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Billet de blog 23 février 2014

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Anticor, tremplin aux municipales pour une autre politique

A l’heure où François Hollande veut faire entrer Jean Zay au Panthéon, on rêve de le voir s’inspirer de ce dernier. Voilà un homme qui en une carrière de moins de dix ans, dans l’époque troublée des années 30 à 40, n’a jamais renié ses valeurs, jamais trahi ses principes, jamais rétréci son engagement au profit de ces demi-mesures, de ces demi-trahisons qui caractérisent les décisions du Président depuis bientôt deux ans.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

A l’heure où François Hollande veut faire entrer Jean Zay au Panthéon, on rêve de le voir s’inspirer de ce dernier. Voilà un homme qui en une carrière de moins de dix ans, dans l’époque troublée des années 30 à 40, n’a jamais renié ses valeurs, jamais trahi ses principes, jamais rétréci son engagement au profit de ces demi-mesures, de ces demi-trahisons qui caractérisent les décisions du Président depuis bientôt deux ans.

Un homme « dont la carrière n’offre guère de prise à la critique » dit Antoine Prost, l’historien qui a préfacé « Souvenirs et solitude », le journal de jean Zay écrit en prison, après son arrestation par Pétain en 1940, jusqu’à son assassinant par la milice en 1944.

 Un homme comme on rêve d’en avoir un comme Conseiller Général, Député, Sous-Secrétaire d’Etat, Ministre, tous postes qu’il a occupés entre 1932 et 1940.

Un homme comme on révérait d’en avoir un au ministère de l’Education Nationale, voire même à Matignon, au vu de ce qu’il réussit à faire en quelques années. (Démocratisation du système scolaire, création du CNRS, du Musée de l’Homme, du Festival de cannes, du Musée d’Art Moderne, de l’ENA, qui ne verra le jour qu’après la guerre, etc.).

Jean Zay, on peut l’affirmer sans risquer d’être accusé de récupération, aurait signé aujourd’hui la charte Anticor d’éthique pour les municipales. Il suffit de s’appuyer sur ce qu’il a écrit dans ses cahiers pour n’en point douter. « Bien d’autres mesures devront concourir à l’amélioration du recrutement politique… ne serait-ce que les règles essentielles de moralité, si souvent réclamées, jamais appliquées ». (Souvenirs et solitude. Page 226. Poche Belin).

Aujourd’hui,  plus de 200 candidates et candidats  aux municipales de mars prochain ont signé la charte Anticor. Ils sont de toutes sensibilités politiques, dans toute la France, dans tous nos départements, dans des grandes villes comme dans des petites communes.

Des femmes et des hommes qui veulent faire avancer la transparence démocratique dans leurs territoires s’engagent en faveur de l’éthique en politique. Elles ou ils se dressent comme un défi devant d’autres femmes et d’autres hommes qui n’ont plus rien à faire en politique, qui en sont trop souvent la honte, que le peuple de France devrait rejeter, afin de ne pas perdre 6 ans de plus.

En tête des départements, vous ne serez pas surpris de trouver les Hauts-de-Seine, le plus connu pour « ses écuries d’Augias à nettoyer », (Dixit Devedjian, qui n’a rien nettoyé du tout), où un nouveau souffle est perceptible et est en demeure de balayer quelques caciques de la vielle politique politicienne, souvent corrompus par ailleurs.

Cette trentaine de candidates et de candidats du 92 ont d’ailleurs été réunis par Anticor pour une photo de groupe, vendredi 21 février à La Défense.

Des candidats chaque jour mieux accueillis par les citoyens font trembler désormais des maires sortants, cumulards revendiqués, ou des anciens maires qui osent se représenter après avoir purgé leur période d’inégibilité après condamnation.

Des Santini (Issy), Gauducheau (Vanves), Ceccaldi-Raynaud (Puteaux), Aeschlimann (Asnières), Schuller (Clichy), Schosteck (Chatillon), Marseille (Meudon).

 Face à André Santini on trouve Thomas Puijalon ; à Bernard Gauducheau, Antonio Dos Santos ; à Ceccaldi-Raynaud, Christophe Grébert ; à Aeschlimann, Blanche Mühlmann ; à Didier Schuller, Marie-Claude Fournier ; à Jean-Pierre Schosteck , Martine Gouriet ; à Hervé Marseille, Loïc Le Naour.

Dans de nombreuses villes des Hauts-de-Seine des équipes transverses s’organisent donc, pour porter une vraie alternative aux représentants le cette vielle politique dont sont fatigués les électeurs.

Pierre Mendes France, témoignant sur Jean Zay, a dit qu’il aurait du être, s’il n’avait pas été assassiné par la milice, le meilleur pilote de sa génération.

Ces candidates et candidats qui se lèvent dans les Hauts-de-Seine, contre les femmes et les hommes du passé, sont  les pilotes d’une autre façon de faire de la politique. S’ils l’emportent, on écrira désormais un peu moins de livre contre ce département.

On est donc à la veille, peut être, d’une page qui se tourne, cette mauvais page écrite par un clan de copains et de coquins, menés par Pasqua puis Sarkozy, et dont on sait bien qu’il faut se débarrasser.

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