La deuxième rencontre-débat "les jeudis du LAP" aura lieu le
jeudi 23 janvier à 19h00 au Lycée Autogéré de Paris
393 rue de Vaugirard, 75015 PARIS - M° Convention ou Porte de Versailles
Ce débat sera suivi d’un moment convivial autour du repas.
Nous espérons vous y retrouver.
L’équipe du LAP
Les jeudis du LAP
Cette année l’équipe du LAP a décidé d’ouvrir le lycée pour y organiser des rencontres, des moments de débats, que nous avons choisi d’appeler les « jeudis du LAP ». Il s’agit de rencontrer les personnes qui se préoccupent de ce qui se passe actuellement dans l’école et ailleurs dans la société. Partager des moments pour échanger, débattre, rassembler, rencontrer les personnes engagées dans le changement de l’école et aussi de promouvoir. Nous proposons que ces moments aient lieu au Lycée Autogéré de Paris une fois tous les deux mois.
Jeudi 23 janvier 2013:
Le stress scolaire
La soirée commencera par la projection d’extraits de film :
- « Stress scolaire : l’obsession de l’excellence », réalisé par Stéphane Bentura
Stéphane Bentura a mené une enquête sur le stress scolaire au collège Carnot. Pour lui, le système élitiste de l’école actuelle est néfaste et pervers. À cause de la pression et de la concurrence, certains vont craquer. Un enfant qui était bon auparavant peut ainsi devenir mauvais élève. Ce regroupement des meilleurs très tôt, sur le modèle des classes préparatoires puis des grandes écoles, provoque une déperdition terrible des compétences. C’est exactement ce que disent les enfants en détresse scolaire. Si on écoutait ces jeunes, on réformerait l’école et on arriverait au système finlandais, qui engendre les élèves les plus heureux d’Europe.
- « Un petit coin de Paradis : une rentrée au LAP en 2004 », petit film tourné par des élèves.
Le débat pourra s’engager autour des questions suivantes :
- Pourquoi l’école est-elle un lieu de stress, d’angoisse, de défiance vis-à-vis des jeunes ?
- Comment l’instauration d’un climat de confiance de respect mutuel avec les élèves permet-elle de transformer leur rapport à l’école ?
- L’apprentissage ne devrait-il pas avoir lieu dans une ambiance joyeuse, permettant de dépasser les souffrances inhérentes à l’acte d’apprendre ?
- Les relations entre adultes et jeunes (jeunes adultes) peuvent-elles être franches, directes et amicales ?
Apprendre c’est d’abord ne pas savoir, c’est donc essayer, ne pas y arriver, recommencer… Or trop souvent l’enseignement impose de produire des résultats corrects sans passer par le stade du tâtonnement nécessaire. Trop souvent il se borne à donner du travail aux élèves, et au bout du compte à exclure ceux qui n’y arrivent. Ces derniers comprennent qu’ils ne tireront rien de ce passage à l’école ; ils sombrent dans un refus d’apprendre. Cela se manifeste par des mouvements de révolte contre les profs ou par des dépressions.
C’est ainsi que nous serons amenés à interroger la formation des profs.
Nous pourrons partir du témoignage d’une assistante pédagogique qui témoigne dans un article de Rue 89 de la façon dont l’inspecteur lui refuse le droit d’être professeure :
Un master mais pas le bac : je suis une sous-merde pour l’Éducation nationale
Par Judith N., Assistante pédagogique
(…)Lors d’un entretien pour devenir prof d’anglais vacataire avec un inspecteur pédagogique de l’Éducation nationale, je suis tombée de haut :
« Vous n’avez pas le bac ? Non mais j’y crois pas, vous n’avez pas le bac… Et on vous a accepté en master ? Non mais c’est pas possible. »
Je pense être une personne bosseuse, pédagogue qui de surcroît parle très bien anglais.
Je pense qu’avec ou sans le bac, j’avais droit à la même considération que tout autre candidat puisque je remplissais les conditions : avoir un master.
Actuellement, je suis bonne à tout faire dans un lycée (parfois surveillante, parfois médiatrice, parfois traductrice, parfois professeure d’anglais) et les élèves m’apprécient. Leurs parents aussi.
(…) Malheureusement, mes expériences en Angleterre, en France, aux États-Unis et au Yémen ne me suffisent pas pour trouver un job convenable en France et encore moins dans l’Éducation nationale. Pour l’Éducation nationale, il faut avoir le bac, sinon on est une sous-merde.
Je suis capable de construire une séquence de cours et tenir une classe mais je n’ai ni l’envie ni la technique pour le faire dans le « Education nationale style », celui qui m’a tant ennuyée et dégoûtée de l’école et conduite à rater mon bac.(…)
http://rue89.nouvelobs.com/2013/12/18/master-bac-suis-sous-merde-leducation-nationale-248381
- Comment les concours et l’inspection choisissent-ils et formatent-ils les profs pour une école basée sur la sélection et l’exclusion ?