L’affaire de la falsification des niveaux d’émissions polluantes de ses véhicules diésels par Volkswagen montre qu’aujourd’hui c’est à tous le niveaux des activités industrielles, économiques et politiques que l’éthique a été enterrée. On souffre d’ailleurs pour ceux qui dans ces milieux sont restés honorables, car on en arrive désormais au doute généralisé, et, pire que ça, aux joutes d’ostracisassions publiques de la moindre parole qui dérange, comme à la veille des grandes catastrophes du siècle dernier. Dernier exemple, la meute contre Onfray.
Les victimes sont avant tout des femmes, des enfants et des hommes, atteints dans leur chair et dans leur vie, dans leur santé et dans leur équilibre. Ici et ailleurs, dans le monde développé comme dans celui qui l’est moins.
Le mépris pour l’être humain, visible dans ces comportements d’entreprises industrielles et de services, des grandes transnationales de la chimie, du pétrole, de la pharmacie, de l’agroalimentaire, de la distribution, et maintenant de l’automobile ;
L’organisation criminelle en bande organisée des banques et de la finance ;
Une Europe présidée par un Juncker dont le titre de gloire est d’avoir organisé l’évasion fiscale de plus de 1300 entreprises européennes ;
La complicité d’une part importante des élites dirigeantes et des experts ;
Tous cela fait que le capitalisme est devenu un capitalisme criminel, (Lire Jean-François Gayraud, entre autres), dont on ne voit pas très bien comment il pourrait se réformer ou etre réformé.
Les exemples de scandales, de dérives criminelles, sont si nombreux qu’on pourrait en remplir des pages. Les affaires se suivent et sont oubliés jour après jour. Et le problème, à la limite, n’est pas qu’un gros scandale éclate de temps en temps, encore que la liste finisse par être longue, depuis la faillite frauduleuse d’Enron, en passant par l’organisation mafieuse des subprimes, jusqu’à ce scandale du premier constructeur automobile allemand, depuis le recyclage de l’argent de la drogue par les plus grandes banques jusqu’à ces paradis fiscaux ancrés au cœur de l’Europe, non, le problème est que rien n’est fait pour que cela change, que les tricheurs et les criminels sont protégés, que la justice est entravée, quand elle ne s’entrave pas elle même, que la police est aux ordres, et que toujours, s’il y a condamnation, c’est l’entreprise qui est condamnée, mais jamais son dirigeant.
Il faut que cesse cette entreprise de démolition de l’intérêt général par des intérêts privés, cette démolition de la démocratie par l’idéologie libérale, ce déni des peuples par ceux qui sont censés, étant élus, travailler au bien public. En un mot que cet iceberg des dérives mortelles de l’éthique sur lequel s’en va mourir le monde soit détourné.
Il est temps que tout ce qui constitue la société civile et citoyenne se mobilise. Il est temps que le monde associatif, national et régional se regroupe et se mette d’accord pour recueillir les souhaits des françaises et des français, dans des états généraux à réunir, pour écrire, comme l’avaient fait les résistants du CNR, en pleine guerre, un programme, appelé « Les jours heureux » sur lequel s’est reconstruite la France après l’armistice.
Il nous faut un programme pour construire des jours heureux pour nos enfants. Qui de crédible le lancera ?