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Billet de blog 16 novembre 2013

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Affaire Taubira. Nous sommes appelés à nous juger un par un.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Ce que Camus a écrit de 1940 : « Une époque où les hommes ont été appelés à se juger un par un », ne pouvons nous pas à nouveau l’écrire aujourd’hui, devant la flambée de racisme qui s’exprime  jusque par la voie d’une enfant, face a cette extrême droite qui cherche à se fédérer en Europe, contre ceux pour qui priment leurs intérêts particuliers avant celui de l’intérêt général.

Il est donc temps de se lever, un par un, face à ceux qui se réfugient dans « un véritable éloge de l’impuissance », dont parle Aiat Fayez, dans Libération du 14 novembre ; ou qui n’hésitent pas à écrire que Marine Le Pen au pouvoir, ce ne serait pas le fascisme, mais tout simplement  un Vichysme à la hongroise, du style Victor Orban, comme le chante Elie Arié, sur son blog de Médiapart, (14novembre), allant même jusqu’à conclure : « Rien de réjouissant… mais maintien de l’Etat de droit ».

De quel État de droit parle-t-il ? De quel Etat ? De quel droit ? 

Voilà un homme né en 1938, qui se présente comme ayant été adhérent au PS durant 30 ans, et adhérent au MRC (Chevènement) depuis 8 ans, et qui s’accommode sans difficulté de toutes les mesures anti démocratique prises par Victor Orban  en Hongrie. Mesures   dont il nous dit qu’elle lui semble « donner  une idée assez proche de ce qui nous attendrait » avec Marine Le Pen au pouvoir.

Voilà où en est donc un socialiste aujourd’hui. (Pas représentatif, j’espère). Imaginez-vous où se retrouve quiconque sans culture politique ?

Il est donc grand temps de considérer que l’affaire Taubira  n’est pas l’expression d’un simple symptôme mais le signe d’un effondrement possible.

Je n’aimerais pas que demain quelqu’un puisse écrire du peuple français ce qu’Albert Camus a écrit du peuple allemand dans Combat, le 17 septembre 1944 : « Ce peuple suit sa vocation profonde, celle d'un pays qui n'a pas voulu penser et qui pendant des années n'a pas eu d'autre souci que d'éviter les charges de la pensée ».

 Il est temps aujourd’hui de s’élever contre ces signes d’assoupissement, de décadence, qui caractérisent désormais la parole et l’action politique dans notre pays. Il est temps, un par un, de prendre parti, même au prix d’une révolte contre ceux avec qui nous avons partagé beaucoup : amis, familles, militants.

Nous ne devons plus accepter aucun dérapage. Aucun  discours raciste.  Aucun débordement xénophobe.  Aucune expression religieuse partisane. Nous ne nous accommoderons pas que la France tombe au niveau de la Hongrie.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.