L’histoire bégayerait-elle
A nouveau
Sur la mémoire enfuie
Des malheurs et des morts
Partout la démocratie
S’abime
Dans les océans souverains
Chaque jour un peu moins d’eau
Pour la barque solidaire
Chaque soir des noyés dans la nuit
En tombent
La parole est fragile
Devant le cri
Le cri de celui qui meurt
Le cri qui couvre ce cri
Qui crie au juge de se taire
A la presse de se taire
Au fonctionnaire de se taire
L’histoire bégaie
Pour qui n’a pas oublié
Ces millions de morts dans la boue
Ces soldats honteux d’avoir été pris
Ces survivants honteux d’être encore vie
« Une connaissance inutile »
A écrit cette femme
Qui portait le prénom de ma mère
On nous parle de zone grise
Là où je ne vois que le brun qui domine
Puisque le droit de dire est mis en laisse
Les Parlements mis au pas
Des libertés mises au cachot
Jeunesse
Retrouve la seule jeunesse qui vaille
Celle qui sait défendre en riant
La liberté arrachée aux tyrans
En un temps pas si éloigné
Demande à tes grands-parents de t’en parler
Ils t’aiment tant qu’ils ont peur
De voir l’histoire qui bégaie
Broyer tes droits un à un
Avec ton consentement innocent
Ne laisse pas l’histoire bégayer