Jean-Luc Mélenchon qui s'est permis de critiquer Pierre Moscovici sur un ton mélenchonien a été qualifié d'antisémite par des journalistes et des responsables socialistes.
Et revoilà l'insulte qui tue, censée déconsidérer l'adversaire à peu de frais, en provoquant dans l'opinion publique un effroi pavlovien. Il est évidemment plus facile de déclarer antisémite une critique de la politique gouvernementale, que de justifier cette dernière. Je ne veux pas dire qu'elle est injustifiable, mais qu'elle n'est pas exempte de toute critique.
Faut-il officialiser la liste des juifs qui figurent au gouvernement, de façon à circonscrire les critiques ? Ou bien exclure les juifs des postes ministériels afin de permettre à chaque citoyen de discuter sereinement de la politique gouvernementale ?
En un mot, je suis effrayé des ravages moraux de cette sale habitude de dégainer systématiquement l'antisémitisme.
o
En tout état de cause, celui qu'on qualifie d'antisémite a le devoir d'interroger le contenu de son discours et ses motivations. Celui qu'on n'a jamais traité d'antisémite est en droit de remettre en cause la validité de ses positions politiques.