Benjamin Caraco

Abonné·e de Mediapart

5 Billets

1 Éditions

Billet de blog 19 janvier 2012

Benjamin Caraco

Abonné·e de Mediapart

Les Enfants de minuit

Je viens d'achever la lecture de Midnight's Children de Salman Rushdie. J'avais acheté ce livre il y a près de deux ans chez un soldeur. N'ayant jamais rien lu de cet auteur, mais beaucoup entendu parler de lui à cause de la controverse autour des Versets sataniques, je souhaitais découvrir son oeuvre. 

Benjamin Caraco

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Je viens d'achever la lecture de Midnight's Children de Salman Rushdie. J'avais acheté ce livre il y a près de deux ans chez un soldeur. N'ayant jamais rien lu de cet auteur, mais beaucoup entendu parler de lui à cause de la controverse autour des Versets sataniques, je souhaitais découvrir son oeuvre. 

Entre temps, le livre m'est tombé des mains et il est resté sur mes étagères à prendre la poussière. Ce n'est que lorsque je me suis retrouvé en « rupture de stock » de romans à lire en anglais que j'ai pris la peine de reprendre ce livre. J'ai été parcouru d'un sentiment agréable au début de ma lecture : l'anglais me semblait plus facile, en dépit d'un style pour le moins chargé. L'histoire était même prenante.

Pour la résumer brièvement, il suffit de dire que le héros du roman, Saleem, est né au moment de l'indépendance de l'Inde sous le coup de minuit. Comme un petit millier d'autres enfants, il est doué de dons, dans son cas, de télépathie. Il fait ainsi le lien entre tous les « enfants de minuit ». Ce lien très fort entre son destin et celui du pays où il a vu le jour, l'amènent à voir dans l'histoire de l'Inde contemporaine comme son oeuvre. Parallèle au récit des premières années de la vie de Saleem, l'histoire de la jeune Inde se déroule : du départ des Anglais à l'établissement de la dynastie Nehru.

Emprunt de fantastique, le livre est à de nombreux moments très drôles, tout en étant la description d'une réalité moins réjouissante. Le narrateur-héros écrit son histoire alors qu'il a trente et un ans. Le fil de la narration des contes des Mille et une nuit est une inspiration majeure puisque Saleem nous guide dans son passé de soirée en soirée sous le regard de Padma, sa concubine, femme à tout faire de son usine de chutney.

Toutefois, le roman n'est pas exempt de longueurs, qui semblent parfois même redoubler sous le poids du style de Rushdie. La mégalomanie du narrateur est presque attachante, mais certaines ficelles passent plus ou moins bien que d'autres... Avant de lire ce livre, j'avais lu A Fine Balance (1996) de Rohinton Mistry, qui se déroule à Bombay aussi et durant la période de dictateur d'Indira Gandhi (« Emergency »), qui est aussi évoquée dans le livre de Rushdie. Les deux styles sont très différents, tout comme les personnages et les situations, et une comparaison entre les deux me laisse à penser que la sobriété de Mistry est bien plus puissante que l'exubérance de Rushdie.  

Salman Rushdie, Midnight's Children, Vintage, London, 1981 [2006].

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.