Ce 21 janvier, la rubrique Fil d'actualité de Médiapart cite un article paru la veille dans Yedioth Ahronot, le plus important quotidien israélien (voir en annexe) :
Palestine : des patrons israéliens appellent à la paix
Des dirigeants des industries technologiques et bancaires israéliennes participeront au Forum économique de Davos [22 au 25 janvier 2014] pour soutenir l'effort de paix de Kerry et exhorter Israël et les Palestiniens à parvenir à un accord afin de sauver l'économie israélienne menacée de boycott. (...)
Si cela se révèle durable, c'est la meilleure nouvelle depuis longtemps dans cette partie du monde.
Une prise de conscience identique s'était produite en Afrique du sud dans les années 1980, finissant par peser d'un poids décisif dans le processus qui a conduit à l'abandon de l'Apartheid.
Au-delà de l'aspect juridique – ne pas acheter de produits des colonies illégales au regard du droit international – le boycott est un acte pacifique exercé par les citoyens du monde entier. En un temps de concurrence exacerbée, cela peut représenter un manque à gagner considérable pour l'économie du pays qui le subit. Le boycott à l'encontre des marchandises israéliennes propose un marché : la réintégration dans la communauté internationale en échange d'un abandon des prétentions territoriales et idéologiques.
Cet article illustre l'efficacité de la campagne de boycott des produits et institutions israéliens qui s'est traduite par un ralentissement difficilement mesurable, mais sensible de l'activité économique d'Israël. Elle s'est récemment manifestée à travers la décision d'un Fonds de placement néerlandais de cesser d'investir en Israël. Selon Tsipi Livni, Ministre israélienne de la Justice, "le boycott progresse [dans le monde] de façon exponentielle".
Force est toutefois de constater que le gouvernement français s'est distingué par sa soumission aux injonctions israéliennes, réprimant l'appel au boycott sous prétexte de "discrimination" à l'égard des producteurs "juifs". Combinant l'influence parlementaire, le terrorisme judiciaire et l'action violente jamais réprimée par la police, le lobby israélien a cherché à masquer les motifs de cette "discrimination" : la quasi-réclusion dans des enclaves territoriales de 4,1 millions de palestiniens des territoires occupés, soumis à la confiscation de plus de 60% de leurs terres et aux déprédations des colons protégés par l'armée israélienne.
Il faut noter à cet égard le rôle éminent joué par la LICRA, oublieuse d'un but social antiraciste qu'elle continue d'afficher et qui devrait la conduire à dénoncer un état revendiquant pour les juifs une légitimité exclusive des droits des palestiniens. En revanche, elle s'affiche comme promoteur des intérêts économiques et politiques d'Israël et notamment de la liberté pour les colons de commercialiser leurs productions dans notre pays. La LICRA ne s'en vante pas : on chercherait vainement sur son site une allusion à la "grande victoire sur l'antisémitisme" qu'a constitué la condamnation récente des militants BDS par la Cour d'Appel de Colmar.
Sans se faire d'illusion sur la rapidité d'un processus de paix aux ressorts complexes et qui ne manquera pas de rencontrer des obstacles, voilà une source d'espoir. Du fait de sa puissance économique et militaire et de ses alliances, Israël détient une grande partie des clés de la paix. Ses voisins arabes en ont également leur part et l'instabilité qui les affecte représente un risque. La reconnaissance d'Israël dans ses frontières issues de la guerre de 1948 est indispensable, de même que son abandon des prétentions idéologiques qui encombrent les discours de ses dirigeants.
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J'aimerais déguster à nouveau les fruits Jaffa si juteux et les délicieuses dattes Medjoul grosses et sombres, gorgées de sucre et de soleil. J'aimerais aussi cesser de vivre avec la liste des marques à éviter que le site de BDS énumère.
Telem Yahav pour Yedioth Ahronoth
le 20 janvier 2014
http://www.ynetnews.com/articles/0,7340,L-4478838,00.html
(Traduction Berjac avec l'aide de Google translate)
Des dirigeants des industries technologiques et bancaires israéliennes participeront au Forum économique de Davos pour soutenir l'effort de paix de Kerry et exhorter Israël et les Palestiniens à parvenir à un accord afin de sauver l'économie israélienne menacée de boycott.
Une centaine d'importants hommes et femmes d'affaires israéliens se rendront à Davos la semaine prochaine, porteurs d'un message pressant pour le Premier ministre : le maintien d'une croissance et d'une économie stable exige qu'Israël fasse rapidement la paix avec les Palestiniens.
Les dirigeants et les hommes d'affaires allant d'Ofra Strauss présidente du groupe Strauss à Meir Bren PDG de Google Israël et Dan Gillerman ancien ambassadeur à l'ONU, participeront au Forum économique de Davos afin d'exhorter les dirigeants Israéliens et les Palestiniens à parvenir à une solution diplomatique.
Un groupe de Palestiniens et d'Israéliens apolitiques, qui comprend le magnat palestinien de l'énergie Munib Masri, le magnat de la technologie Yossi Vardi, Maurice Kahan fondateur d'Amdocs, Avi Gabai PDG de Bezeq, l'industriel Gad Propper, Rami Lévy magnat israélien des supermarchés low-cost et le Professeur Itamar Rabinovich ancien ambassadeur aux États-Unis, ont signé une initiative appelée Briser l'impasse (Breaking the Impasse - BTI).
"Israël doit parvenir de toute urgence à une solution diplomatique affirme BTI. Dirigé par Masri et Vardi, le groupe estime qu'une solution politique basée sur la solution de deux Etats est vitale pour la survie des Israéliens et des Palestiniens.
Le Forum économique de Davos invite une fois par an les grands noms de la politique et des affaires du monde entier. Le premier ministre Benjamin Netanyahu, le président Shimon Peres et le ministre de la Justice Tzipi Livni, dirigeront la délégation politique israélienne. Le négociateur palestinien Saëb Arekat rejoindra Masri à la tête de la délégation palestinienne.
Le groupe d'hommes d'affaires israéliens viendra à Davos à l'invitation du président du Forum, le Professeur Klaus Schwab qui a l'intention de consacrer une journée des travaux du Forum pour discuter de la résolution pacifique du conflit israélo-palestinien.
Les dirigeants de la communauté d'affaires d'Israël rencontreront les dirigeants du monde pour transmettre un message simple "Le conflit vide les poches de tout le monde."
BTI a souligné qu'ils ne cherchent pas à traiter tous les aspects d'un accord mais seulement de ce qu'ils comprennent, l'économie.
"Si Israël veut une économie stable, un bon avenir et la croissance continue, nous devons parvenir à un accord.
"Le monde commence à perdre patience et la menace de sanctions se rapproche de jour en jour. Nous avons une petite fenêtre d'opportunité avec l'arrivée de [secrétaire d'Etat américain John] Kerry dans la région et elle devrait être mis à profit".
Selon le site d'information Calcalist, certains membres du groupe ont rencontré Netanyahu dans son bureau il y a une semaine, pour préparer la rencontre de Davos. Lors de la réunion, ils l'ont averti des menaces de boycott.
Smadar Barber Tsadik, directeur général de la First International Bank d'Israël, a déclaré à la réunion que "le plus grand fonds d'investissement néerlandais a déjà annoncé qu'il n'investira plus en Israël en raison du traitement imposé aux Palestiniens - et c'est un problème."