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Billet de blog 22 avril 2016

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Défendre l’économie pluraliste avec l’AFEP

Le combat pour assurer le renouvellement intellectuel et institutionnel du pluralisme en économie rejoint le combat citoyen contre les captations mises en place par l’oligarchie en vue de dominer sans fin. Une bonne raison de relayer l’information sur une journée, ouverte à tous, organisée par L’AFEP.

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LES ETUDES DOCTORALES
 ET L’AVENIR DU PLURALISME EN ECONOMIE

30 mai 2016 – ENS Cachan

Comment assurer le renouvellement intellectuel et institutionnel du pluralisme en économie ? Cette question, cruciale pour l’AFEP, doit passer par une réflexion sur la thèse. Le débat au sein de l’AFEP sur la thèse en économie doit se construire simultanément sur deux fronts : d’une part, une réflexion sur les contraintes du cadre actuel (notre « point de départ »); d’autre part, une réflexion dans le cadre du projet de nouvelle section (notre « point d’arrivée) et sur la manière de tendre vers cette vision, en partant du cadre actuel (le « chemin à parcourir »).

Sur le premier front, il s’agit donc dresser un bilan de la situation actuelle. Ce bilan doit être à la fois quantitatif et qualitatif.

L’enjeu d’une analyse quantitative des thèses en économie est de renforcer le constat sur la disparition du pluralisme, déjà dressé par l’AFEP via l’étude des qualifications des profs et des résultats de l’agrégation. Une étude de la situation en thèse, ainsi que de la qualification MCF, renforcerait l’analyse de l’AFEP sur la disparition du pluralisme, en la prolongeant sur le « long terme », à l’horizon de la prochaine génération d’économistes. Cependant, la production d’un tel constat pose plusieurs questions méthodologiques : comment quantifier les thèses pluralistes ? A partir de quelles données ? Avec quels critères d’appréciation ? La réflexion autour de ce thème doit, dans un horizon plus distant, donner lieu à la production collective d’une étude.

L’enjeu d’un constat qualitatif est de recenser les obstacles qui ponctuent le parcours des doctorants « pluralistes ». Citons, parmi les questions de cet ordre, les problèmes d’encadrement, de financement, de socialisation dans les laboratoires et dans les conférences, les difficultés à publier. Ces éléments constituent un frein pour le pluralisme en thèse d’autant plus qu’ils s’inscrivent dans une dynamique de standardisation et de formalisation rigide des parcours doctoraux. Une dynamique qui risque d’être d’ailleurs amplifiée par le nouvel arrêté sur le doctorat. Les nouveaux doctorants en économie s’engagent donc aujourd’hui dans un parcours d’étude de plus en plus quadrillé, codifié selon des règles formelles. Les « cases à remplir » imposées par les Ecoles doctorales sont des contraintes qui doivent être analysées sous un angle plus général: celui de la transformation du mode d’évaluation de la recherche (cf. liste des revues, nombre de publications d’articles, etc.), où les indicateurs priment bien souvent sur le travail de fond.

Sur le deuxième front, il s’agit en revanche de tracer les contours de notre conception idéale d’une « bonne thèse » et d’un « bon doctorat ».

Pour ce qui est de la thèse en soi (le manuscrit final, le résultat du parcours doctoral), il s’agit d’aborder le débat autour de la « thèse à thèse » et de la « thèse à article ». Si on ambitionne à aller au-delà d’un débat sur le simple « format » de la thèse, la véritable question qui permettrait de définir notre boussole doit être plutôt : qu’est-ce qu’une bonne thèse ? Quels sont ses contenus, quelle est sa contribution intellectuelle ? Quelles sont les méthodes et qu’y sont mis en œuvre ? Répondre à ces interrogations doit permettre de clarifier notre position, y compris sur la question de « thèse à thèse » ou « thèse à articles » : lequel des deux formats est le plus cohérent avec notre vision d’une « bonne thèse » ?

La deuxième question est en revanche relativement nouvelle dans la réflexion de l’AFEP. Elle concerne notre conception d’un « bon doctorat », entendu donc comme parcours de formation à la recherche (et de formation par la recherche). L’enjeu est de définir très concrètement la nature des activités qui ponctuent et nourrissent le chemin du doctorant jusqu’à la production d’une « bonne thèse ». Comment envisage-t-on la participation à des conférences et à des séminaires, le fait de suivre des cours, l’enseignement, l’écriture collective, l’implication dans la vie de laboratoire ? La réflexion sur ces thèmes est indispensable pour deux raisons : d’abord, car elle s’articule étroitement avec l’interrogation sur la définition d’une « bonne thèse », explicitant donc les moyens d’y parvenir ; d’autre part, car elle nous permettra de faire intelligemment face, dans l’immédiat, aux contraintes croissantes imposées dans les parcours doctoraux.

La journée d’étude comportera également une mise en pratique de ces analyses, via la réunion du groupe Doctorants de l’AFEP et l’avancement sur différents projets (wikis, journée doctoriales éco-socio-sciences politiques, séminaire de thèse de l’AFEP ...).

Programme

http://assoeconomiepolitique.org/wp-content/uploads/Journée_détudes_AFEP.pdf 

Inscription

Par mail à doctorants@assoeconomiepolitique.org  jusqu’au 15 mai 2016.

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