L'entreprise espagnole Telefónica a annoncé jeudi qu'elle licencierait 20% des employés de sa filiale espagnole, soit 6400 personnes. Le lendemain, la compagnie annonçait le versement de 450 millions d'euros en actions à ses dirigeants et 8 milliards à ses actionnaires.
La principale entreprise de téléphonie espagnole, privatisée entièrement à la fin des années 1990 par le gouvernement de José María Aznar, a obtenu en 2010 un bénéfice net de 10,2 milliards d'euros, ce qui représente une hausse de 30,8%. La compagnie a cependant décidé de licencier plus de 6000 personnes suite à la diminution de 12% dans ses activités fixe et mobile en Espagne. Ces deux filiales restent malgré tout celles qui obtiennent les plus grands bénéfices de l'entreprise.
Les 1900 dirigeants recevront donc 450 millions d'euros en actions entre 2014 et 2016. Les actionnaires recevront près de 8 milliards, environ 1,75 euros par action. L'entreprise a d'ailleurs décidé que cette somme constituerait un minimum pour les prochaines années.
Le responsable de Izquierda Unida (Gauche Unie), Cayo Lara, a estimé que ces licenciements dans une entreprise réalisant 10 milliards de bénéfices devraient être "considérés comme un délit". Le vice-président du gouvernement, Alfredo Pérez Rubalcaba, a pour sa part déclaré qu'il "n'était pas absolument pas d'accord avec cette décision".
L'annonce de Telefónica conclut une semaine noire pour l'emploi en Espagne puisque PC City a annoncé la fermeture de tous ses magasins, ce qui entraînera la perte de 1300 emplois. La compagnie Bimbo, qui produit du pain industriel, a quant à elle annoncé le licenciement de 600 personnes. Le taux de chômage en Espagne est de 20%.