Ils nous montrent aussi certains Français fraternisant en actes et en pensée avec l'occupant nazi, lui trouvant des excuses, considérant ses crimes comme un "mal nécessaire" et stigmatisant le "terrorisme".
La révolte contre la tyrannie est un droit sacré. Sinon un devoir si l'on en croit ceux qui reprochent aux Français leur passivité durant l'occupation. Placés eux-mêmes sous la menace, ceux-ci avaient pourtant quelques excuses. Personne n'est tenu à l'héroïsme.
Ce n'est pas le cas de ceux qui trouvent toutes les vertus à l'occupant israélien et s'empressent d'agréer ses justifications.
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L'actuel massacre de la population de Gaza par l'armée israélienne semble de ce côté-ci de la Méditerranée, s'accompagner d'un ébranlement des frontières politiques.
Une partie de l'opinion proteste et manifeste. Après quarante ans d'occupation, d'assassinats presque quotidiens, de confiscation au nom du "droit du peuple juif" de plus de 60% de la Cisjordanie réduite à un chapelet d'enclaves, c'est la moindre des choses que les gens de cœur expriment leur solidarité à l'égard des opprimés.
En face, le gouvernement français s'efforce d'interdire toute manifestation de protestation et tout appel au boycott. Deux sources à cette attitude :
- l'inféodation de la tête de l'exécutif français au courant
national-religieux israélien, symbolisée par Manuel Valls
proclamant "par ma femme, je suis lié de manière éternelle
à la communauté juive et à Israël".
- la visible frayeur devant toute manifestation politique
des "jeunes issus de l'immigration". Ceux-ci sont vécus
comme des "classes dangereuses" pour lesquelles la forme
d'apartheid infligée aux populations palestiniennes au vu et au
su de la terre entière, symbolise le mépris que lui vouent nos
"élites" héritières de la France coloniale.
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Robert Badinter s'émouvait il y a quelques jours d'avoir détecté parmi les manifestants une renaissance de l'antisémitisme qu'il avait connu durant sa jeunesse. Il ajoutait que Gaza, est trop éloignée pour justifier une importation du conflit dans nos rues. Sans doute oubliait-il que c'est à peine plus loin qu'Auschwitz.
Postulant la "légitimité" sur base ethnique, la doctrine qui fonde la spoliation des non-juifs de Palestine est authentiquement raciste. Les institutions juives de France théorisent ouvertement un racisme anti-arabe sans que personne ne s'en offusque parmi des "élites" se vivant encore comme dreyfusardes. Toute une littérature promue notamment par le CRIF[1], la LICRA[2] et leurs satellites, décrit complaisamment "l'Arabe" ou "le Musulman" comme inapte à la civilisation moderne en particulier à la démocratie, ne connaissant que la guerre et la violence sociale et domestique, ceci expliquant que le conflit israélo-palestinien s'éternise.
Dès lors, assistant à l'interminable meurtre symbolique de "leur race" par cette avant-garde de la blanchéité dont se réclame le nationalisme israélien, quelques uns se perdent dans les mouvements radicaux et les mots d'ordre racistes.
Cela justifie-t-il que tout esprit critique se dissolve, la lutte contre "l'antisémitisme" devenant synonyme de mensonge et le "terrorisme" justifiant la démission devant la tyrannie, de ces autres "territoires perdus" que deviennent nos élites républicaines.
[1] Toute la panoplie : la "dhimmitude", le complot arabe Eurabia pour contrôler l'Europe etc
[2] Lorsqu'en septembre 2006, Robert Redeker a publié un brûlot islamophobe dans le Figaro, un mouvement de solidarité s'interdisant toute critique de sa prose s'est manifesté en sa faveur, sous prétexte des menaces qu'il avait reçues. L'année suivante, le Président de la LICRA publiait un livre de soutien "Contre l'obscurantisme" dans lequel Redeker se livrait à une radicalisation de ses opinions racistes. Accessoirement, on a appris grâce à lui que parmi les vices inscrits dans le génome culturel des musulmans figure ... l'antisémitisme depuis Mahomet soi-même