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Billet de blog 9 mai 2014

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UDI-MoDem. "Les Européens" ambigus. Besoin d'une nouvelle donne.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le rassemblement de centre droit UDI/MoDem a enfin exprimé sa position sur les négociations ouvertes entre l'Europe et les Etats-Unis pour un traité commercial transatlantique. (Appelé TAFTA ou TTIP).

Et comme il est normal avec un parti qui se flatte de naviguer entre deux eaux, on a du mal à comprendre cette position. Apparemment ni pour ni contre, l'UDI/MoDem commence en fait sa déclaration en tentant de décrédibiliser les opposants à ce traité, ("Gauche et souverainistes", comme précisé). Ce qui, pour qui connait la langue  politique, est un aveu  très clair de positionnement.

Mais en affirmant, sans argumenter, (c'est à dire en taisant  l'argumentation de ces opposants), que les opposants au traité expriment "des préjugés" "à seules fins politiciennes", l'UDI/MoDem n'élève pas le débat.

Et si je comprends bien ce qu'ils écrivent dans leur journal de campagne, l'UDI et le MoDem taxeraient donc sans remord le sénateur Jean Arthuis, tète de liste centriste dans le Grand Ouest, de "politicien",  après avoir lu sur le site du Figaro ceci : "Bien que partisan de l'Europe, le sénateur centriste Jean Arthuis s'oppose fermement au traité de libre-échange transatlantique actuellement négocié par les Etats-Unis et les autorités européennes". Et jean Arthuis donne dans cette interview six bonnes raisons de s'opposer aux négociations en cours et au traité.

Mais il y a bien d'autres “politiciens" qui s'y opposent.

CCFD-Terre Solidaire par exemple. Le Comité Catholique contre la faim et pour le développement Terre solidaire écrit: " ... le traité Transatlantique est un prélude à une mondialisation sans règles ni lois, si ce n’est celle du plus fort... Il est important d’en parler car ce qui se passe de manière éhontée dans les pays du Sud, à savoir la mainmise des multinationales sur les pays, arrive aussi chez nous. Nous allons connaître « par le dedans » ce que veut dire exploitation des peuples, de la terre, déshumanisation… si nous ne réagissons pas…"

Une position irresponsable ? Ou est-ce la position de l'UDI/MoDem qui apparait comme irresponsable, voir complice de cette manipulation ultralibérales que constitue le projet de traité, sans oser rien avouer à la veille des élections du 25 mai.

Par ailleurs, "les responsables UDI-MODEM demandent une plus grande transparence autour des négociations en cours". Une affirmation qui n'est qu'un voeu pieux, dans la mesure où ils n’obtiendront rien. Ce qu’ils savent, puisque la ministre Nicole Brick, souhaitant être informée, avait demandé la même chose à la Commission et n'avait rien obtenu. Ils tiennent donc des paroles de "politiciens", pour utiliser le terme même qu'ils utilisent pour les opposants à la négociation.

Aussi, devant cette UDI/MoDem qui n'hésite pas à entrainer dans sa campagne Guy Verhofstadt dans le fief d'André Santini, qui n'est pas un parangon de la moralisation de la vie publique, je continue à me référer au CCFD qui écrit également:

"Derrière ces discussions en coulisses, c’est tout le lobby financier, bancaire et des multinationales qui remet en cause les notions de justice, de partage des richesses, de ressources de solidarité, notre vie-ensemble, déjà bien mis à mal. L’enjeu est de taille à la veille des élections européennes. Nous allons élire celles et ceux qui soutiendront ou s’opposeront à ce projet".

Alors la question se pose aux électeurs. Faut il élire pour les européennes les candidats de l'UDI/MoDem?  D'autant qu'il faut savoir que le second derrière Marielle de Sarnez sur la liste  Ile de France, Jean-Marie Cavada, Président aussi du Mouvement Européen France, et député européen, n'a pas hésité à voter pour cette négociation. Les élus du MoDem s'abstenant courageusement.

Où est donc la cohérence du centre droit dans cette affaire? De Marielle de Sarnez à Jean Arthuis, où est le chemin ?

Il faudra donc aller chercher ailleurs pour espérer des propositions plus claires et une nouvelle donne politique. Du coté d'un autre parti.

Comme "Nouvelle Donne", par exemple. Qui, lui, parle clair et s'oppose à ce traité négocié dans le secret.

Car une nouvelle donne est nécessaire dans tous les domaines, et en tout premier lieu, dans la parole politique.

Le langage de l'ambiguïté, que pratique si bien l'UDI et le MoDem, comme on le voit dans cette position commune sur le traité TAFTA, doit faire place à un langage de vérité issu des citoyens.

Nouvelle Donne, qui pratique une autre façon de faire de la politique, et a désigné ses candidats aux européennes par le biais de commissions paritaires dont les membres sont tirés au sort parmi les militants, porte ce langage de vérité qui est la première pierre au renouveau citoyen.

Reprendre la main dés le 25 mai est possible, face à des partis dinosaures  et à un Front d'extrême droite qui n'a rien de "national".

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