Le mardi 22 mars 2011 au matin, c'est la réunion du Comité Technique Paritaire au Rectorat de Paris, avenue Gambetta. C'est lors de cette séance que sont entérinées les attributions de postes dans l'Académie de Paris.
Dès neuf heures, des enseignants et des élèves se retrouvent devant le Rectorat pour protester contre les mesures envisagées par le ministère de l'éducation nationale, mesures qui doivent aboutir à des suppressions de postes.
Il y a des enseignants du collège Colette Besson, des lycées Fresnel, Théophile Gautier, Voltaire, Gabriel Fauré, des élèves et des enseignants du Lycée autogéré de Paris. Pourquoi ces derniers sont-ils là ?
Depuis quelques jours les membres du lycée autogéré ont appris que leur établissement ne perdrait qu'un demi-poste. Cependant ils ne comprennent pas, alors qu'ils ont longuement expliqué en quoi consiste leur travail, pourquoi ce demi-poste est supprimé. Et cela d'autant moins que l'administration, qui aimerait faire face à un décrochage scolaire de plus en plus massif, sollicite le lycée autogéré pour qu'il apporte son expérience en la matière.
Les membres du lycée autogérés affirment depuis toujours qu'il est essentiel d'établir des relations de confiance et de solidarité dans les établissements scolaires pour prévenir ce décrochage, c'est vrai. Mais ils répètent que cela ne peut se faire qu'en respectant certaines conditions. Parmi elles il y a les perspectives offertes aux élèves dont ils ont la charge, perspectives qu'il serait grand temps de revoir. Parmi elles aussi, ce qui devrait apparaître comme une évidence, il y a la nécessité que les personnels soient assez nombreux pour pouvoir établir des relations de qualité.
Les enseignants du lycée autogéré refusent que des collègues soient mis dans l'impossibilité de faire humainement leur travail.
Ce 22 mars, ils témoignent en acte de leur solidarité avec ces collègues en occupant avec eux le Rectorat de Paris.