En juin 2016, les militant.e.s EELV réunis en Congrès votent à 60,84 % une motion d'orientation où il est écrit : "Toute décision électorale sera prise après validation par les adhérentEs. Pour la présidentielle, nous souhaitons soutenir après cette validation un projet écologiste clairement défini porté par une candidature émanant d'EELV ou de la société civile. Pour les législatives et les sénatoriales, nous visons partout des candidatures écologistes, à travers une stratégie claire, validée par les adhérentEs, excluant tout accord même technique avec l'appareil du PS et souhaitons soutenir les candidatEs EELV et d’éventuels candidatEs issus de la société civile sur la base d'un projet et d'une charte partagée."
Ce texte, après de longues discussions, était le résultat d'un compromis par essence insatisfaisant mais qui avait le mérite d'exclure "tout accord même technique avec l'appareil du PS".
En février 2017, huit mois plus tard, les électrices et électeurs qui se sont inscrit.e.s pour voter à la "primaire des écologistes" ont approuvé à 79,53 % l'accord programmatique signé entre Yannick Jadot et Benoît Hamon.
D'un côté, 7000 militant.e.s, de l'autre 17 077 inscrit.e.s pour voter à la primaire dont plus de 10 000 "sympathisant.e.s" dont on ne sait rien et qui représentent plus de 50% du corps électoral qui s'est aujourd'hui exprimé à 55,24%.
L'équipe de campagne de Yannick Jadot, composée de plusieurs membres du bureau exécutif, a réussi son coup. La presse titre les militant.e.s EELV ont validé l'accord mais qui a voté ? Nous n'avons aucun moyen de savoir ce que les militant.e.s noyé.e.s dans la masse ont voté. Beaucoup de militant.e.s sont écoeurés. Certain.e.s ont démissionné, d'autres se sont clairement exprimé pour le non et d'autres ont dit qu'ils voteraient oui par "pragmatisme", parce que le oui l'avait de toute façon déjà emporté. Sur les listes, les messages favorables au oui étaient très minoritaires. Et d'autres, comme moi, n'ont pas voté. A quoi servait prendre part à une telle mascarade ?
La direction du parti vient encore de donner la preuve de son mépris absolu pour les institutions démocratiques de notre parti qui permettent qu'ait lieu en son sein un débat où puissent justement s'exprimer des points de vue divergents et qu'ils y trouvent leur résolution. Pour cette direction, le parti se résume à un appareil qu'elle gouverne en s'appuyant sur des relations de clientèle qui n'ont rien à voir avec un engagement politique.
Bien sûr, une décision aussi importante, qui devrait engager les militant.e.s, obtenue en court-circuitant le parti et en niant ses adhérent.e.s n'a aucune légitimité. Mais ce qui s'est passé est grave. Car, de telles pratiques contribuent à dé-légitimer la politique. C'est irresponsable et parfaitement contradictoire avec l'idéal démocratique consubstantiel de l'écologie politique.