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Billet de blog 9 octobre 2015

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Lutter contre la concentration scolaire

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

L'éradication des dernières petites écoles et classes uniques ne parait pas être un enjeu éducatif, sociologique et politique. Même pas écologique. Je vous en ai déjà parlé à deux reprises (ici et  ). Petites écoles, pas un problème, une chance

Cela concerne si peu de monde me direz-vous, et il n'y a pas mort d'homme, pardon, mort d'enfants. Et puis on peut presque considérer ces derniers îlots comme des privilégiés attachés à leur petit confort. On ne va pas mobiliser les foules pour ça ! Les grands journalistes et éditorialistes ont bien d'autres chats à fouetter, bien d'autres grands malheurs qui font de l'audience, bien d'autres affaires truculentes méritant l'investigation.

Cette cécité (qui dure depuis 30 ans) est dramatique, en particulier quand elle est celle des pourfendeurs de l'école, des "refondateurs", de ceux qui veulent changer le monde, de ceux qui se répandent en grands discours sur l'éducation, sur les inégalités, sur la violence, etc.

Il existait des lieux où l'école était autre chose, pouvait être autre chose. Des lieux où pouvaient être respectés les besoins fondamentaux des enfants dans leurs aspects cognitifs, affectifs, psychologiques, physiologiques (rytmes, proximité), où une vraie socialisation et éducation à la citoyenneté pouvait se faire naturellement. Des lieux où s'est construite et à évolué la pédagogie Freinet entre autres. Des lieux où même les technologies nouvelles qui font brasser beaucoup d'air aujourd'hui ont été introduites sans problème dès 1983 pour un bon nombre.

La plupart ne ressemble pas à la carricature de "être et avoir". Il n'y a aucun doute, ces écoles étaient... différentes, pouvaient être différentes, elles étaient donc dérangeantes. Il vaut mieux rêver sur une école qui n'existera jamais que de se pencher sur ce qui existait, existe encore pour une poignée. Ceux qui ont les moyens eux n'hésitent pas et les écoles alternatives qui fleurissent sont toutes de petites structures multi-âge ! Heureusement (¡) qu'elles coûtent cher, puisqu'elles sont nécessairement hors de l'Education nationale, parce qu'alors l'école publique se viderait d'une partie de son public captif.

La concentration scolaire n'effraie personne, peut-être encore moins que la concentration de l'habitat vertical des cités. On ne la voit même plus (voir l'école cabane à lapins). Toutes les politiques éducatives vont vers la concentration, vers des macrostructures scolaires. Il n'y a d'ailleurs pas que les politiques éducatives qui soient concentrationnaires. Et c'est accepté quand ce n'est pas demandé !

Le "petit problème" de l'éradication des petites écoles rurales, de quartier, est en réalité un enjeu qui les dépasse largement, qui concerne tout le monde si tant est qu'il y ait du monde attaché à préserver et à multiplier ce qui est encore humain. Les grenouilles sont-elles plus importantes que les enfants ?

Peut-on espérer un jour (il est presque trop tard) voir se réveiller la raison, voir enfin une levée de boucliers ? En tout cas vous pourriez retrouver les derniers qui vont tenter d'organiser une dernière lutte le 24 octobre à Paris, Bourse du travail  Ne les laissez pas seuls, après il sera trop tard pour tout le monde.

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