Le titre de chroniqueur politique autorise aujourd’hui, contrairement à autrefois, toutes les légèretés. Imagine-t-on François Mauriac dans ses chroniques politiques, ou son fils Jean Mauriac, grand journaliste, commenter de façon si indigente la participation de François Bayrou à l’émission ‘’ONPC’’ où il était invité à l’occasion de la sortie de son dernier livre : « De la vérité en politique », que ne l’a fait Thierry de Cabarrus sur ‘’Le Plus’’ du Nouvel Obs ? Autres temps, autres talents.
Thierry de Cabarrus se contente donc de relayer tous les poncifs énoncés depuis des années sur François Bayrou. Pour lui 2002 et 2013 c’est du pareil au même.
Et donc bla-bla-bla sur les « François Bayrou peut-il avoir raison seule contre tous ? », « François Bayrou n’a malheureusement rien appris de son insuccès en 2012 », « l’isolement suicidaire de François Bayrou », « Bayrou en professeur qu’il a été », « Bayrou le prof qui distribue des images », etc.
Tout cela pour, ramant avec les autres, trouver que le projet de gouvernement central de Bayrou n’est qu’un fantasme d’union nationale, allant jusqu’à insinuer « qu’il n’a pas l’air de croire lui-même qu’une telle union est possible ».
Et de se gausser avec Laurent Ruquier de l’homme politique dont, « on se dit qu’il a raison mais il n’y arrivera pas », ou avec Aymeric Caron qui « se décide de porter le coup de grâce à François Bayrou en lui demandant si la vérité qui isole n’est pas un refuge pour ne pas se remettre en question ».
Réflexion inouïe et totalement paradoxale puisque l’on sait que les prévisions du président du Mouvement Démocrate se sont montrées vraies plus souvent qu’on aurait aimé.
Mais, pour pouvoir produire une chronique, je ne dirai pas intelligente, je dirais tout simplement lisible, il eut fallut lire le livre de François Bayrou, qui en quelques lignes répond à toutes ces objections, à tous ces lieux communs.
Et cette réponse là voici :
« Lorsque ce livre sera lu, je recevrai à coup sûr une objection attendue : ces hommes auxquelles vous vous référez, ces Mendes et ses Barre, ils n’ont jamais gagné ! Vos modèles, ce sont des perdants !
« Il est vrai qu’ils ont perdu, ces deux-là, en tout cas, dans l’ordre électoral. Et il est des gens pour croire que la politique se limite à l’ordre électoral, les victoires, les défaites, les applaudissements dans un cas, les haussements d’épaules méprisants dans l’autre. Mais la politique n’est pas principalement d’ordre électoral… »
Alors, allez lire ce livre qui nous parle de vérité. Certes, la vérité, comme l’indignation, il faut bien un moment les dépasser. Seul l’engagement le permet. Mais cet engagement il ne peut être dévolu aux seuls hommes politiques, il concerne également les citoyens. Stéphane Hessel a apporté sa contribution au sujet. François Bayrou apporte la sienne aujourd’hui comme hier, et peut-être encore, si l’histoire le veut, demain.