“Zapatero, oui à la guerre” titrait le journal ABC le 19 mars. C’est avec une soif de revanche à peine masquée que les médias conservateurs espagnols ont accueilli la décision de José Luis Rodríguez Zapatero de participer aux frappes sur la Libye. Le leader socialiste avait dû son élection en 2004 en grande partie à son opposition à laguerre d’Irak.
Cette fois-ci, la presse soutient à l’unison la participation espagnole au conflit, même si les journaux de droite n’ont pu s’empêcher d’ironiser sur le prétendu “pacifisme” de Zapatero, qui selon eux, correspondait à une volonté de surfer sur la vague anti-guerre (des dizaines de milliers depersonnes avaient alors défilé dans les rues) pour accroître sa popularité. Le président du gouvernement espagnol ainsi que ses ministres se sont efforcés de souligner le caractère “légal” de cette intervention, étant donné l’accord du Conseil de Sécurité de l’ONU.
De son côté, le Parti Populaire n’a pas souhaité sauter sur l’occasion pour attaquer Zapatero et s’est limité à apporter son soutien à la participation des forces armées espagnoles. "Nous ne nous opposons pas à la décision parce qu’elle a été prise par qui de droit, nous ne nous opposons pas à la communauté internationale, nous sommes du côté de nos alliés et des civils libyens", a déclaré Mariano Rajoy, président du Parti Populaire. Lors d’un débat au Congrès des Députés ce matin, le soutien à Zapatero a été quasiment unanime. Seuls le représentant de Izquierda Unida (Gauche Unie) s’y est opposé ainsi que les nacionalistes galiciens. De son côté, le mouvement anti-guerre peine à se faire entendre. Quelques centaines de manifestants ont cependant défilé dimanche à Barcelone pour demander l’arrêt de l’intervention occidentale en Libye.