A la construction, le marché européen avait été bâti pour les pays de l’UE. Or en 1992, la commission européenne a transformé ce marché interne en un marché international en créant des marchés de libres échanges avec des normes sanitaires et environnementales inférieures à celles appliquées dans l’UE.
Est-ce que Macron aura le courage de coaguler les pays de l’UE pour faire pression sur la commission européenne pour imposer les mêmes normes aux pays externes à l’EU ?
Le budget de la commission européenne est bâti de telle sorte que les pays « riches » subventionnent les pays « pauvres ». Par exemple la France a un solde de -9,6 millards d’euros. N’y aurait-il pas un mécanisme de redistribution à revoir ?.
La PAC (Politique Agricole Commune) est une subvention attribuée aux agriculteurs, pour compenser des prix de vente trop faible, basée principalement sur la surface agricole. Ainsi cela favorise plutôt les grosses exploitation céréalière. De plus les demandes d’attribution constitue une vrai usine à gaz, et les versements par le gouvernement sont souvent en retard, ce qui met l’agriculteur en position comptable très périlleuse en fin d’année. Ne serait-il pas plus simple de faire appliquer la loi EGAlim, qui devait garantir un prix vente équitable aux agriculteurs, que de passer par les subventions inégalitaires de la PAC ?
il y a une telle diversité dans les filières agricoles, qu’il est bien difficile d’avoir une règle unique pour établir les subventions de la PAC. En effet au regard des balances commerciale des filières agricoles : céréalière, élevage , maraîchère, fruiticole, vinicole, producteur de lait, nous constatons que le plus simple serait d’établir des prix de vente équitable par filière.
1-Budget de la commission européenne
Selon le site Europa, les recettes 2022 de la commission européenne pour les 27 pays de l’UE s’élève à 155 milliards d’euros, et les retours 2022 vers les 27 pays de l’UE s’élève à 151,3 milliards d’euros.
Le solde entre les retours et les versements des 27 pays de l’UE est négatif de 3,78 milliards d’euros en 2022 :

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C’est l’Allemagne qui est la grande perdante avec un solde de - 21,5 milliards d’euros, suivi de la France, les Pays-Bas, l’Italie avec respectivement - 9,6, - 6,3, -4,9 milliards d’euros.
C’est la Pologne qui est la grande gagnante avec un solde de + 11,1 milliards d’euros, suivi de la Roumanie, la Hongrie, la Belgique, la Grèce avec respectivement + 5,5, +4,2, +3,4, +3,4 milliards d’euros.
Les pays les plus contributeurs sont l’Allemagne, la France, l’Italie, l’Espagne avec les versements à l’UE respectifs de 35,7, 26,4, 19,5, 13,8 milliards d’euros.
C’est un comble de constater que le Luxembourg, pays riche, reconnu pour être un paradis fiscal, ne verse à l’EU que seulement 0,535 milliards d’euros, et perçoive 2,8 milliards de l’EU.
Il y a là des incohérences dans le fonctionnement de la commission européenne.
Les pages jaunes « relation financière avec l’UE » du PLF 2024 sont en accord avec le budget de la commission européenne du site Europa.
Mais que fait notre monarque Emmanuel Macron, qui est dans l’obligation d’économiser 12 milliards d’euros sur le budget 2024 de la France, suite aux injonctions de Bruxelles, quand il y a 9,6 milliards d’euros qui s’évapore entre ce que la France serve à l’EU et ce qu’elle reçoit de l’EU en 2022.
Et pendant ce temps là le Luxembourg reçoit de l’UE 2,8 milliards d’euros de plus de ce qu’il a versé.
En 2022, les recettes en provenance de la France s’élève à 26,427 milliards d’euros et les retours vers la France s’élève à 16,9 millions d’euros répartis en 8 rubriques de la façon suivante :

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Le retour de la rubrique 1, au titre des politiques de compétitivité s’élève à 2,9 milliards d’euros.
Le retour de la rubrique 2, au titre de la politique de cohésion s’élève à 2,9 milliards d’euros.
Le retour de la rubrique 3, au titre de la politique des ressources naturelles s’élève à 9,5 milliards d’euros. Cela correspond au budget de la PAC (Politique Agricole Commune).
Le retour de la rubrique 4, au titre des migrations et de la gestion des frontières s’élève à 208 millions d’euros.
Le retour de la rubrique 5, au titre des politiques de sécurité et de défense s’élève à 142 millions d’euros.
Le retour de la rubrique 6, au titre l’action extérieure de l’Union européenne s’élève à 128 millions d’euros.
Le retour de la rubrique 7, au titre de l’Administration publique européenne s’élève à 508 millions d’euros.
Le retour de la rubrique S, au titre des mécanismes de solidarité s’élève à 493 millions d’euros.
2 - La politique agricole commune (PAC)
Les versements PAC 2022 de l’UE vers les 27 pays s’élève à 55,342 milliards d’euros, répartis de la façon suivante :

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Comme chaque année, la France est de loin celui qui en bénéficie le plus (9,5 milliards d’euros d’aides agricoles en 2022). Elle est suivie par l’Espagne, l’Allemagne et l’Italie qui reçoivent respectivement 6,9, 6,4 et 5,7 milliards d’euros par an au titre de la PAC.
Selon la Commission européenne, la PAC représente 22% des revenus des agriculteurs français.
Les demandes d'aides de la PAC 2024 sont à faire sur le site telepac.
Cela concerne :
- les demandes d’aide ovine, caprin et petits ruminants,
- les demandes d’aide bovines,
- le maintient des prairies permanentes,
- les demandes d’attribution des DPB (Droits à Paiement de Base) pour l’ensemble des parcelles de terre.
Bref, une vraie usine à gaz toute cette paperasserie …
Les données sur les importations et les exportations de la France (années 2021 et 2022) de la DGDDI sont organisées en plus de dix mille postes de nomenclature NC8 (nomenclature Combinée sur 8 chiffres) qui son répartis en 97 familles de produits.
Le monde de l’agriculture est très diversifié, ainsi les problèmes sont très spécifique à chacune des filières suivantes : céréales, produits laitiers, produits de l’élevage, viandes, fruits, légumes, vins, etc ..
La montée des prix de l’énergie (électricité et GNR) est un facteur primordial pour déterminer le prix de vente de chacune des filières de l’agriculture. Or les lois EGAlim, qui sont par ailleurs pas appliquées, ne prennent pas en compte la fin des boucliers tarifaires.
2-1 la filière céréales
Les céréales (10 000 000 < NC8 < 11 000 000) : blé, seigle, orge, avoine, froment, maïs, riz, tournesol, sorgho, etc …

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Le commerce des céréales est historiquement excédentaire de 10,13 milliards d’euros en 2022, grâce à la forte demandes, suite au déclenchement de la guerre en Ukraine en février 2022. Depuis l’Ukraine exporte massivement vers l’EU (d’où la révolte des agriculteurs en Pologne), et la baisse du prix du blé. Selon l’observatoire de la commission européenne, le prix moyen (barre rouge) du blé dur ne cesse de baisser : 477,40 €/tonne en 2021, 432,51 €/100 kg en 2022 et 379,13 €/100 kg en 2023.

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2-2 la filières produits laitiers
Les produits laitiers (4 000 000 < NC8 < 4 050 000) : lait, crème, beurre, babeurre, yaourts, lactose

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Selon l’observatoire de la commission européenne, le prix moyen (barre violette) du lait cru de vache en France a progressé de 37,37 €/100 kg en 2021, 44,53 €/100 kg en 2022, 47,26 €/100 kg en 2023.

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Les lois, dites « Egalim I », « Egalim II » et « Egalim III », votées entre 2018 et 2023, étaient censées protéger les exploitants agricoles des effets pervers du bras de fer commercial qui oppose chaque année la grande distribution et les industriels de l’agroalimentaire. Mais de l’aveu des parlementaires et du gouvernement, leur application est loin d’être appliquée. Ce sont les coopératives laitières qui imposent leurs prix de rachat du lait de vache aux agriculteurs. Suivant les régions où les agriculteurs sont implantés, ils n’ont pas le choix de la coopérative laitière qui est la plus proche de leur exploitation. Il y a des différences de prix de rachat suivant la coopérative, par exemple Sodiaal propose 0,44 €/l en janvier 2024, et Lactalis propose 0,42 €/l. Ces prix proposés par les coopératives laitières sont en dessous du prix « standard » de 0,47 €/l proposé par Agrimer en 2023.
Les fromages (4 060 000 < NC8 < 4 070 000)

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Les importations de fromages en 2022 ont augmentés de plus de 500 millions d’euros, de fait du dénigrement des fromages au lait cru, au profit des fromages à pâtes dures tel que le Cheddar importé du Royaume-Uni et des Pays-bas.
2-3 La filière viticole
Les produits viticoles (22 000 000 < NC8 < 23 000 000) : vins, bières, vins mousseux, eaux minérales, vinaigres, spiritueux

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En 2022, l’excédent commercial des vins et spiritueux atteint un nouveau record à 15,4 milliards d’euros, grâce à l’exportation vers les Etats-Unis du champagne et des spiritueux.
2-4 La filière animaux vivants

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L’excédent commercial des animaux vivants, non reproducteurs, a progressé de 300 millions d’euros, entre 2021 (2,5 milliards d’euros) et 2022 (2,8 milliards d’euros).
2-5 La filière viandes

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Le déficit commercial a progressé de 1,13 milliards d’euros entre 2021 (-0,8 milliards d’euros) et 2022 (- 1,952 milliards d’euros).
En 2022, le déficit de la balance commerciale sur la volaille s’est accentué de 535,6 millions d’euros entre 2021 (-317 millions d’euros) et 2022 (-852,6 millions d’euros), du fait d’une part de l’épidémies d’influenza aviaire, et d’autre part de la forte importation de filets et de blancs de poulet en provenance de Belgique et de Pologne (issue d’Ukraine).
2-6 la filière fruits et légumes

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Le déficit commercial a augmenté de 280 millions d’euros entre 2021 (7 256 millions d’euros) et 2022 (7 536 millions d’euros).
Les productions maraîchère et fruitière ne suffisent pas pour nourrir la France, elle importe plus de 7,5 milliards d’euros. Il y a là un malaise profond, qui avait été mis en évidence par François Bayrou avec son indicateur « ratatouille », qui mettait en évidence l’absurdité de la politique agricole de la France.

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