF il y a quelques années. Vincent travaille aussi en collaboration avec Arcade Fire, il a créé avec le groupe deux vidéos interactives, Sprawl II et, plus récemment, Just a Reflektor… une oeuvre qui est aussi présentable sur écran tactile, qui faisait partie de notre expace d'exposition Nouvelles écritures cette année. Puis, en terme d'immersivité, le duo Félix&Paul a le vent dans les voiles au Québec. Il a créé Strangers With Patrick Watson, une incursion immersive dans le studio du chanteur montréalais Patrick Watson. C’est un moment individuel qu’on passe en présence du musicien,  par le biais d'un casque Oculus Rift, en expérience immersive 360°. Les deux créateurs voulaient, avec un dispositif qui – en général – nous fait vivre des expériences  spectaculaires et à sensations fortes, créer une rencontre qui a beaucoup plus à voir avec l'intimité.

Propos recueillis par Farah Clémentine Dramani-Issifou, novembre 2014.


Plus d'infos sur le Festival des Nouveaux Cinémas Documentaires#4

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