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Billet de blog 3 février 2014

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Municipales 2014. L’humain comme utopie.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Une majorité de français considère que la démocratie ne fonctionne pas bien, mais cela peut devenir l'origine d'un nouveau souffle. D’ailleurs, une enquête IFOP de septembre dernier l’a constaté et son premier enseignement est de montrer la grande sévérité de ces derniers à l’encontre des élus condamnés. 90% des français interrogés sont  partisans d’une inéligibilité à vie.

Les hommes politiques apparaissent donc naturellement comme étant  la catégorie de responsables à laquelle ils font le moins confiance. Est-ce à dire qu’il faut noyer tous les élus dans l’eau du même bain? Certes non ! Et les raisons sont nombreuses de ne pas perdre tout  espoir.

Un ‘’fou’’ exemplaire de la politique.

Les prix du Trombinoscope qui saluent l’action et le professionnalisme de personnalités politiques qui se sont particulièrement illustrés durant l’année écoulée dans le cadre de leur mandat ou de leur fonction le prouvent. Etre élu et responsable c’est possible.

Comme l’illustre l’élu local de l’année, Jean Lassalle, député du Modem, récompensé pour « Son pèlerinage civique » de 6000 km destiné à mieux entendre les français.

Considéré par ses collègues comme « excessif », (mais on ne les entend guère sur ce qu’il y a de scandaleusement excessif chez certains autres : cumul, absence de moralité, etc.), Jean Lassalle est salué par le Journal des Communes qui rappelle à juste propos « que ce sont parfois les fous qui détiennent la vraie sagesse ».

Et pour un vrai politique, qu’est ce que la sagesse si ce n’est de se préoccuper avant tout de ceux qui l’ont élu ? De rester fidèle à la parole donnée. D’être à l’écoute du citoyen. Jean Lassalle est de cette trempe là, qui, après avoir partagé avec des milliers de femmes et d’hommes au cours de sa longue marche, et recueilli l’expression de leurs difficultés, de leurs craintes, mais aussi leurs propositions pour l’avenir, va bientôt remettre au Président un rapport de mission parlementaire, les «  Cahiers de l’espoir ». Condensé de ce qu’il a recueilli durant les 6 mois de son périple ils ont vocation a être un véritable cahier de doléances pour le XXIe siècle.

Municipales. Le réveil de la France démocrate.

Le Monde a titré avant la manif pour tous du samedi 2 février : « Le réveil de la France réactionnaire ». On ne peut dire que le titre soit faux. Mais on pourrait tout aussi bien choisir le coté à moitié plein du verre en disant : « Municipales 2014, le réveil de la France démocrate ».

Car ce qui fait tout l’intérêt de la campagne municipale en cours c’est qu’elle est l’occasion de voir se lever un début d’armée de femmes et d’hommes qui se sont engagés ou s’engagent pour sauver l’honneur de la politique. Des gens qui ont décidé de choisir le terrain local pour  mettre en accord ce qu’ils pensent et ce qu’ils disent, avec ce qu’ils font. Ils sont l’esprit de la relève comme d’autres avaient été, autrefois, l’esprit de la résistance.

Ce qui les uni, dans leurs différences, car on en trouve aussi bien à droite (républicaine) qu’à gauche (démocrate) , et au centre (humaniste), c’est de vouloir  remettre l’homme au centre des préoccupations de la politique, de considérer que la politique est avant tout un service et un engagement de responsabilité, un projet dont l’éthique est le liant de tout ce qu’il porte, une liberté de penser au delà des consignes des partis et des diktats idéologiques.

Les tenants de la politique de l’entre soi, castes, appareils et baronnies, à la base de toutes les trahisons aux principes de l’éthique républicaine peuvent se faire du souci, même s’ils ont encore la force illusoire d’une dernière bandaison. 

Comme l’illustre cette réinjection de vieillards inassouvis dans les listes pour les européennes. Alliot-Marie, privée de Tunisie, Cavada (74 ans), Jean Arthuis (69 ans), ce qui fait dire à Arnaud Leparmentier dans  Le Monde : « la France sacrifie sa génération Erasmus, ces jeune polyglottes qui devraient porter ses couleurs en Europe ».

Les écuries des Hauts-de-Seine 

Comme l’illustrent également ces élus qui, non contents de porter depuis des dizaines d’années leur dédain des gens,  leur mépris des électeurs, et leurs basses œuvres parfois, se représentent pour les municipales, en dépit d’enquêtes ou de poursuites judiciaires, parfois même dans l’attente d’un jugement d’appel à venir bientôt.

Se représentent, mais trouvent en face d’eux des opposants en passe de gagner leur pari de moralisation de la vie publique.

Issy-les-Moulineaux.

Il s’agit bien sur en premier lieu d’Issy-les-Moulineaux où est près de sombrer André Santini. Voilà un homme auquel on ne peut que penser quand on lit l’étude de l’IFOP. Un homme dont le mépris qu’il porte aux gens est légendaire, dont Le Parisien écrit  avec humour « qu’il a parfois le langage fleuri », et qui, plusieurs fois condamné pour injures publiques à été à nouveau cité à comparaitre récemment pour la même raison.

Mais s’il se représente, c’est avec un certain découragement. On le comprend. La Conseillère municipale du Modem, Fabienne Gambiez, qui avait contribué à le mettre en difficulté lors des dernières législatives ne vient elle pas, fidèle au principe « On vote pour des principes, pas pour un homme » de rejoindre la liste de Thomas Puijalon, dont l’approche et l’écoute des citoyens est à l’opposé des manières populistes du maire sortant.

Puijalon ayant signé la charte Anticor, on attend avec un suspens amusé le commentaire, forcément drôle, de Santini, connu pour ses petites phrases, toujours prononcées au détriment des autres, bien entendu.

Puteaux

On pense ensuite à Joëlle Ceccaldi-Raynaud, maire sortante de Puteaux, elle aussi en mal avec les tribunaux, elle aussi réputée pour une éthique et une gouvernance presque toujours en défaut. Comme dans cette affaire de préemption de la ville sur un tabac-presse qu’un juge vient de retoquer sévèrement en affirmant que : « la décision, qui n'est pas justifiée, ne peut être regardée comme ayant été prise dans un but d'intérêt général ».

C'est bien la confirmation dans cette affaire, par une autorité non politique, extérieure à la commune, de la justesse du combat mené contre Ceccaldi-Raynaud par Christophe Grébert, l’opposant du MoDem.

La liste citoyenne qu’il conduit annonce une alternance que tous ces français de l’enquête IFOP attendent et approuveront.

Devedjian nous avait annoncé qu’il allait nettoyer les écuries d’Augias du 92. Mais il était rentré bien vite dans le rang, tenu par un système dont il est, sans l’injurier, un des piliers.

Nul doute qu’elles seront bien mieux nettoyées par ces nouveaux visages altoséquanais du paysage politique.

Vanves.

Nouveaux visages, auxquels ont peut rattacher celui d’Antonio Dos Santos, qui vient lui aussi troubler, dans la circonscription de Santini, le jeu des apparatchiks du système en place.

A Vanves en effet, c’est Bernard Gauducheau qui occupe le terrain depuis 13 ans. Un Santini-boy, comme on dit, car il le connait depuis sa plus tendre jeunesse.

Gauducheau, un UDI dont la seule alliance imaginable n’est possible qu’avec l’UMP, laquelle resserre sur lui à Vanves son étau, avec une constante et paralysante lenteur. Mais que Santini aide à cumuler titres et postes. Ce qui est toujours une entrave à une bonne gestion de sa commune. Qui trop embrasse mal étreint, dit on.

Cet attachement à Santini, s’il a été payant, va-t-il finir par le desservir ? C’est possible. Car les électeurs sont en train d’ouvrir les yeux. Avec l’aide des Démocrates Vanvéens, qui, fidèles aux valeurs de François Bayrou, ont, comme à Issy, choisi de voter pour des principes et pas pour un homme. Ils appellent donc à voter pour le changement en soutenant Antonio Dos Santos, qui vient de présenter sa liste, samedi 1er février, en présence du leader du Modem du 92, Christophe Grébert, et de Fabienne Gambiez, d’Issy-les-Moulineaux.

Mars. Le mois de tous les espoirs.

Les élections de mars prochain s’avèrent donc bien comme l’occasion du renouvèlement attendu, sur une base locale, des pratiques politiques en France. Car ce qu’on observe dans le 92, se voit un peu partout en France.

Mettre l’humain comme utopie au centre de ces pratiques est ce que partagent bien des gens qui se lancent dans la bataille des municipales, parfois pour la première fois.

Bien que souvent militants au sein des partis, ils viennent nombreux également de la société civile au sein de laquelle ils exercent des responsabilités pour lesquelles mettre l’humain au centre est la source première de l’équité managériale.

Restent aux citoyens d’en prendre conscience. Et d’aller voter dans le sens de ce nouveau souffle.

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