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Billet de blog 15 juin 2013

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Santini, l’havanie et framboise de l’UDI des Hauts de Seine.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

On aurait pu penser que l’UDI,  qui ne craint pas de dire, par la voix de son président national, qu’elle ambitionne de prendre la place de l’UMP, se construirait sur des valeurs républicaines et démocratiques. Il n’en est rien.

En place d’un président humaniste, défenseur d’une morale publique inattaquable, porteur d’une pratique politique rénovée, elle s’est donnée dans le 92 comme président l’inénarrable député-maire d’Issy-les-Moulineaux, André Santini.

Difficile d’imaginer les critères sur lesquels se sont déterminés les militants. A croire qu’ils ont suivi les principes de « l’Association de protection du cheval » qui « recueille principalement des réformés des courses, galopeurs et trotteurs qui sont destinés à une triste fin ».

 Santini assimilé à un équidé, l’image je pense, n’est pas inacceptable. Vieux cheval de retour, ou cheval de réforme c’est tout comme.

 Ne tourne-t-il pas depuis longtemps sur ce manège politique du 92, sous les couleurs d’une écurie regroupant pouliches et pur –sang de haut vol, (si je puis dire, sans trahir de secrets d’audition), aux nom hippiques de Balkanyland, Putéolienne de son Père, Fistounet- du- Petit, Charly de l’Assent, etc.

 Mais à courir trop longtemps on finit par être « en fin de course », comme l’ont écrit Noël Pons et Jean-Paul Philippe de Santini, dans leur ouvrage récent « 92 Connection », près de 300 pages consacrées à la corruption dans les Hauts-de-Seine. Un livre passionnant comme un polar, qu’il faut lire, à un an des élections municipales et européennes, pour échapper à la catégorie des électeurs naïfs.  

Y sont, bien entendu, évoqués, longuement, entre autres, les déboires de notre héros au cigare et de son ami Pasqua devant la cour de justice de Versailles, dans le cadre de l’affaire dite de la fondation Hamon, où  ils ont été condamnés, comme le rapportait l’AFP le 21 janvier dernier, à deux ans de prison avec sursis, le tribunal assortissant la peine de Pasqua d'une amende de 150 000 euros et deux ans d'inéligibilité. Pour Santini, l'amende s'élève à 200 000 euros et la peine d'inéligibilité à cinq ans. ».

Certes, des appels sont en cours, mais, comme  l’écrivent  Noël Pons et Jean-Paul Philippe : « le fait lui-même reste un événement essentiel majeur ».

Un événement qui perdure jusqu’au sein même du Conseil municipal d’Issy-les-Moulineaux, agité par la demande d’André Santini à sa ville de payer ses frais de justice.

Devant l’opposition de Fabienne Gambiez, conseillère municipale MoDem, et de l’association Anticor, André Santini a fini par y renoncer. Voir Le Parisien du 12 avril dernier. Mais il aurait seulement ajourné sa demande au dire du quotidien. Une affaire à suivre.

Rappelons au passage,  comme s’en est fait l’écho l’AFP et la presse, que la condamnation d’André Santini à 2000 € d’amende et à 1€ de dommages et intérêts, pour injures publiques envers une élue EELV de Vanves, Lucile Schmid, vient d’être confirmée par la cour d’appel de Versailles.

Mais le spectacle continu. Dernier épisode connu, sur la 2, dans ‘Cash Investigations’, le magazine génial d’Elise Lucet, où Santini, Havane au bec, était magnifiquement égal à lui même dans son rôle d’élu en contravention avec la loi. Explication. La loi interdit aux élus de se laisser inviter par les fabricants de tabac, cigarettes et cigares, dont on connaît les meurs. Lire sur le sujet « la fabrique du mensonge » de Stéphane Foucart qui écrit : « les fabricants de tabac sont les premiers à avoir recruté des faux experts ». Nous pouvons désormais rajouter : « et une écurie de vrais ( ?) politiques ».

Comme chantait Boby Lapointe dans « Avanie et framboise » : «  Davantage d’avantages/ Avantagent davantage ».

Redevenons sérieux. On peut ne pas être à l’UDI, ne pas partager toutes ses positions, tout en estimant pouvoir identifier parmi ses élus des personnes de qualité.

N’y avait-il pas une alternative à Santini à l’UDI pour éviter cette avanie et tomber si bas ?

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