Ils craignent d'être la première génération qui vivra moins bien que la précédente. "Sans maison, sans travail, sans retraite, sans peur", c'est le slogan de la "jeunesse sans futur" en Espagne. Ce collectif, né à l'initiative d'étudiants de l'Université Complutense de Madrid, espère faire descendre des milliers de jeunes dans les rues de la capitale.
Dans leur manifeste, ces jeunes dénoncent "une agression" contre leur génération et critiquent principalement plusieurs réformes entreprises par le gouvernement de Zapatero. Selon eux, la réforme du marché du travail les transforme en "travailleurs précaires pour toute la vie". La réforme des retraites qui allonge la durée de cotisation et retarde l'âge minimum de départ à la retraite, est également visé: "si je ne peux pas travailler, comment vais-je cotiser?". Enfin, ils s'insurgent contre la "marchandisation de l'Education nationale". "Vous nous avez trop pris, maintenant nous voulons tout", concluent-ils.
L'initiative de ce collectif a eu un écho rapide grâce au web. Des manifestations sont prévues dans une dizaine de villes en Espagne. Ce mouvement rappelle celui de la "geraçao à rasca", qui a manifesté au Portugal au mois de février, et un mouvement du même type est en train de naître en Italie.
En Espagne, le chômage des jeunes est le plus élevé de l'Union Européenne, il a atteint 43,5% des 16-25 ans selon les derniers chiffres publiés. Mais ce mouvement ne concerne pas toute la jeunesse, mais surtout les jeunes diplômés ou en voie de l'être. "La génération la mieux préparée de notre histoire vivra moins bien que ses parents", s'inquiètent-ils, craignant que leur diplôme ne soit suffisant pour trouver du travail.